Jeudi à Rodez, Emmanuel Macron a donné le coup d’envoi de la grande consultation sur la réforme des retraites devant un large auditoire composé de 500 personnes.
Emmanuel Macron a lancé jeudi la consultation sur la réforme des retraites en tentant de persuader plus de 500 personnes, souvent inquiètes et méfiantes, que le système qu’il veut mettre en place sera plus juste et transparent.
Il dit avoir fait le choix d’une réforme qui ne va pas lui « rapporter » pendant son quinquennat. « Elle se fera en 2025 et pleinement en 2040. Si tout va bien, on n’aura plus besoin de changer », assure-t-il.
Une réforme qui construit l’avenir
Mais, durant plus de trois heures, la trentaine de personnes qui se lèvent pour poser des questions, expriment doutes, méfiance et inquiétudes face à l’avenir.
« Plus je vieillis, plus l’âge (du départ à la retraite) recule », se désole une infirmière de 53 ans. « Les jeunes ne vont-ils pas être les grands perdants de la retraite ? », interroge un Aveyronnais de 25 ans.
Devant Jean-Paul Delevoye, le Haut-commissaire aux retraites, silencieux, Emmanuel Macron prend le temps de « lever les malentendus » sur sa réforme qui vise à fusionner en un système unique par points les 42 régimes existants, à l’horizon 2025.
« Ce qui est clair, c’est que je veux qu’on aille vers un système qui construit l’avenir, c’est-à-dire positif », explique-t-il.
Pas de solution magique, il faudra cotiser plus
Il promet qu’à terme aucune retraite pleine ne sera inférieure à 1 000 euros par mois. Il répète que l’âge légal de départ à la retraite reste à 62 ans, tout en évoquant la nécessité de « définir » un « âge pivot » durant l’actuelle concertation. C’est à partir de cet âge seulement qu’on pourra bénéficier d’une retraite pleine, sans décote. « Il ne faut pas se mentir, il faudra cotiser plus, il n’y a pas de solution magique » à cause de l’évolution démographique et de l’allongement de la vie, met-il en garde le public, composé de lecteurs des trois quotidiens du groupe La Dépêche (La Dépêche, Centre-Presse et Midi Libre).
Emmanuel Macron rappelle que la réforme ne concernera ni les retraités ni les plus de 56 ans, ces seniors qui forment une bonne part de l’électorat d’En Marche. Et il tente de rassurer les policiers, les conducteurs de bus ou les avocats, autant de professions qui sont descendues dans la rue pour conserver les particularités de leurs statuts.
« Je veux une vraie co-décision (…) Le débat doit permettre d’ajuster, de corriger », affirme-t-il. Cette consultation doit s’étendre jusqu’à la fin de l’année avant que la réforme n’arrive devant le Parlement, probablement à la mi-2020.
L’exécutif aura fort à faire puisque, selon une étude Élabe publiée jeudi, 43% des Français restent opposés à cette réforme tandis que 32% y sont favorables et 24% neutres.
Pour Emmanuel Macron, ce débat doit lancer une réflexion plus large sur « la crise du travail » que connaît la France. Car « il y a aujourd’hui, comment ne pas le reconnaître, une forme de mal-être au travail. Beaucoup de gens ne comprennent plus le sens de leur travail » (…) et « les carrières sont gérées comme il y a 20 ans ».
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