Lisbonne : une école perpétue l’art équestre portugais classé au patrimoine immatériel

Par Epoch Times avec AFP
17 janvier 2025 13:50 Mis à jour: 17 janvier 2025 13:54

Montée sur un marche-pied, Catarina Cabaça démêle puis brosse soigneusement la crinière d’un pur-sang lusitanien pour la tresser selon la tradition de l’art équestre portugais, classé début décembre au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco et qu’une école à Lisbonne maintient vivante.

Une palefrenière tresse un cheval lusitanien avant un spectacle de dressage à l’école d’art équestre de Lisbonne à Belem, Lisbonne, le 15 janvier 2024. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

« Nous les préparons comme à l’époque ! », explique à l’AFP cette soigneuse de chevaux, qui tresse une natte à trois brins, comme cela se pratiquait à la cour royale portugaise au 18e siècle, avant un spectacle de l’école d’art équestre de Lisbonne, qui propose un véritable voyage dans le temps.

Des exercices chorégraphiés tels qu’ils se déroulaient à la cour royale

Des cavaliers, montés sur des selles en peau de chamois ou de tapir, vêtus de costumes de gala avec manteaux de velours bordeaux, jambières en cuir et tricorne noir, enchaînent sur fond de musique classique des exercices chorégraphiés tels qu’ils se déroulaient à la cour royale.

Des hommes habillés en style baroque montent à cheval lors de l’exposition équestre mensuelle de l’École portugaise d’art équestre à l’arène Henrique Calado à Belem, le 27 mai 2017.
(PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

« Très impressionnés par ce que nous venons de voir »

Des cavaliers de l’école d’art équestre de Lisbonne se produisent avec un cheval lusitanien lors d’un spectacle à l’école d’art équestre de Lisbonne à Belem, Lisbonne, le 15 janvier 2024. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

« Nous sommes très impressionnés par ce que nous venons de voir », témoigne Thomas Goszczynsk, un retraité américain de 69 ans, après avoir assisté avec un groupe d’amis à ce spectacle qui perpétue « les traditions, l’artisanat, les compétences et la culture du passé ».

Un savoir-faire unique

Ce savoir-faire unique a amené le comité de l’Unesco, réuni en décembre au Paraguay, à inscrire l’art équestre portugais sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, s’ajoutant à d’autres traditions du pays ibérique, comme le fado, un chant traditionnel populaire empreint de mélancolie, reconnu en 2011.

Un homme habillé en style baroque mène son cheval dans les écuries avant l’exposition équestre mensuelle de l’École portugaise d’art équestre à l’arène Henrique Calado à Belem, le 27 mai 2017.
L’École portugaise d’art équestre, qui compte une cinquantaine de chevaux lusitaniens, organise une exposition équestre mensuelle au cours de laquelle elle présente des exercices d’équitation caractéristiques, des jeux royaux et des tournois pratiqués lors d’occasions festives à l’époque baroque, entre le XVIe et le XIXe siècle. ( PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

La technique portugaise de dressage équestre constitue une « source d’identité collective » et « se caractérise par la position du cavalier sur la selle, ainsi que par la tenue traditionnelle et les harnais utilisés », a souligné l’agence onusienne.

Un cheval lusitanien de l’école d’art équestre de Lisbonne est préparé avant un spectacle de dressage à l’école d’art équestre de Lisbonne à Belem, Lisbonne, le 15 janvier 2024. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

Aujourd’hui, cet art continue d’être pratiqué au Portugal et à l’étranger grâce au travail de nombreux éleveurs, artisans et cavaliers au sein d’académies, de centres hippiques et d’établissements comme l’école portugaise d’art équestre, créée en 1979 et qui compte actuellement une soixantaine de chevaux et une douzaine de cavaliers.

« Nous sommes les gardiens de cet art national »

Un cavalier de l’école d’art équestre de Lisbonne prépare un cheval lusitanien avant un spectacle de dressage à l’école d’art équestre de Lisbonne à Belem, Lisbonne, le 15 janvier 2024. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

« Nous sommes les gardiens de cet art national », souligne Luis Calaim, administrateur de Parques Sintra, l’entité publique qui gère l’école équestre.

Cette reconnaissance « est une responsabilité » car « nous jouons un rôle important dans sa préservation et sa divulgation », estime pour sa part Carlos Tomas, 46 ans, l’un des cavaliers de cette école prestigieuse depuis près de 20 ans.

Des cavaliers de l’école d’art équestre de Lisbonne se préparent pour un spectacle de dressage à l’école d’art équestre de Lisbonne à Belem, Lisbonne, le 15 janvier 2024. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

« C’est un cheval unique, différent de toutes les autres races »

L’art de l’équitation portugaise, qui se distingue aussi par l’harmonie entre le cavalier et l’animal, est intimement lié au cheval lusitanien, un pur-sang très ancien originaire du Portugal, qui jouit d’un grand prestige pour sa puissance, son allure relevée et agile mais aussi sa docilité et son obéissance.

Un cheval lusitanien tressé est photographié avant un spectacle de dressage à l’école d’art équestre de Lisbonne à Belem, Lisbonne, le 15 janvier 2024. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP via Getty Images)

« C’est un cheval unique, différent de toutes les autres races. (…) Je le vois comme un produit portugais d’excellence, tout comme l’huile d’olive, le vin ou le liège », commente Joao Pedro Rodrigues, maître-écuyer en chef de l’école équestre de Lisbonne.

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