Les États-Unis ont instauré une politique stricte concernant l’industrie des panneaux solaires, en particulier en excluant ceux qui impliquent le travail forcé. Cette mesure a donc impliqué la fin des importations chinoises. La Chine se tourne alors vers le marché européen, faisant chuter les prix de plus de 25%. Plusieurs entreprises européennes risquent la faillite.
La bataille économique et technologique entre la Chine et les États-Unis entraine de grandes répercussions en Europe, entre autres dans le domaine de l’énergie solaire. Outre-Atlantique, Washington s’est doté de l’Inflation Reduction Act (IRA) dans le but de favoriser les technologies solaires locales au détriment de celles de la Chine, rapporte La Nouvelle Tribune. L’IRA est entré en vigueur au mois d’août 2022.
Les critères de l’IRA impliquent, entre autres, que les composants des panneaux solaires soient produits aux États-Unis. L’un d’eux exclut le travail forcé, « notamment pour l’extraction du silicium », précise le Courrier international. De plus, les cellules solaires et les modules solaires qui répondent aux critères de l’IRA sont subventionnés par Washington.
“L’effet escompté, du point de vue américain, s’est rapidement produit : de nombreux fabricants chinois sont bannis du marché américain”, indique La Tribune de Genève.
L’industrie du solaire en Chine et le travail forcé
Concernant le travail forcé, « de nombreuses entreprises de l’industrie du solaire continuent de s’approvisionner directement ou indirectement en matériaux provenant du Xinjiang, bien que la région soit connue pour ses violations des droits de l’homme, comme le travail forcé », écrit notre collègue, citant un rapport du England’s Sheffield Hallam University (SHU) publié au tout début de l’année 2023.
« Sur les dix fabricants de panneaux solaires évalués dans le rapport, la plupart présentaient un risque ‘élevé’ ou ‘très élevé’ d’exposition aux intrants du Xinjiang », région connue pour ses violations des droits humains comme le travail forcé.
Chute des prix, dumping et faillites
La réaction de la Chine ne s’est pas faite attendre : puisqu’elle ne peut plus vendre ses panneaux solaires aux États-Unis, elle va les écouler en Europe. Elle les vend à des prix bien inférieurs aux coûts de fabrication et inonde le marché. Une offensive économique à grande échelle a été lancée, ce qui a fait baisser les prix de plus de 25% en moyenne depuis le début de l’année 2023.
Ces importations chinoises bon marché ont créé la surprise et « la panique s’installe dans l’industrie solaire européenne ». L’association professionnelle SolarPower Europe, qui regroupe 300 organisations de l’industrie solaire, tire la sonnette d’alarme face à cette concurrence déloyale.
Le regroupement d’acteurs de l’industrie solaire européenne a lancé un cri de désespoir à la Commission européenne récemment, espérant que L’UE imposera des restrictions à la Chine comme elle l’a déjà fait en 2013 pour une durée de 5 ans. À l’époque, Bruxelles avait agi suite à une pétition des producteurs européens dénonçant le même phénomène de dumping.
Le dumping – à ne pas confondre avec les dumplings, raviolis traditionnels chinois ! – « c’est lorsqu’une firme étrangère vend des produits à des prix artificiellement bas sur le marché européen », précise le Parlement européen, dénonçant une « forme de concurrence déloyale ».
C’est ce qui se passe en ce moment : “aux Pays-Bas sont actuellement stockés tellement de modules chinois que la demande en Europe est pratiquement couverte pendant deux ans », écrivent nos confrères de La Tribune de Genève.
Une capitulation européenne face à la Chine
Les conséquences sont fatales pour les concurrents européens et plusieurs entreprises européennes risquent la faillite. Ainsi, deux acteurs norvégiens de l’industrie, Norwegian Crystals et NorSun ont déjà déposé le bilan pour l’un et arrêté provisoirement sa production pour l’autre.
Reste à savoir si l’UE écoutera le cri du cœur des acteurs de l’industrie solaire européenne. Même si elle le fait, ne sera-t-il pas déjà trop tard ? Le journal Les Échos rappelle qu’entre 2007 et 2017 – ce qui inclut donc une bonne partie des années où des restrictions ont été imposées par Bruxelles à Pékin – « la part mondiale des modules photovoltaïques produits en Europe est passée de 30 % à 3 % ». Une véritable hécatombe et une capitulation européenne face à la Chine.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.