L’Opéra Garnier à Paris continue d’en imposer

Par Epoch Times avec AFP
27 décembre 2024 12:15 Mis à jour: 27 décembre 2024 19:55

Sa spectaculaire façade, son escalier de marbre monumental, son grand foyer aux allures de Galerie des glaces : 150 ans après son inauguration le Palais Garnier à Paris continue d’en imposer.

Cette photographie montre le grand escalier du Palais Garnier à Paris le 9 décembre 2024. Inauguré le 5 janvier 1875 et classé monument historique, le Palais Garnier fêtera bientôt ses 150 ans, il abrite une partie de l’Opéra de Paris qui présente sur scène des ballets et des œuvres lyriques. (JOEL SAGET/AFP via Getty Images)

Cinq choses à savoir sur ce bâtiment emblématique alors que l’Opéra de Paris organise en 2025 une série d’événements pour en marquer l’anniversaire dont un gala exceptionnel le 24 janvier :

Changeant 11 fois d’adresse parisienne en 200 ans

Opéra de Paris rime, depuis un siècle et demi, avec Palais Garnier. Mais cette institution fondée en 1669, a d’abord erré de salle en salle, changeant 11 fois d’adresse parisienne en 200 ans.

Le 14 janvier 1858, Napoléon III et l’impératrice Eugénie réchappent miraculeusement à un attentat à la bombe alors que leur cortège arrive à l’opéra, à l’époque situé dans l’étroite rue Le Peletier.

L’empereur décide de construire un nouvel opéra avec des abords bien dégagés pour décourager de futures actions violentes. Ce sera l’Opéra Garnier, trônant seul sur son îlot urbain au bout de la vaste avenue de l’Opéra, percée spécialement par le baron Haussmann à la demande de Napoléon III.

Entièrement détruit par un incendie en 1873

L’Opéra Le Peletier sera entièrement détruit par un incendie en 1873, désastre qui accélérera l’achèvement du Palais Garnier.

Le 5 janvier 1875, l’impressionnant bâtiment conçu par l’architecte Charles Garnier est inauguré avec faste. Le Tout-Paris s’y bouscule sous l’éclat de milliers de becs de gaz. L’électricité naissante n’est pas encore jugée assez fiable pour équiper tout le bâtiment.

Mais dès 1881, les 340 becs de gaz du grand lustre du théâtre seront remplacés par des ampoules électriques. L’Opéra Garnier est l’un des premiers édifices parisiens à bénéficier d’une installation électrique complète.

L’avenue de l’Opéra voisine est d’ailleurs la première artère parisienne à expérimenter l’éclairage public électrique en 1878.

Un décor privilégié pour les peintres

L’Opéra de Paris n’est pas qu’un lieu de musique et danse. C’est aussi un décor privilégié pour les peintres. Edgar Degas a passé une bonne partie de sa vie artistique à représenter, dans des centaines d’œuvres, danseuses, chanteurs, musiciens, abonnés dans les coulisses.

Le peintre a fréquenté assidûment l’Opéra Le Peletier puis l’Opéra Garnier, préférant la relative sobriété du premier à la surcharge décorative du second.

Fait connu : Marc Chagall a réalisé, en 1964, à la demande du ministre de la Culture André Malraux, les peintures qui ornent la coupole du théâtre. On sait moins que la décoration d’origine, due au peintre académique Jules-Eugène Lenepveu, subsiste intacte sous les panneaux de Chagall.

Cette photographie prise par un objectif fish-eye montre la salle de spectacle de l’Opéra Garnier avec son lustre et sa coupole créée par le peintre français Marc Chagall à Paris le 9 décembre 2024. (JOEL SAGET/AFP via Getty Images)

Certains militent pour qu’on les démonte, au moins à titre temporaire, pour rendre à nouveau visible le plafond de Lenepveu.

Maria Calas à l’Opéra Garnier

Maria Callas triomphe à l’Opéra de Paris, le 19 décembre 1958

La célèbre cantatrice américaine d’origine grecque, Maria Callas, débarque le 16 décembre 1958 à la gare de Lyon à Paris. Maria Callas, tenant d’un bras son petit chien Toy dont elle ne se sépare jamais et de l’autre un immense bouquet offert par une admiratrice, s’apprête en fin de semaine à être la vedette du somptueux gala de l’Opéra de Paris. Ses qualités de soprano lui ont valu ses débuts à la Scala de Milan en 1948. (AFP via Getty Images)

Avec un récital unique retransmis à la télévision, devant un parterre de célébrités dont Charlie Chaplin et Brigitte Bardot.

L’actrice française Brigitte Bardot , accompagnée de son fiancé le chanteur Sacha Distel, et de l’agent Olga Horstig arrive à l’Opéra Garnier à Paris le 20 décembre 1958, afin d’assister à une représentation de la cantatrice Maria Callas. (AFP via Getty Images)

La « Divine » se produit à nouveau sur la scène de Garnier en 1964 et 1965. Le 20 février 1965, l’AFP décrit le triomphe de la diva : « Vingt et un rappels ont salué ce soir Maria Callas qui interprétait ‘La Tosca’ pour la première fois à l’Opéra. De l’orchestre à l’amphithéâtre (…), les applaudissements crépitaient, les fans scandant ‘Cal-as, Cal-as’ tandis qu’une pluie de bouquets ne cessait de s’abattre sur la scène ».

Photo prise le 17 mai 1965 à l’Opéra de Paris de la soprano grecque d’origine américaine Maria Callas interprétant l’opéra « Norma » de Bellini. Maria Callas, l’une des chanteuses d’opéra les plus célèbres du XXe siècle, décédée à Paris le 16 septembre 1977, reste une favorite pour les amateurs d’opéra et une légende en dehors du monde de la musique classique. (AFP via Getty Images)

Rudolf Noureev directeur du ballet de l’Opéra de Paris

Une vingtaine d’années après son légendaire passage à l’Ouest à l’aéroport du Bourget, faussant compagnie aux agents du KGB alors qu’il était en tournée, Rudolf Noureev est nommé directeur du ballet de l’Opéra de Paris en septembre 1983 par le ministre de la Culture Jack Lang.

Charles Jude (à droite), danseur-étoile français de l’Opéra national de Paris, pose le 12 décembre 1984 sur la scène de l’Opéra avec le danseur-étoile russe Rudolf Noureev. Noureev (17 mars 1938 – 6 janvier 1993) était un danseur russe, considéré comme l’un des plus célèbres danseurs de ballet du XXe siècle. Jude est en 2012 directeur du Ballet de l’Opéra de Bordeaux. (JACQUES DEMARTHON/AFP via Getty Images)

Pour sa première saison à Garnier, Noureev choisit de monter et danser le célèbre ballet russe « Raymonda ». L’agence soviétique Tass salue le spectacle qui « enrichit le répertoire du théâtre parisien » mais ne fait aucune mention du danseur transfuge.

Cette « rockstar du ballet » –compliment de l’ex-danseur Manuel Legris, lui-même nommé danseur étoile par Noureev en 1986– est fauché le 6 janvier 1993 par le sida.

Six danseurs étoiles portent le cercueil contenant la dépouille du danseur Rudolf Noureev pendant ses funérailles au Palais Garnier, l’ancien Opéra de Paris, le 12 janvier 1993. Noureev, qui serait mort du SIDA le 6 janvier 1993, sera enterré au cimetière russe de St. Geneviev des Bois, au sud de Paris, en France, plus tard le 12 janvier. (JEAN-LOUP GAUTREAU/AFP via Getty Images)

Fait unique, sa dépouille est honorée dans l’enceinte de Garnier, son cercueil porté dans l’escalier monumental par six de ses anciens danseurs étoiles.

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