Il n’y a pas de précédent historique à la révolte des camionneurs au Canada, ni aux protestations populaires qui essaiment le monde actuellement. La taille du Convoi de la liberté constitue probablement un record et c’est historique pour le Canada. Mais il y a beaucoup plus que cela, quelque chose de plus fondamental. L’imposition pendant deux ans d’une dictature sanitaro‑fasciste semble de moins en moins tenable. Toutefois, si la confiance dans les gouvernements s’est évanouie, la suite n’est pas claire.
Nous avons maintenant deux des « dirigeants » les plus contraignants des pays développés (Justin Trudeau pour le Canada et Jacinda Ardern pour la Nouvelle‑Zélande) qui se cachent dans des lieux non divulgués, invoquant la nécessité d’une quarantaine, suite à une exposition au Covid‑19. Dans les rues du monde entier, les populations se mobilisent pour exiger la fin des mandats, des confinements, exhortant qu’on leur rende des comptes, invoquant la démission d’une classe politique douteuse et réclamant la reconnaissance des libertés et droits fondamentaux.
the revolution will not be televised
Ottawa, Canada ?? RISES against Covid MANDATES
(sound on)#RESIST pic.twitter.com/RJ8NYGCdkQ— Maajid أبو عمّار (@MaajidNawaz) January 29, 2022
On ne manquera de relever que ces mouvements sociaux sont spontanés et viennent « d’en bas » : ils sont majoritairement constitués des mêmes travailleurs que les gouvernements ont poussé à affronter le virus il y a deux ans, tandis que ceux de la classe dirigeante restaient bien à l’abri dans leur salon derrière un ordinateur portable. Ce sont les confinements qui ont fortement divisé les différentes couches sociales et ont permis des mandats imposant la ségrégation. Nous sommes maintenant confrontés à une version moderne des jacqueries du Moyen Âge.
Les travailleurs ont longtemps obtempéré courageusement, mais ils ont été contraints d’accepter des injections dont ils ne voulaient pas, et dont ils ne comprenaient pas la finalité. Et beaucoup sont encore privés de ces libertés tenues pour acquises il y a deux ans à peine. Les écoles ont été fermées, certains commerces ont été anéantis, les lieux de divertissements ont été bouclés ou fortement restreints. Les gens allument la radio ou la télévision et entendent les sermons d’une classe politique, « l’élite de la société », qui prétend maîtriser la science en entonnant un seul et même refrain : les dirigeants sont aux commandes et tous les autres doivent se conformer, peu importe ce qu’on leur demande.
Mais il est depuis devenu évident pour le monde entier que rien de tout cela ne fonctionne. C’était un échec sans nom. Pour preuve : la hausse spectaculaire des cas fin 2021. C’est un fiasco. Tout cela n’a servi à rien. À l’évidence, cela ne peut plus continuer. Quelque chose doit changer. Où cela nous mène‑t‑il ?
Nous avons vu à quoi ressemblent les révolutions contre les monarchies (aux 18e et 19e siècles), contre l’occupation coloniale, les États totalitaires avec un parti unique (1989‑1990) ou contre les potentats des républiques bananières (20e siècle). Mais à quoi va ressembler la révolution en suspend dans les démocraties développées, dirigées par des États administratifs bien établis, dans lesquels des responsables politiques prétendument élus ne sont guère plus qu’un paravent pour les bureaucraties ?
Depuis John Locke, on défend le droit des peuples à se gouverner eux‑mêmes à évacuer les gouvernements s’avançant trop loin dans la négation de ce droit. En théorie, le problème des excès gouvernementaux sont résolus en démocratie par le processus électoral. L’argument avancé en faveur d’un tel système est qu’il permet le changement pacifique et régulier d’une élite au pouvoir, ce qui est bien moins coûteux socialement qu’une guerre ou révolution.
Mais faire concorder la théorie à la réalité pose de nombreux problèmes, l’un d’eux étant que les personnes détenant le véritable pouvoir au 21e siècle ne sont pas celles que nous élisons, mais celles qui ont acquis leurs privilèges via diverses manipulations bureaucratiques ou par leur longévité.
Les deux dernières années voient l’émergence de nombreux phénomènes étranges. Un des plus frappants : le caractère totalement antidémocratique de la trajectoire des événements. Les confinements, par exemple, ont été décidés par des autocrates élus, conseillés par des spécialistes crédités, assurés, pour ainsi dire, qu’une telle stratégie conduirait (grosso modo) à la disparition du virus. Les mandats de vaccination ont été imposés sous couvert de constituer la meilleure alternative de santé publique.
Mais il n’y a pas eu de sondages. Il n’y a eu que peu, voire aucune, mise à contribution des parlementaires. Les citoyens n’ont jamais été consultés. Les besoins des petits entrepreneurs n’ont jamais été examinés.
C’est comme si tout le monde avait soudainement décidé que le pays entier fonctionnerait sur un modèle administratif/dictatorial, et que les directives des bureaucraties du secteur de la santé (avec des plans de fermeture dont personne ou presque ne connaissait l’existence) l’emportaient sur toutes les traditions, constitutions, contre‑pouvoirs et l’opinion publique en général. Nous sommes tous devenus leurs serviteurs. Et cela s’est produit dans le monde entier.
Il est soudain devenu évident pour une grande majorité de par le monde que les systèmes de gouvernement ne correspondaient en rien à ce qu’on en attendait, i.e. des gouvernements sensibles au public, respectueux des droits, contrôlés par des tribunaux. À la vue de tous, une éminence grise orientait la situation. Cette force latente a soudain pris le contrôle total, sous les acclamations des médias et la présomption que les choses doivent être ainsi
Autrefois, dans les administrations, un changement de direction se résumait à quelques portraits remplacés sur les murs. Nombreux sont ceux qui prétendent ne pas remarquer de différences aujourd’hui. Ils savent qui est aux commandes. Ils savent que ce ne sont pas les personnes que nous croyons élire. Ce sont des personnes clouées là à vie sans jamais avoir été soumises à un quelconque examen public, encore moins aux responsabilités concrètes auxquelles font face quotidiennement les hommes politiques.
Les confinements et les mandats leur ont donné les pleins pouvoirs, non seulement sur un ou deux secteurs qu’ils dirigeaient auparavant, mais sur l’ensemble de la société et de son fonctionnement. Ils sont allés jusqu’à contrôler le nombre de personnes que nous pouvions avoir dans nos foyers, l’ouverture ou la fermeture de nos entreprises, notre droit à pratiquer ensemble nos rituels religieux. Ils sont allés jusqu’à nous dicter ce que nous devions faire de nos propres corps.
Qu’est‑il arrivé aux garde‑fous du pouvoir ? Les penseurs ayant établi nos systèmes de gouvernance au 18e siècle, qui ont conduit aux sociétés les plus prospères de l’histoire, savaient qu’une limitation du pouvoir constituait la clé d’un ordre social stable et d’une économie croissante. Ils nous ont légués des constitutions, des droits et des tribunaux pour les faire respecter.
Un temps est arrivé, cependant, ou la classe dirigeante a trouvé certaines solutions pour contourner ces restrictions. L’administration, avec ses bureaucrates permanents, pouvait accomplir des manœuvres inaccessibles aux parlementaires, et l’exécutif s’est progressivement renforcé sous divers prétextes (guerre, dépression, menaces terroristes, pandémies). Par ailleurs, les gouvernements ont peu à peu appris à sous‑traiter leurs ambitions hégémoniques au moyen des grandes entreprises du secteur privé, qui elles‑mêmes profitent d’avantages financiers pour leur collaboration.
La boucle a été bouclée lorsque les grands médias ont rejoint les rangs, en contrôlant quelle personnalité aurait le droit de s’exprimer, quel type de programme pourrait être diffusé, qui serait mis au ban, refoulé, ostracisé au rang de dissident, marginal, ou autre. Cela a créé ce que nous voyons au 21e siècle : une combinaison toxique de Big Tech, Big Gouvernement, Big Média. Autant de forces assujetties à des intérêts industriels bénéficiant plus d’un système de contrôle total que d’une économie libre et compétitive. Finalement, aujourd’hui, nous y voilà. Cette cabale lance une attaque radicale contre la société civile elle‑même, en bouclant les églises, les salles de concerts et en interdisant les rassemblements citoyens.
Selon David Hume (1711‑1776) et Étienne de La Boétie (1530‑1563), le gouvernement est intenable dès lors qu’il perd le consentement des gouvernés.
La Boétie : « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre. »
C’est inspirant, mais, en pratique, de quoi parle‑t‑on ? Quel est précisément le mécanisme par lequel les suzerains de notre époque peuvent effectivement être renversés ? Nous l’avons vu dans les États totalitaires, dans les États où règne un seul homme, dans les États où règnent des monarchies non élues. Mais nous n’avons jamais vu cela dans une démocratie développée, ou la bureaucratie détient finalement le pouvoir. Nous avons des élections programmées, mais celles‑ci ne sont d’aucune utilité dès lors que les élus n’ont pas d’autorité. De même, le système s’ankylose lorsque, dans une situation d’urgence, les élections à venir sont programmées aux calendes grecques.
Un moyen simple et facile pour sortir de la crise actuelle serait de voir la classe dirigeante admettre ses erreurs, révoquer ses mandats et permettre le retour des libertés et droits communs pour tous. Aussi facile qu’elle puisse paraître, cette solution se heurte à l’arrogance de la classe au pouvoir, ses ambitions et à son refus d’admettre ses erreurs passées par crainte des conséquences. C’est pourquoi personne ne s’attend à ce que Trudeau, Ardern ou Biden s’excusent humblement, admettent avoir eu tort, demandent pardon. Au contraire, nous savons qu’ils continueront à faire semblant, tant qu’ils pourront.
Ceux qui manifestent aujourd’hui et ceux qui sont prêts à dire aux sondeurs qu’ils en ont assez, clament haut et fort : « Stop ! » Mais quelles seraient les implications pour cette oligarchie si elle mettait fin à toutes ces absurdités ? Il est facile de présumer qu’ils ne démissionneront pas, qu’ils ne mettront en aucun cas fin aux mandats et aux fermetures arbitraires. Quelle est donc la prochaine étape ? Nous sommes probablement sur le point de découvrir la réponse. Un réajustement du système électoral semble inévitable, mais que va‑t‑il se passer d’abord ?
La solution évidente à l’instabilité actuelle serait une vague massive de démissions au sein du gouvernement, au sein de cette classe politique qui cautionne les abus bureaucratiques, mais aussi à travers les organes de presse collaborant à diffuser sa propagande. Au nom de la paix, des droits de l’homme, du renouveau de la prospérité et de la confiance, il est temps que cela advienne. C’est l’heure. Enterrons notre orgueil et faisons ce qui doit être fait, ce qui est juste. Faisons‑le maintenant, avant qu’il ne soit trop tard, avant que la révolution ne soit trop amère.
Article original du Brownstone Institute
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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