L’Iran déclare que « la balle est dans le camp de l’Amérique » avant les négociations d’Oman

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré à propos des discussions de samedi sur le programme nucléaire iranien : "C’est autant une opportunité qu’un test."

Par Chris Summers
9 avril 2025 19:44 Mis à jour: 9 avril 2025 23:21

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que les discussions avec les États-Unis sur le programme nucléaire de Téhéran, qui doivent avoir lieu samedi à Oman, seront une « opportunité ».

Sur la plateforme sociale X, actuellement interdite en Iran, M. Araghchi a écrit : « L’Iran et les États-Unis se rencontreront à Oman samedi pour des discussions indirectes de haut niveau. C’est autant une opportunité qu’un test. La balle est dans le camp de l’Amérique. »

Lundi, le président Donald Trump a déclaré que les discussions seraient directes et que les Iraniens seraient en « grand danger » si les négociations ne parvenaient pas à les persuader de renoncer à leur programme d’armement nucléaire.

S’adressant aux journalistes après avoir rencontré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche, M. Trump a déclaré que l’Iran ne se doterait pas d’armes nucléaires.

Il a affirmé : « Nous traitons directement avec eux et peut-être qu’un accord va être conclu. »

M. Trump a ajouté que « la conclusion d’un accord serait préférable à l’évidence ».

Une très mauvaise journée pour l’Iran

Interrogé sur la possibilité d’une action militaire contre l’Iran en cas d’échec des négociations, M. Trump a répondu : « L’Iran sera en grand danger, et je déteste le dire. Si les négociations n’aboutissent pas, je pense que ce sera un très mauvais jour pour l’Iran. »

Le mois dernier, M. Trump a affirmé : « S’ils [les Iraniens] ne concluent pas d’accord, il y aura des bombardements ». Il a déclaré à NBC News lors d’un entretien téléphonique le 30 mars : « Il y aura des bombardements comme ils n’en ont jamais vu auparavant. S’ils ne concluent pas d’accord, il est possible que je leur impose des droits de douane secondaires, comme je l’ai fait il y a quatre ans. »

En réponse à ces commentaires, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Ryabkov, a déclaré dans une interview accordée à International Affairs, une revue politique russe, qu’une attaque américaine contre l’Iran aurait un effet « catastrophique » sur le Moyen-Orient.

Le 5 mars, le Kremlin a proposé de servir de médiateur entre l’Iran et les États-Unis afin d’éviter une confrontation militaire entre les deux pays.

Moscou et Téhéran sont des alliés politiques et militaires et l’Iran a fourni des milliers de drones Shahed utilisés par la Russie dans le conflit ukrainien.

Le mois dernier, M. Trump a envoyé une lettre au guide suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans, pour lui demander d’engager des négociations directes.

Le président iranien Masoud Pezeshkian a ensuite déclaré que l’Iran avait rejeté la demande de M. Trump, mais il a laissé ouverte l’idée de négociations indirectes avec Washington.

Samedi, les négociateurs iraniens et américains se rendront à Oman, mais le format des pourparlers reste entouré de secret.

Un accord semblable à celui de la Libye est envisagé

Israël, principal adversaire militaire de l’Iran au Moyen-Orient, est un proche allié des États-Unis, et M. Netanyahou s’est dit favorable à un accord similaire à celui conclu avec la Libye en 2003, dans lequel Moammar Kadhafi a renoncé à son programme d’armement nucléaire.

M. Netanyahou a déclaré cette semaine : « Je pense que ce serait une bonne chose. Mais quoi qu’il arrive, nous devons nous assurer que l’Iran ne possède pas d’armes nucléaires. »

Le président américain Donald Trump accueille le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche à Washington, DC, le 7 avril 2025. (BRENDAN SMIALOWSKI/AFP via Getty Images)

Le régime de Téhéran a toujours nié vouloir fabriquer des armes nucléaires. Mais en novembre 2024, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a condamné l’Iran pour la deuxième fois en cinq mois pour n’avoir pas coopéré pleinement avec les inspecteurs de l’agence chargés de surveiller son programme nucléaire.

Dans un rapport publié le 19 novembre, l’AIEA a déclaré que le régime iranien avait accumulé un stock d’uranium enrichi plus de 32 fois supérieur à la limite fixée par l’accord nucléaire de 2015 sur le plan d’action global conjoint (JCPOA : Joint Comprehensive Plan Of Action).

En novembre 2024, Olli Heinonen, ancien directeur général adjoint de l’AIEA, a déclaré à Epoch Times que l’Iran pourrait ne pas avoir besoin de tester ses armes avant de les utiliser et a ajouté : « Ils ont suffisamment de matériel pour fabriquer une demi-douzaine – voire une dizaine – d’armes nucléaires. »

Le secrétaire d’État à l’Énergie, Chris Wright, a déclaré mardi que l’Iran pouvait s’attendre à des sanctions encore plus sévères s’il ne parvenait pas à un accord sur l’abandon de son programme d’armement nucléaire.

Dans une interview accordée à CNBC, il a déclaré : « Absolument, je m’attends à des sanctions très strictes contre l’Iran, et j’espère les pousser à abandonner leur programme nucléaire ».

M. Wright s’embarque ce mercredi pour une tournée au Moyen-Orient, en commençant par l’Arabie saoudite.

Avec l’Associated Press et Reuters

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

EN CE MOMENT