Environ 3.000 personnes ont manifesté samedi à Iquique, ville portuaire du nord du Chili, pour protester contre l’immigration illégale vénézuélienne.
« Non à l’immigration illégale! Le Chili est une République qui se respecte », pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants, au milieu des drapeaux chiliens, dans cette ville de 190.000 habitants située à 2.000 km de la capitale Santiago.
Les Vénézuéliens représentent la communauté étrangère la plus importante au Chili, avec quelque 400.000 ressortissants recensés, un chiffre qui pourrait être plus élevé en raison de l’augmentation des entrées clandestines par la frontière nord depuis 2020.
Le Vénézuela est, après la Syrie, le pays qui compte le plus grand nombre de personnes déplacées dans le monde, soit quelque 5,6 millions de personnes depuis 2015, selon les estimations de l’ONU.
Les migrants sont « des délinquants »
« Le gouvernement chilien a laissé faire et ceux qui arrivent ne sont pas des réfugiés politiques, ni des migrants qui apportent leur savoir-faire, ceux qui arrivent ici ce sont des délinquants ! », se plaint Veliz Rifo, un agriculteur de 48 ans.
En Iquique comienzan las manifestaciones contra la”INMIGRACIÓN ILEGAL Y DESCONTROLADA “. Necesitamos a @joseantoniokast para recuperar el Estado de Derecho. #AtreveteConKast #AtrevetePorKast #KastPresidente2022#KastPresidente pic.twitter.com/EO5CXMiYwe
— Luis Monsalve (@lamonsalveg) September 25, 2021
Des échauffourées ont eu lieu et la police a dû intervenir lorsque des manifestants s’en sont pris à des migrants vénézuéliens vivant dans la rue. D’autres protestataires ont investi un petit campement de migrants, déserté par ses occupants dont ils ont brûlé les tentes, sacs et matelas, a constaté l’AFP.
L’évacuation d’un campement de migrants
La manifestation a eu lieu au lendemain de l’évacuation par les forces de l’ordre d’un campement de migrants installé depuis un an sur une place de la ville. La plupart, pauvres et sans papiers, sont bloqués là, survivant de petits boulots, sans moyen de gagner la capitale.
Le gouverneur de la région de Tarapaca, José Miguel Carvajal, a mis en cause le gouvernement conservateur du président Sebastian Piñera, déplorant de ne pas avoir été informé de l’opération.
« La centaine de familles » qui vivaient sur la place « déambulent aujourd’hui dans divers espaces publics (…) ils tentent de se réinstaller avec leurs tentes sur les plages » ou dans la zone industrielle de la ville, constate-t-il.
En 2018, le gouvernement chilien avait mis en oeuvre une politique migratoire généreuse à l’égard des Vénézuéliens forcés de fuir le pays en raison de la profonde crise politique et économique qui frappe leur pays.
Mais le gouvernement a depuis donné un tour de vis, menant récemment plusieurs opérations d’expulsion.
Selon les autorités migratoires, 23.673 personnes sont entrées illégalement au Chili entre janvier et juillet, soit 7.000 de plus que sur la totalité de 2020.
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