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Livraisons d’armes à Israël : 18 élus américains, républicains et démocrates, appellent Emmanuel Macron à revoir sa copie

octobre 30, 2024 19:18, Last Updated: octobre 30, 2024 19:35
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Dans une lettre au vitriol adressée ce mardi à Emmanuel Macron, 18 élus américains issus des camps républicain et démocrate reprochent au président français d’« encourager l’Iran » en appelant à couper les transferts d’armes à Israël. Pour le président du Parti républicain américain en France, Randy Yaloz « cette initiative transpartisane venue des États-Unis est une bonne nouvelle » dans un contexte où le chef de l’État « cherche à faire du pied à l’extrême gauche ».

« Nous vous écrivons pour vous faire part de notre vive inquiétude suite à votre appel à cesser les livraisons d’armes à Israël ». Les déclarations d’Emmanuel Macron en faveur d’un embargo sur les armes livrées à Israël dans sa guerre contre le Hamas ont suscité une réaction cinglante de la part d’un groupe bipartisan de 18 membres du Congrès américain.

« Israël mène une guerre sur sept fronts contre l’Iran »

Dans une lettre adressée ce mardi au président français et dévoilée par Jewish Insider, parlementaires républicains et démocrates l’accusent de tenir des propos qui « ne feront qu’encourager l’Iran et ses alliés à intensifier leurs attaques contre Israël, compromettant le droit de l’État à se défendre et à protéger ses citoyens ».

Rappelant que 48 Français ont été tués lors de l’attaque du 7 octobre et que deux citoyens franco-israéliens demeurent toujours retenus en otage par le Hamas, les législateurs, emmenés par Joe Wilson (Parti républicain) et Josh Gottheimer (Parti démocrate) alertent sur « les menaces posées par l’Iran et son “axe de résistance“ », « pas seulement pour Israël », mais aussi pour « la vie des citoyens américains et français ».

« Actuellement, Israël mène une guerre sur sept fronts contre l’Iran et ses proxies terroristes. Plus que jamais, Israël a besoin d’alliés forts qui renforcent leur engagement en faveur de sa sécurité, et non de politiques qui encouragent ceux qui cherchent sa destruction. »

C’est pourquoi ils enjoignent le chef de l’État à « reconsidérer sa position » et à adopter plutôt une approche diplomatique visant à « renforcer la démocratie et la sécurité dans la région » : il est « crucial que la France soutienne Israël dans ses efforts pour éradiquer le terrorisme, défendre ses citoyens et garantir le retour en toute sécurité de tous les 101 otages restants avant qu’il ne soit trop tard. »

« La France et Israël sont confrontés à des défis sécuritaires et civilisationnels communs »

Pour Randy Yaloz, président de Republicans Overseas France, l’organisation qui représente le Parti républicain américain en France, « cette initiative transpartisane est une bonne nouvelle à l’heure où la communauté juive française est confrontée à une explosion de l’antisémitisme alimentée par les positions et les déclarations d’Emmanuel Macron, qui reflètent une « attitude clientéliste », nous confie-t-il.

« Le président français fait ouvertement montre d’hostilité à l’égard de la démocratie israélienne, en ne reconnaissant pas le droit du seul État juif à se défendre face à ses ennemis. La France et Israël sont pourtant confrontés à des défis sécuritaires et civilisationnels communs, mais il préfère faire du pied à l’extrême gauche ».

Des relations franco-israéliennes de plus en plus dégradées

Cette lettre des législateurs américains s’inscrit dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre Paris et Jérusalem, particulièrement délétères au cours du mois d’octobre.

En appelant le 5 octobre à cesser les livraisons d’armes à Israël, Emmanuel Macron s’adressait essentiellement à son homologue américain Joe Biden ; la France, a-t-il rappelé, n’en fournit pas, mais uniquement de quoi « assurer la protection » de l’État juif. À la différence de l’Allemagne, les gouvernements de gauche au pouvoir au Canada, au Royaume-Uni et en Espagne ont, eux, arrêté, complètement ou partiellement, d’approvisionner Israël en armements.

« Alors qu’Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l’Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d’Israël. Pourtant, le président Macron et d’autres dirigeants occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël. Honte à eux », s’était alors indigné le Premier ministre Benyamin Netanyahou, le 5 octobre.

Et d’ajouter : « L’Iran impose-t-il un embargo sur les armes au Hezbollah, aux Houthis (rebelles au Yémen, ndlr), au Hamas et à ses autres mandataires ? Bien sûr que non. Cet axe de la terreur est uni. Mais les pays qui sont censés s’opposer à cet axe de la terreur réclament un embargo sur les armes à destination d’Israël. Quelle honte ! » Déplorant des mots « excessifs », l’Élysée avait réagi en soutenant que la France « est l’amie indéfectible d’Israël ».

Quelques jours plus tard, le ton était encore monté entre les deux dirigeants. Selon des propos rapportés par des participants au Conseil des ministres du 15 octobre, Emmanuel Macron aurait affirmé que « Monsieur Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », faisant ici référence au vote en novembre 1947 par l’Assemblée générale des Nations unies du plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe. Des propos qui ont été « déformés » par ministres et journalistes, avait toutefois assuré l’intéressé.

Benjamin Netanyahu lui avait néanmoins donné la réplique dans un communiqué : « Un rappel au président de la France : ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France ».

Et rebelote le 24 octobre. Alors que Benjamin Netanyahou estimait la veille sur CNews qu’Israël défend la civilisation judéo-chrétienne par sa lutte contre le Hamas, Emmanuel Macron avait accusé l’État juif de « semer la barbarie », à l’occasion d’une conférence organisée à Paris pour le Liban : « Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie », avait-il lancé.

Pour Randy Yaloz, « l’amitié se traduit non pas par des paroles, mais bien par des actes. Si vous êtes agressé et que votre « ami » reste passif, voire prête main forte à votre agresseur en colportant sa rhétorique, alors il ne s’agit ni plus ni moins que d’un faux ami. En appelant à priver Israël des moyens de se défendre, Emmanuel Macron ne désire pas se positionner comme un vrai ami. Son “en même temps“ ne trompe personne. D’ailleurs, en septembre dernier, la France a voté une résolution hostile de l’ONU visant à priver Israël des moyens de se défendre ».

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