La préfecture de la Creuse a autorisé vendredi 28 janvier, pour la seconde fois en dix jours, les tirs d’effarouchement contre le loup après une nouvelle attaque de troupeaux cette semaine sur une exploitation où « la responsabilité du loup n’a pas été écartée ».
Dans un arrêté publié vendredi, la préfecture a autorisé à « procéder à des tirs d’effarouchement au voisinage des troupeaux menacés sur les communes de Féniers et de Gentioux-Pigerolles et les communes limitrophes ». Une mesure déjà décidée pour la seule commune de Féniers, le 19 janvier.
Propos irresponsables.
Le #loup est une espèce protégée.
J’appelle la @Prefet23 @barbarapompili @b_abba à un sévère rappel à l’ordre et à la loi envers le président départemental de @coordinationrur.
Rappel: le PR sera en #Creuse demain. #biodiversité @LPOFrance @FNEasso https://t.co/EQDwQCHhG2— Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) January 23, 2022
Indemnisation des éleveurs
Plusieurs attaques de troupeaux d’ovins ont été constatées fin décembre 2021 et mi-janvier à Féniers, et de nouvelles « prédations » ont été recensées à une dizaine de kilomètres de là, les 26 et 28 janvier sur une exploitation de Gentioux-Pigerolles où « la responsabilité du loup n’a pas été écartée par l’OFB », l’Office français de la biodiversité, a précisé la préfecture dans un communiqué.
La préfecture indique avoir déclenché, « dès les premières attaques », les dispositions prévues par le « Plan National d’Action sur le Loup », prévoyant notamment l’indemnisation des éleveurs touchés par des prédations attribuées au loup, espèce protégée en France, et dont chaque observation doit être signalée à l’OFB.
Sa présence dans le département suscite des tensions dans le monde agricole. Samedi 22 janvier, un agriculteur président de la Coordination rurale de la Creuse, Florian Tournade, avait déclaré lors d’un reportage diffusé sur France 3 Limousin, que son syndicat invitait « les agriculteurs à prendre leur fusil de chasse », pour « tuer » et « faire disparaître » les loups, dans le but de protéger leurs troupeaux.
Une espèce protégée
Ses propos ont déclenché sur Twitter une prompte réaction du journaliste Hugo Clément, défenseur-activiste déclaré de l’environnement, sur les réseaux sociaux, qui a appelé le gouvernement à « réagir face à ce délinquant ».
« Tuer ou appeler à tuer une espèce protégée est illégal et constitue un délit », a réagi à son tour sur Twitter la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, en annonçant l’ouverture d’une enquête.
Début décembre, le président de la Coordination rurale de Haute-Vienne Pierrick Gouteron, avait signé un communiqué affirmant qu’ « un loup sur son territoire est un loup de trop ».
La question de la présence de loups « sera abordée dans le cadre de la présidence française de l’UE », a indiqué lundi le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie lors du déplacement du président Emmanuel Macron en Creuse.
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