Alors que la pandémie du nouveau coronavirus sévit dans le monde entier, l’Occident doit faire face à une dure réalité : 80% des matières premières utilisées pour produire les médicaments sont produites en Asie, plus particulièrement en Chine.
Cela fait 10 ans que l’Académie de pharmacie dénonce la fragilité de l’industrie pharmaceutique, dépendante d’une production asiatique pour des traitements vitaux, rapporte Challenges.
La délocalisation de l’activité de l’industrie pharmaceutique vers l’Asie a commencé dès les années 1990. En moins de 30 ans, selon Le Figaro, la grande majorité des médicaments vendus en Amérique et en Europe a été délocalisée, principalement en Chine.
Alors qu’elle était encore ministre des Solidarités et de la Santé et que la crise sanitaire commençait à se répandre dans le monde, Agnès Buzyn a annoncé en conférence de presse ses inquiétudes quant à la possibilité d’une pénurie de médicaments en France et en Europe, indique Slate.
« L’industrie pharmaceutique mondiale est très dépendante des activités de production de matières premières en Chine », a assuré Mme Buzyn le 13 février. « Et si cette production devait être réduite pendant une longue période, des impacts sur la disponibilité de certains médicaments sont possibles. »
? RÉCIT – Dans les années 1990, l’industrie pharmaceutique a délocalisé la plus grande partie de cette activité en Chine. Avec l’épidémie de coronavirus, le réveil est douloureux. https://t.co/4G979MKIeM
— Le Figaro Abonnés ? (@lefigaroabonnes) April 13, 2020
L’Académie nationale de pharmacie avait souligné la veille de la conférence de presse de celle qui était ministre des Solidarités et de la Santé que « la preuve est faite une nouvelle fois que, du fait de la multiplicité des maillons de la chaîne de production, il suffit d’une catastrophe naturelle ou sanitaire, d’un événement géopolitique, d’un accident industriel, pour entraîner des ruptures d’approvisionnement pouvant conduire à priver les patients de leurs traitements ».
De son côté, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré le 25 février : « Nous ne pouvons pas continuer à dépendre à 80 % ou 85 % de principes actifs pour les médicaments qui sont produits en Chine, ce serait irresponsable et déraisonnable. »
Pourtant, un rapport de l’Académie nationale de pharmacie indiquait déjà en 2018 : « Pour 86 % des hôpitaux, en Europe, la question des ruptures est un sujet de préoccupation quotidien », et rien n’a été fait depuis. « La mondialisation de l’industrie du médicament a bouleversé le circuit du médicament. »
« Les principales classes impactées sont, en tête, les anti-infectieux et les anticancéreux, suivis de près par des médicaments d’urgence-réanimation, médicaments de cardiologie, et les anesthésiques », détaille le rapport.
Les alertes ont été nombreuses, pourtant il a fallu attendre une pandémie mondiale avant de commencer à comprendre l’ampleur du problème. Cela suffira-t-il pour inverser la situation ou bien est-il trop tard ?
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