L’Atelier Filippini architecture et patrimoine s’est spécialisé dans la réhabilitation de bâtiments historiques et muséographiques. Renato Filippini est souvent intervenu sur des opérations sur sites classés et sur des bâtiments inscrits ou protégés.
Dans ce cadre, l’atelier d’architecture Filippini a réhabilité l’hôtel de ville d’Illkirch-Graffenstaden dans la banlieue de Strasbourg. Démarrés en septembre 2012, les travaux de restructuration et de rénovation de l’hôtel de ville avaient un triple objectif : améliorer l’accueil et l’accessibilité du public, booster les performances énergétiques des trois bâtiments et faciliter les liaisons interservices. Le nouveau bâtiment vient d’ouvrir ses portes et propose aux visiteurs un projet fonctionnel dans ses usages, élégant et compact dans sa conception architecturale.
L’intervention architecturale devait créer une unité pour l’hôtel de ville existant qui était précédemment composé de trois bâtiments différents, un bâtiment datant du XIXe siècle et deux autres construits dans les années 60-70. Il s’agissait de donner à l’ensemble une apparence contemporaine. La mairie a été enrichie d’un espace d’accueil qui se présente comme un écrin protecteur recouvert d’une peau en acier qui capte les reflets du ciel et les façades en vis-à-vis. Le tout forme une synthèse réussie entre le passé et l’avenir. Le traitement thermique des enveloppes valorise l’image de l’hôtel de ville et donne une vision moderne et confiante de cette administration. Le bâtiment est ouvert à tous et notamment aux personnes en situation de handicap.
De nouvelles techniques environnementales
Une attention particulière a été portée aux techniques environnementales, entre autre un système pariéto-dynamique a été mis en place, la réalisation d’une double peau pour récupérer l’air préchauffé et réduire les besoins de chauffage en hiver et à la mi-saison. La façade est conçue avec une isolation extérieure dans laquelle est aménagée une double lame d’air de manière à bénéficier de l’effet pariéto-dynamique. En été, ce procédé absorbe les pointes de température diurnes et les restitue la nuit. Par ailleurs, la présence de la double lame d’air améliore l’isolement acoustique.
Les isolations sont faites par l’extérieur et sont réalisées avec 20 cm d’isolant sur les parois verticales. Les doubles vitrages sont très performants avec lames d’argon – un gaz rare qui sert notamment de gaz inerte dans la lame d’air des vitrages isolants à faible émission. Pour la façade principale, les stores sont intégrés aux vitrages « respirants ». Sur toutes les façades exposées, des brise-soleil orientables ou des stores extérieurs ont été posés pour maîtriser l’apport solaire. Un stockage d’eau retarde l’évacuation des eaux de pluie lors des orages et les récupère pour arroser les espaces extérieurs. Le tout est complété par la mise en place de luminaires basse consommation, des robinets et des chasses d’eau à économie de consommation.
Conserver la valeur patrimoniale
Aujourd’hui, trois bâtiments sont présents sur le site, avec trois styles différents. La nouvelle architecture devait donner l’image d’un établissement unitaire et cohérent tout en respectant la valeur patrimoniale du bâtiment du XIXe. Pour assurer l’unité, les deux bâtiments modernes ont été traités avec des nouveaux épidermes métal/vitrage constitués d’une façade sérigraphiée et d’une maille en inox couvrant les éléments de liaison et de transition.
La façade vitrée, sérigraphiée, sur la place de la mairie, est mise en retrait par rapport à l’ancienne. Ce retrait a pour effet de respecter le bâtiment historique et de favoriser, en même temps, l’apport de la lumière directe dans tous les bureaux. Elle renforce aussi le statut d’autonomie de la nouvelle pièce architecturale, et l’accueil ne tente pas de créer une liaison stylistique entre les bâtiments préexistants. C’est tout le contraire, car avec une forme courbe et une matérialité hors du temps, les opposés s’absorbent et révèlent à la fois les différences de l’environnement bâti. Elle pose un nouveau jalon historique à cette composition d’ensemble, le tout est de bon goût.
L’extension, une sorte d’écrin
L’extension est conçue comme un objet ciselé, une peau métallique protectrice qui associe résistance et légèreté. Cette coque protectrice en acier inoxydable est galbée afin d’évoquer une certaine douceur. Certes elle regarde la ville, mais, grâce à sa texture brillante, elle la rehausse en la reflétant. Par un jeu de transformations, elle déforme légèrement la vision de la place, des bâtiments alentours et vibre au gré des humeurs du ciel. Elle évoque et arbore un aspect précieux, quoique très résistant avec des feuilles d’acier de 5 mm d’épaisseur.
Conçue en 3D, courbée et usinée en atelier, elle est posée, avec une précision millimétrique suspendue à des structures arborescentes en acier et sans aucun contact physique avec le volume du hall et le sol. À l’intérieur, les perforations de la coque filtrent la lumière sans empêcher la vue sur l’espace urbain. À l’extérieur, la structure d’acier semble flotter sur l’eau qui l’entoure. De plus, ce matériau ne nécessite aucun traitement particulier. Un simple nettoyage au jet d’eau sous pression le nettoie efficacement.
L’impression d’un lieu privatisé
De petites terrasses sont localisées à différents endroits du complexe. Elles sont à l’usage du personnel et permettent de prendre des moments de pause et de créer des transparences et des percées visuelles vers et depuis l’extérieur. La grande terrasse au-dessus de l’accueil a été conçue avec un traitement végétal et minéral ayant une fonction protectrice autant qu’esthétique. Cette toiture végétalisée permet un confort thermique et acoustique développé. Un arrosage automatique intégré assure le bon développement des plantes.
L’ensemble assure une réorganisation interne complexe de manière à faciliter l’utilisation des espaces par le personnel et par le public et d’améliorer le confort interne du bâtiment. Les couloirs ont tous été dotés d’éclairage naturel à travers de nouvelles ouvertures aux extrémités et en partie centrale.
Une correction acoustique a été élaborée pour les salles de réunion et pour l’accueil par l’utilisation de matériaux absorbants au plafond afin d’améliorer la qualité des ambiances. Des plafonds acoustiques sont posés dans tous les bureaux.
L’atelier Renato Filippini
Renato Filippini a une formation d’ingénieur et d’architecte, et une expérience de plus de vingt ans dans son métier. Il est actuellement spécialisé dans l’architecture en liaison avec le patrimoine, il a acquis des compétences et une sensibilité nécessaires à la réalisation d’une variété d’ouvrages.
Privilégiant le travail artisanal, Renato Filippini est attaché au travail soigné et au traitement singulier des opérations. Le suivi direct de toutes les phases d’un projet est assuré par son équipe qui garantit la qualité de l’ouvrage. De plus, il s’abstient de sous-traitance, ce qui permet une meilleure maîtrise du projet et fait de l’agence l’interlocuteur privilégié tout au long de l’élaboration du projet et du suivi de chantier.
Création d’objets
L’atelier a acquis au cours des années, une capacité créatrice : des objets ont été dessinés et produits par des sociétés italiennes de design industriels, allant du mobilier jusqu’aux lampes et aux meubles.
La connaissance des principes de la production industrielle et la maîtrise des détails de la construction ont toujours facilité l’étude des finitions des ouvrages architecturaux.
Le vrai défi pour l’agence est de répondre à tous les besoins exprimés du cahier des charges et de faire le possible pour aller au-delà, bâtir un ouvrage dépassant les attentes du client.
Une agence à dimension humaine
Le travail est assuré par une équipe pluridisciplinaire, expérimentée qui dialogue en permanence avec ses partenaires privilégiés. L’ensemble du groupe crée le lien qui permettra et aidera à l’élaboration des projets de petite et de moyenne envergure. Actuellement l’agence est portée sur la problématique de l’héritage patrimonial et de sa requalification et de son extension.
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