L’Iran a libéré un pétrolier battant pavillon sud-coréen, saisi en janvier à une période où Téhéran pressait Séoul de débloquer plusieurs milliards d’euros gelés en raison des sanctions américaines, a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères à Séoul.
Dans un communiqué, le ministère sud-coréen précise que le capitaine du navire a été libéré et que le pétrolier est « reparti en toute sécurité aujourd’hui ».
Des sites internet qui permettent de suivre des navires indiquent que le pétrolier de 147 mètres de long fait route vers le détroit d’Ormuz.
Le Hankuk Chemi avait été saisi et sa vingtaine de membres d’équipage de différentes nationalités arrêtés par les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique.
Téhéran avait accusé le navire qui transportait 7.200 tonnes de « produits chimiques pétroliers » de pollution maritime.
En février, l’Iran avait autorisé tous les membres d’équipage à l’exception du capitaine à quitter le pays pour des raisons « humanitaires », mais la plupart étaient restés à bord afin d’assurer la maintenance du pétrolier.
L’Iran était l’un des principaux fournisseurs de pétrole de la Corée du Sud jusqu’à ce que Séoul cesse ses achats en 2018 après la décision des Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, de sortir de l’accord international sur le nucléaire iranien.
Téhéran a accusé Séoul de retenir « en otage » sept milliards de dollars de fonds (5,7 milliards d’euros) appartenant à l’Iran.
Discussions entre Téhéran et la communauté internationale
Le nouveau président Joe Biden s’est dit prêt à tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien et des discussions entre Téhéran et la communauté internationale se sont ouvertes cette semaine à ce sujet à Vienne.
La Corée du Sud avait annoncé en mars avoir convenu d’une solution pour débloquer les fonds gelés mais attendre le feu vert de Washington.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait dit que Washington s’y opposerait à moins que la République islamique ne se conforme à nouveau pleinement à l’accord international sur le nucléaire iranien.
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères n’a fait aucune mention de ces fonds dans son communiqué de vendredi.
Du côté de l’exploitant du navire, DM shipping, personne n’a souhaité faire de commentaire dans un premier temps.
D’autres saisies de pétroliers
A plusieurs reprises, Téhéran a nié que cette saisie soit liée à la questions des fonds retenus.
Selon de nombreux médias sud-coréens, le Premier ministre Chung Sye-kyun se rendra prochainement à Téhéran, sans donner de date.
La saisie du Hankuk Chemi était la première menée par les forces iraniennes depuis plus d’un an.
Les Gardiens de la Révolution avaient arraisonné en juillet 2019 le pétrolier Stena Impero battant pavillon britannique dans le détroit d’Ormuz -par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole-, avant de le relâcher deux mois plus tard.
L’arraisonnement du Stena Impero avait alors été perçu comme une riposte à la saisie par les autorités britanniques à Gibraltar d’un pétrolier iranien qui avait été relâché, en dépit d’objections américaines.
Téhéran a nié tout lien entre les deux incidents.
Les forces iraniennes ont saisi au moins six autres navires cette année-là, pour contrebande présumée de carburant.
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