Même lorsqu’il tente de contenir la pandémie en Chine, le régime communiste chinois persiste à persécuter les pratiquants du groupe spirituel Falun Gong, selon un document interne de 2020 qui a fait l’objet d’une fuite.
Le document officiel, provenant d’un district de l’est de la Chine, fait état d’une campagne visant à faire disparaître les pratiquants de Falun Gong comme étant parmi les principales réalisations de la région en 2020, aux côtés de tâches telles que le contrôle de la pandémie et le « maintien de la stabilité sociale ».
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique spirituelle originaire du nord-est de la Chine ayant débuté en 1992 ; elle comprend cinq exercices aux mouvements lents et des enseignements moraux fondés sur le principe d’Authenticité, Bienveillance, Tolérance.
Selon les données officielles, il y avait de 70 à 100 millions de pratiquants en Chine avant 1999. Toutefois, après que le régime chinois a perçu la popularité grandissante de la pratique comme une menace, en juillet 1999 il a commencé une campagne de persécution contre le Falun Gong. Des millions de personnes ont été détenues dans des prisons, des camps de travaux forcés et d’autres établissements, selon le Centre d’information du Falun Dafa.
Epoch Times a récemment obtenu un document interne intitulé Résumé du travail de 2020 et plan de travail pour 2021 qui a été publié par la Commission des affaires politiques et juridiques (PLAC) du Parti communiste chinois (PCC), du district de Wuzhong, en novembre 2020.
Wuzhong est un district situé dans la ville de Suzhou de la province du Jiangsu, une province côtière du centre-est de la Chine.
La PLAC, une agence communiste qui supervise la police, les tribunaux et les prisons du pays, possède des branches dans chaque province, ville et canton.
Dans son résumé de travail de 2020, la PLAC du district a déclaré qu’une campagne de 100 jours a été lancée pour réprimer davantage le Falun Gong et ses pratiquants, en menant une soi-disant « transformation éducative ».
« Transformation », un nom donné par le PCC, signifie forcer les pratiquants de Falun Gong à dénoncer la croyance après avoir été soumis à du harcèlement, un lavage de cerveau et de la torture. Il est connu que des milliers de pratiquants ont été persécutés brutalement, jusqu’à en décéder.
17 décès dans le district de Wuzhong
Epoch Times a obtenu un autre document datant de 2017, qui provient de la brigade de sécurité d’État de Wuzhong et qui indique qu’au moins 17 pratiquants de Falun Gong du district de Wuzhong sont morts pour avoir gardé leur foi.
Selon le document, au 24 juillet 2017, 153 pratiquants locaux ont été suivis par les autorités de Wuzhong, et 76 personnes sont en observation.
Le nombre total de décès dans ce district est de 17, précise le rapport.
Depuis juillet 1999, plus de 4 600 pratiquants du Falun Gong ont été tués dans le cadre de la persécution en Chine. Les noms des victimes, les données statistiques et de brefs résumés des décès sont documentés et disponibles sur Minghui.org.
On pense que le nombre réel de décès est beaucoup plus élevé, car des milliers de cas ne sont toujours pas confirmés.
Campagne de porte à porte
En outre, le rapport montre qu’au début du mois de mai 2017, la brigade de Wuzhong a effectué 24 visites de porte-à-porte au total auprès des pratiquants de Falun Gong locaux, répondant ainsi à une directive de « frapper à la porte » émise par le ministère chinois de la Sécurité publique.
Depuis février 2017, cette campagne s’est étendue à 28 provinces, municipalités et régions de Chine continentale pour recueillir des informations personnelles, photographier, filmer ou même arrêter les pratiquants de Falun Gong, selon Minghui.
En raison de ses efforts de persécution du Falun Gong, le district de Wuzhong a été classé « district modèle » par le Conseil d’État du régime chinois en 2015. Le « Plan de travail 2021 » fixe également un objectif cible de contrôle absolu des pratiquants de Falun Gong.
En 1999, le Falun Gong a été vilipendé par le Parti communiste chinois comme une « religion hérétique » en Chine. Le terme est souvent traduit à tort en français par « culte ».
Un rapport de 2017 (PDF), intitulé « La bataille pour l’esprit de la Chine », publié par l’organisation à but non lucratif américaine Freedom House, indique que le Falun Gong n’a pas les attributs d’une secte.
« L’appareil de propagande s’est emparé d’une traduction manipulée du terme chinois ‘xiejiao'[religions hérétiques]. Cela suggère que ce terme a été appliqué rétroactivement pour justifier une campagne violente qui suscitait des critiques internationales et nationales. »
Le Falun Gong est aujourd’hui pratiqué dans plus de 90 pays dans le monde, tandis que son texte principal, le Zhuan Falun, a été traduit en 40 langues.
L’inquiétude de Pékin
Un autre rapport du PLAC de Suzhou, intitulé Rapport hebdomadaire d’opinion politique et juridique de Suzhou, révèle les inquiétudes de Pékin concernant le Falun Gong. Le document est classé « information interne ».
Dans la section « Risques et suggestions récents », le document suggère d’empêcher le Falun Gong de répandre de la « propagande », mentionnant des bannières importantes qui sont apparues parmi les communautés d’une ville voisine, Xiaogan, dans la province de Hubei.
Le rapport a été publié le 12 mai 2017, un jour avant la Journée mondiale du Falun Dafa, qui correspond à l’anniversaire du fondateur du Falun Dafa, Li Hongzhi.
Depuis 2000, chaque année, le 13 mai, les pratiquants de Falun Dafa du monde entier se rassemblent pour célébrer la Journée mondiale du Falun Dafa afin de montrer leur gratitude envers son fondateur. Pendant ce temps, les pratiquants de Chine continentale choisissent de diffuser des dépliants et de suspendre des bannières dans les lieux publics durant cette période, malgré la pression du régime.
Le dernier document interne publié par l’autorité de la ville de Xuzhou, dans la province du Jiangsu, concerne la « classification des mots-clés de la plate-forme ».
Il montre que le « Falun Gong » figure dans la liste des mots clés pour censurer les opinions publiques, avec beaucoup d’autres, comme les sujets liés aux accidents graves, aux manifestations de masse, aux dissidents politiques et aux avocats des droits de l’homme.
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