La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne a annoncé jeudi le lancement d’une enquête administrative sur l’établissement catholique privé Le Beau Rameau, nom actuel de Notre-Dame-de-Bétharram, après la publication du rapport d’une inspection menée en mars qui a mis en lumière plusieurs « manquements ».
« Des témoignages d’élèves mettent en cause les agissements de deux enseignants » qu’on « ne peut pas accepter », et « d’autres éléments » ont été « relevés lors du contrôle effectué par le rectorat » dans l’établissement au cœur d’un scandale de violences commises sur des enfants, explique la ministre dans une interview au journal La Croix.

« Le contrôle portait sur la situation actuelle de l’établissement et non sur les faits antérieurs », à savoir les violences sexuelles et physiques qui ont eu lieu dans l’établissement pendant des décennies, a précisé la ministre.
« Une enquête administrative de l’inspection générale »
« À la suite de ce rapport, je vais diligenter une enquête administrative de l’inspection générale » poursuit Mme Borne, soulignant que le rapport du contrôle mené en mars, en réaction au scandale à Bétharram, est assorti « d’une mise en demeure avec une obligation de mise en conformité à court terme » sur des points problématiques.

Sept inspecteurs et une conseillère technique des services sociaux s’étaient rendus à la demande du rectorat de Bordeaux sur les deux sites de l’institution, qui accueille 500 élèves dans les Pyrénées-Atlantiques.
Leur rapport, publié jeudi, fait état de plusieurs manquements qui « doivent être corrigés au plus vite », notamment en termes de protection de l’enfance. Il appelle notamment à « mettre en place une procédure interne formalisée de signalement ou d’information préoccupante, connue de tous » pour les situations de violence. Il relève aussi des témoignages d’élèves évoquant des « remarques blessantes et humiliantes » et des « moqueries en public », « répétés et réguliers » de la part de deux enseignants.
Une dizaine de « mises en demeure »
Le recteur de Bordeaux, Jean-Marc Huart, a adressé dans la foulée une dizaine de « mises en demeure » à la direction de l’établissement.
Selon son courrier que l’AFP a pu consulter, elles touchent notamment au « contrôle de l’honorabilité des personnels », au traitement des situations de violence, aux conditions de sécurité et à l’aménagement des locaux, ainsi qu’au contenu des enseignements dispensés dans le cadre du contrat avec l’Éducation nationale.
Le recteur pointe aussi « un temps de célébration » obligatoire sur le temps scolaire, durant la période de l’Avent qui précède Noël, « ce qui contrevient au principe de la liberté de conscience ».

François Bayrou accusé d’avoir minimisé les faits
L’affaire Bétharram embarrasse le Premier ministre François Bayrou qui était ministre de l’Éducation entre 1993 et 1997 et a eu plusieurs de ses enfants scolarisés à Bétharram, tandis que sa femme y donnait des cours de catéchisme. Il est accusé par la gauche d’avoir menti sur sa connaissance des faits, ce qu’il a, à de multiples reprises, récusé.
Ce rapport d’inspection est publié le jour d’une série d’auditions dans le cadre d’une commission d’enquête sur le contrôle des établissements scolaires, avec plusieurs témoignages qui « contredisent point par point » les déclarations du Premier ministre, d’après le co-rapporteur de la commission d’enquête Paul Vannier (LFI).
Une inspection académique commanditée en 1996 par le recteur de Bordeaux de l’époque, en réaction de première révélations, avait été menée au pas de course en une seule journée et avait permis de réhabiliter l’établissement.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.