C’est une question que se posent les pêcheurs bretons : pourquoi la lotte est-elle achetée 3 € le kilo aux pêcheurs mais est vendue 35 € à l’étal ? Soupçonnant trop d’importations, ils demandent au gouvernement d’intervenir auprès de la grande distribution et d’agir pour faire privilégier le poisson français.
Erwann Gouzien, patron d’An Triskell, un chalutier hauturier de 24 mètres immatriculé au port du Guilvinec, dans le sud Finistère, s’inquiète : « Pourquoi la lotte est-elle achetée 3 euros le kilo aux pêcheurs du Guilvinec et vendue 35 euros à l’étal d’une poissonnerie à Sarzeau dans le Morbihan ? Je ne sais pas qui s’en met plein les poches, mais il faut que ça bouge, sinon il va y avoir des dépôts de bilan. »
C’est ainsi qu’avec le comité régional des pêches, Erwann Gouzien a demandé au gouvernement d’intervenir, a rapporté France Bleu.
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— France Bleu (@francebleu) April 7, 2021
Même chose du côté d’Olivier Le Nezet, président du Comité régional des pêches de Bretagne, qui a également interpellé le gouvernement en demandant une intervention auprès de la grande distribution pour favoriser le poisson pêché par des armements français.
Il faut dire que la pêche bretonne représente 50 % des captures en France : « Or, trop d’hypermarchés et de supermarchés importent du poisson à bas prix, notamment de la lotte. Avant, les G.M.S (grandes et moyennes surfaces) privilégiaient le poisson pêché en France, et notamment le poisson breton, réputé pour sa qualité et complétaient avec du poisson importé. Maintenant, c’est le contraire. Ils tirent les prix vers le bas », a-t-il déploré.
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— une minute (@uneminute3) April 8, 2021
Afin de faire changer les choses, le Comité régional des pêches de Bretagne lance également un appel au soutien des consommateurs, pour inciter à acheter du poisson français. « Quand c’est marqué ‘Pêché en Atlantique nord-est’, ça ne veut rien dire. Demandez à votre poissonnier s’il a bien été pêché par un armement français », a souligné Olivier Le Nezet.
« Chez moi, la lotte est à 16 euros. Quand on sait qu’elle leur est achetée à 3 euros le kilo, ça fait mal au cœur pour ces pêcheurs qui ont travaillé dur pour nous la ramener », a confié une cliente, qui a souhaité exprimer son soutien.
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