Emmanuel Macron s’est emporté mardi soir au Liban contre le journaliste du Figaro Georges Malbrunot, l’accusant d’avoir été « irresponsable » après un article évoquant une menace française de sanctions contre les responsables libanais qui bloqueraient des réformes, selon des sources concordantes.
Sur des images filmées par LCI, on voit Emmanuel Macron interpeller avec colère le journaliste à l’issue de la conférence de presse de fin de sa visite à Beyrouth, marquée par de longues heures de discussion avec les dirigeants libanais sur la formation d’un « gouvernement de mission ».
« Ce que vous avez fait, compte tenu de la sensibilité du sujet (…) est irresponsable », a lancé le chef de l’Etat au grand reporter spécialiste du Moyen Orient.
« Ce que vous avez fait est grave ! » : colère d’Emmanuel Macron au Liban contre le journaliste français Georges Malbrunot du Figaro après la publication d’un article sur la rencontre entre Macron et Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah.pic.twitter.com/j9KCFkWphA
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) September 2, 2020
« Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéresses et grave d’un point de vue déontologique », poursuit Emmanuel Macron en haussant le ton. « Vous m’avez toujours entendu défendre les journalistes, je le ferai toujours. Mais je vous parle avec franchise, ce que vous avez fait est grave, non professionnel et mesquin ».
La discussion a duré plusieurs minutes, a précisé à l’AFP le journaliste, ex-otage de l’Armée islamique en Irak.
Comment Emmanuel Macron entend convaincre le Hezbollah de jouer le jeu du « nouveau contrat politique » qu’il propose au Liban? Ce qu’il a dit à Mohammed Raad le 6 août. La bienveillance teintée d’inquiétude du Hezbollah. Mon article dans Le Figaro. https://t.co/2SY0yOpPRc
— Georges Malbrunot (@Malbrunot) August 31, 2020
Emmanuel Macron faisait allusion à un article du Figaro du 30 août dans lequel Georges Malbrunot écrivait que le président français, lors de sa première visite à Beyrouth le 6 août, deux jours après l’explosion au port, avait menacé d’imposer des sanctions contre les leaders politiques qui seraient réfractaires aux réformes.
« Je suis très surpris de la virulence de cette attaque, qui est inacceptable et à laquelle j’ai répondu. Je me suis expliqué avec l’Élysée, pour moi l’incident est clos, a commenté le journaliste auprès de l’AFP.
Ce qui est grave, ce n’est pas que le journaliste Georges @Malbrunot a révélé la rencontre entre Emmanuel Macron et les terroristes du #Hezbollah, c’est que cette rencontre a eu lieu. Il parait qu’en France, il y a des informations qu’il ne faut ne pas publier. https://t.co/Eh74e4i9m3
— Clément Weill-Raynal (@CWeillRaynal) September 2, 2020
« Ce que le président lui a reproché, c’est de ne pas avoir donné à l’Elysée la possibilité de réagir à des informations qui le mettaient en cause », a réagi l’Elysée. « Nous avons échangé avec Georges Malbrunot et le Figaro. L’incident est clos ».
Pendant sa conférence de presse, Emmanuel Macron avait déjà épinglé l’article, sans le nommer, en critiquant ceux qui « écrivent les pires bêtises sur le sujet sans vérification aucune » et en les invitant à « lui poser directement la question ».
Interrogé sur l’hypothèse de sanctions individuelles contre les leaders libanais, il a ensuite démenti cette hypothèse, sans écarter complètement, à plus long terme, « un mécanisme de sanctions plus large ».
FOCUS SUR LA CHINE : une star taïwanaise anti-régime chinois reçoit deux balles
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.