Loire-Atlantique: les habitants opposés à la construction d’un futur centre de migrants, à Saint-Brévin-les-Pins

Par Emmanuelle Bourdy
30 septembre 2022 12:02 Mis à jour: 30 septembre 2022 12:02

Un nouveau centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) va voir le jour au sein de la station balnéaire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), situé à moins d’une heure de Nantes. C’est ce qu’on appris les riverains de cette commune. En colère, ils ont formé un collectif pour s’opposer à ce projet.

Le chantier a commencé la semaine dernière, au grand désespoir du collectif Préservation de la Pierre Attelée, regroupant des riverains et des parents d’élèves de Saint-Brévin-les-Pins. Le projet prévoit, d’ici deux ans, de quadrupler les capacités d’accueil de migrants de la station balnéaire de cette commune, située au sud de Saint-Nazaire, rapporte Valeurs actuelles.

Le projet prévoit 67 logements pour y loger 120 migrants

Actuellement, une trentaine de migrants principalement issus d’Afrique – qui seraient des « jeunes hommes inoccupés qui font du foot toute la journée », ainsi que le soulignent des témoins à Boulevard Voltaire – sont installés dans un ancien hébergement pour migrants datant de 2016 et situé en centre-ville. Mais il doit laisser place à une nouvelle structure, qui devrait accueillir environ 120 personnes, dont de nombreuses familles. Le terrain, sur lequel se trouve actuellement une colonie de vacances désaffectée, va donc être transformé en centre d’accueil pour ces demandeurs d’asile. Mais ce lieu est situé près de l’école maternelle et primaire de la Pierre Attelée, dans le quartier résidentiel de l’Ermitage, et c’est notamment ce qui pose problème au collectif.

Au total, 67 logements vont être réalisés, pour un montant prévisionnel des travaux d’environ 3,7 millions d’euros, précisent nos confrères. Et la zone sur laquelle ils vont être construits est protégée et non constructible, raison pour laquelle le collectif avait dénoncé le permis de construire. C’est d’ailleurs par le biais d’un flyer distribué dans les boites aux lettres que les habitants de la commune ont eu connaissance de la nature de ce projet. Cependant, la justice n’a pas donné raison aux Brévinois, qui ont été déboutés de leur recours en janvier 2022, le maire ayant fait prévaloir le caractère social de la future construction sur le Code de l’urbanisme.

Le terrain acheté « 100€ le m², dans une zone où le prix moyen avoisine les 2000€ »

Et si les habitants de la commune sont en colère, c’est aussi pour d’autres raisons, notamment le prix de l’acquisition du terrain, qui a été cédé par la Ville à la Coopérative Immobilière de Saint-Nazaire (CISN) pour « une bouchée de pain vu le prix du foncier, situé à 100 mètres de la plage », dénonce un membre du collectif auprès de Valeurs actuelles. Contacté par Boulevard Voltaire, un responsable du collectif précise que cette acquisition s’est faite pour un montant de « 100 € le m², dans une zone où le prix moyen avoisine les 2000 € ».

Des habitants se plaignent également de n’avoir pas pu être reçus par l’édile, malgré plusieurs demandes. Dans un hebdomadaire local ainsi que le relaye Valeurs actuelles, ce dernier s’est déclaré impuissant face aux services de la préfecture. De plus, il ne voulait pas « isoler les migrants en les installant de l’autre côté de la 2X2 voies », et préférait leur offrir « un endroit hyper-agréable, à proximité de la mer ».

Un point de vue qui diffère de celui du collectif. Celui-ci estime que cette parcelle « ne présente que des inconvénients pour y installer un centre social », puisqu’elle est située dans une zone éloignée de tout commerce et des transports en commun. Enfin, les travaux vont nécessiter « l’abattage d’arbres protégés et classés », puisque la forêt est protégée, ce que le responsable du collectif qualifie d’ « aberration écologique ». Même si le chantier a déjà démarré, les riverains sont prêts à poursuivre le combat.

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