Donald Trump a inscrit la Corée du Nord sur la liste noire américaine des «
Cette prise de position attendue intervient quelques jours après la tournée du président Trump en Asie, après des semaines de spéculation, et renverse la décision de George W. Bush de radier la Corée du Nord de la liste des pays préoccupants en 2008.
Ce mois, au cours du voyage de M. Trump au Japon, lors d’un point de presse à Tokyo, un haut fonctionnaire de l’administration a expliqué les diverses raisons qui motiveraient le changement de désignation de la République Populaire Démocratique de Corée.
« Si on s’entend pour dire que toutes les victimes de l’agression de la Corée du Nord dans le monde entier sont tellement nombreux – qu’il s’agisse d’avions de ligne bombardés ou d’attentats terroristes à l’étranger, ou des centaines d’attaques qui ont eu lieu au cours des décennies contre le personnel américain et sud-coréen, ou des enlèvements de citoyens japonais et, bien sûr, de Coréens du Sud qui ont été enlevés au fil des ans –, qu’il faudrait toute une vie pour rencontrer toutes les victimes du régime », a précisé le fonctionnaire en réponse à une question à propos des personnes en captivité dans la Corée du Nord.
Cette semaine, le Japon a « salué » la décision de la Maison blanche.
Bien qu’il semble que M. Trump mette en lumière la vraie nature du régime nord-coréen, un chercheur sur la Corée du Nord estime que ce changement de désignation nuira davantage à la réputation de la Corée du Nord qu’à son économie.
Terence Roehrig est professeur d’affaires de sécurité nationale et directeur du Groupe d’études Asie-Pacifique aux États-Unis au Naval War College, et l’auteur d’une étude sur l’époque où la Corée du Nord était sur la liste des États soutenant la terreur.
Il n’est pas tout à fait clair quels impacts spécifiques ce changement de désignation aura sur la Corée du Nord étant donné qu’elle fait déjà l’objet de lourdes sanctions, a-t-il signalé.
« Cela ajoute certainement à la triste réputation de la Corée du Nord », a-t-il ajouté.
M. Roehrig a déclaré que l’impact économique des sanctions découlant de cette désignation est secondaire par rapport aux sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies déjà en vigueur.
L’article de T. Roehrig, sur la liste noire, paru en 2009 et intitulé «North Korea and the U. S. State Sponsors of Terrorism List», étudiait l’impact de la première désignation de la Corée du Nord comme État appuyant le terrorisme en 1988 et les questions qui entouraient sa radiation de la liste.
Dans l’étude précédente de T. Roehrig, il a soutenu que Washington ne s’attendait probablement guère à ce que la désignation ait un impact économique plus important que la « pléthore de sanctions » déjà en place.
Mais après le bombardement par la Corée du Nord d’un vol sud-coréen en 1987, il a été jugé nécessaire de faire une certaine déclaration.
« Les États-Unis n’étaient guère convaincus que les sanctions changeraient le comportement de la Corée du Nord, mais pour ceux qui espéraient que la fin de la guerre froide précipiterait la disparition de la RPDC, ces sanctions pouvaient être un clou de plus dans le cercueil », a écrit Roehrig.
La Corée du Nord a été radiée de la liste par le président George W. Bush dans le cadre d’un accord complexe et malheureux pour abandonner son programme d’armement nucléaire.
Terence Roehrig a écrit que la Corée du Nord a réussi à affaiblir le protocole de vérification recherché par les États-Unis.
Il estime que tout accord futur qui pourrait survenir se heurtera également à ce point, étant donné que la Corée du Nord ne voudra jamais accorder aux États-Unis le niveau d’accès à ses installations nécessaires pour la pleine vérification qui s’impose.
« Ce genre d’ententes et de vérification est nécessairement difficile face à autant de méfiance », a-t-il conclu.
Alors que les États-Unis rétablissent la Corée du Nord sur leur liste noire, Pyongyang et Washington franchissent une nouvelle étape dans leurs rapports.
Matthew Little
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