Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, préoccupé par les violations des droits humains au Mali, appelle dans un rapport remis cette semaine au Conseil de sécurité l’armée de ce pays et ses « partenaires bilatéraux » à respecter lors des opérations antiterroristes leurs « obligations internationales ».
« Je souligne le devoir de l’Etat de faire tout ce qui est en son pouvoir pour favoriser la responsabilisation et veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient menées dans le respect de ses obligations internationales », indique-t-il dans ce document confidentiel obtenu jeudi par l’AFP.
?? Alioune Tine, expert indépendant de l’ONU, juge « préoccupante » la situation des droits humains au Mali. Il s’inquiète des exactions imputées aux djihadistes mais aussi aux forces régulières, ainsi que des restrictions des libertés.https://t.co/vOEkuu2Ws2 pic.twitter.com/SCYHnA2KJV
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) March 30, 2022
En utilisant le terme de « partenaires bilatéraux », le chef de l’ONU vise implicitement les paramilitaires russes de la société Wagner, réputée proche du Kremlin et déployée depuis plusieurs mois au Mali. Son rapport est le premier remis au Conseil de sécurité depuis l’annonce à la mi-février du retrait des missions militaires française Barkhane et européenne Takuba.
Bamako dément recourir aux mercenaires de Wagner
Bamako dément recourir aux mercenaires de Wagner, n’admettant qu’un déploiement « d’instructeurs » russes en application d’un accord de coopération bilatéral conclu avec Moscou.
Au Mali, « la situation des droits de l’homme est restée précaire, principalement en raison d’attaques délibérées et généralisées contre des civils par des groupes armés présumés extrémistes. Dans certains cas, les opérations antiterroristes ont également eu des conséquences désastreuses pour la population civile, en particulier dans le centre du Mali », indique toutefois Antonio Guterres dans son rapport.
Droits humains : témoignage de Samba Sow qui a subi des violences de Wagner dans la région de Diabali dans le cercle de Niono au Mali. Vigilance. pic.twitter.com/8EmDzgPN4o
— Elh. M. souleymane (@emsoulas) March 25, 2022
« Certaines des opérations menées par les forces de sécurité nationales pour contrer les activités violentes de ces groupes extrémistes – apparemment aux côtés de membres du personnel de sécurité étranger – ont fait l’objet d’allégations de graves violations des droits humains », affirme-t-il.
Des éléments des force armées ont exécuté sommairement ou arbitrairement au moins 20 personnes
« Par exemple, il a été allégué qu’entre le 26 et le 29 janvier, des éléments des Forces armées maliennes (Fama) ont exécuté sommairement ou arbitrairement au moins 20 personnes (19 hommes et un garçon) et détruit délibérément de nombreuses habitations civiles et d’autres biens lors de trois évènements dans la région de Bandiagara », précise Antonio Guterres.
?? Mali – « Un expert indépendant de l’ONU a jugé « préoccupante » la situation des droits humains au Mali, s’inquiétant d’exactions imputées aux djihadistes mais aussi aux forces régulières, ainsi que des restrictions des libertés sous la junte au pouvoir. »https://t.co/VuTw3Sja6u
— Christian ? COURBOIS ?? ?? (@ChristianCOURB2) March 30, 2022
« Le 7 février, les Fama auraient lancé des frappes aériennes sur un hameau près du village de Bouka-were, dans la région de Ségou. Au moins 10 civils auraient été tués et plusieurs autres blessés. Cette situation continue d’éroder la confiance entre les militaires et la population touchée », avertit le chef de l’ONU.
Les Nations unies disposent au Mali d’une mission de Casques bleus (Minusma), dont le mandat est renouvelé chaque année en juin et qui comptait au 15 mars 12.266 militaires et 1.720 policiers.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres assiste à une conférence de presse lors des pourparlers de paix à Chypre, le 30 juin 2017. Photo Fabrice COFFRINI /AFP via Getty Images.
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