Emmanuel Macron a défendu lundi un modèle économique et social basé sur l’ « innovation », la « stratégie industrielle » mais aussi le « bon sens », pour atteindre une « sobriété » écologique « raisonnable », « transparente » et « non-punitive », contre un système où il faudrait « renoncer à la croissance ».
Interrogé sur les appels à réduire la place de l’avion pour des raisons écologiques, lors d’une visite au Salon aéronautique du Bourget, au nord de Paris, le chef de l’État a plaidé pour sa stratégie.
« La sobriété bien organisée, si je puis dire ‘‘non-punitive’’, comprise par tous, partagée par tous, raisonnable, qui fait qu’on fait chacun des efforts, qu’on évite ce qui est inutile et qui permet de réduire les émissions, elle est bonne », a-t-il déclaré.
« Celle qui consiste à dire il ‘‘faut tout arrêter en quelque sorte et il faut renoncer à la croissance’’, je ne la crois pas raisonnable », a-t-il complété, défendant la « création de richesses » qui permet de « financer l’innovation dont vous avez besoin pour décarboner ».
« Nous qui sommes déjà en déficit courant, comment voulez-vous qu’on finance notre modèle social si on ne crée plus de richesses ? », a-t-il interrogé, soucieux de ne pas « demander aux gens de choisir entre un modèle social exigeant et le climat ». « Il faut faire les deux, en même temps là aussi. »
Obtenir l’adhésion
Le président de la République a rappelé ses propos de l’été dernier, quand il avait, dans une formule controversée, évoqué « la fin de l’abondance », pour élargir son propos. « Le bon sens permet beaucoup de sobriété », a-t-il estimé, invoquant les « réflexes » et le « civisme » qui nous font « éteindre la lumière » quand on quitte une pièce ou ne pas chauffer un endroit quand on ne s’y trouve « pas durablement ».
« Moins on donne le sentiment aux gens qu’on contraint leur vie, parce qu’elle est déjà suffisamment difficile, plus on a leur adhésion », a insisté Emmanuel Macron.
« La sobriété à laquelle je crois c’est plutôt celle (…) qui repose sur une forme de bon sens, sur la transparence des informations dont on dispose, sur une prise de conscience que nos ressources sont devenues plus rares. » « Si on le fait intelligemment, avec bon sens, il n’y a pas à avoir des recommandations de l’État parce que moi je ne souhaite pas vivre dans un pays où l’État vous dit ce que vous devez faire à chaque seconde », a-t-il encore affirmé.
Mi-mai, Emmanuel Macron avait déclenché une polémique en estimant qu’il ne fallait plus « ajouter » de normes environnementales après l’application du Pacte vert de l’Union européenne, plaidant pour une « stabilité » en la matière. Une « pause » qui avait été très vivement critiquée notamment chez les écologistes.
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