INTERNATIONAL

Marco Rubio exige que le Panama réduise l’influence chinoise sur le canal ou les États-Unis agiront

Le premier voyage à l'étranger du chef de la diplomatie américaine reflète la volonté de contrer l'influence de la Chine en Amérique latine
février 3, 2025 5:28, Last Updated: février 3, 2025 5:28
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Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a débuté son voyage en Amérique latine par une rencontre avec les dirigeants panaméens, les exhortant à lutter dès maintenant contre l’influence du régime chinois dans la région.

Lors d’une réunion à Panama City le 2 février, le haut diplomate américain a partagé ses préoccupations en matière de sécurité nationale avec le président panaméen José Raúl Mulino et le ministre des Affaires étrangères Javier Martínez-Acha.

M. Rubio leur a dit que le président Donald Trump avait déterminé que « la position actuelle d’influence et de contrôle du Parti communiste chinois sur la zone du canal de Panama constituait une menace pour le canal », selon la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce.

Marco Rubio a qualifié le statu quo d’« inacceptable » et a indiqué que les États-Unis prendraient « les mesures nécessaires » si aucun « changement immédiat » ne se produisait.

Ces entretiens ont marqué le premier voyage à l’étranger de M. Rubio depuis qu’il a pris ses fonctions il y a moins de deux semaines. Ce voyage, qui comprend des escales au Salvador, au Costa Rica, au Guatemala et en République dominicaine, marque une première depuis un siècle : un secrétaire d’État américain choisit l’Amérique latine comme destination prioritaire, témoignant de l’engagement des États-Unis à contrer l’influence diplomatique grandissante de la Chine dans la région.

Les États-Unis ont consacré une décennie à la construction du canal de Panama, qui relie la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique. En 1999, en vertu d’un traité de 1977, le Panama a pris le contrôle de cette voie navigable de 82 kilomètres de long.

L’accord donne aux États-Unis le droit de défendre le canal par la force militaire afin de garantir sa neutralité et d’assurer son utilisation perpétuelle par ceux-ci.

Actuellement, une filiale de Hutchison Ports, basée à Hong Kong, exploite deux ports situés aux entrées Atlantique et Pacifique du canal. La société a renouvelé pour 25 ans son contrat avec le Panama, lui permettant d’exploiter les ports jusqu’en 2046.

Marco Rubio, qui a toujours été méfiant envers le Parti communiste chinois, a mis en garde contre la possibilité que Pékin, qui exerce un contrôle strict sur les entreprises de Hong Kong, utilise le contrôle des ports pour bloquer le canal en cas de conflit avec Washington. Il a déclaré aux responsables panaméens qu’une telle influence chinoise violait le traité de neutralité.

José Raúl Mulino, qui avait exclu le 30 janvier toute négociation sur la propriété du canal, a déclaré aux journalistes après la rencontre que les discussions avaient été très respectueuses et cordiales et que les fonctionnaires s’étaient longuement entretenus pour « dissiper les doutes » des États-Unis.

La présence chinoise sur le canal a été l’un des sujets les plus importants de leurs discussions, a-t-il déclaré.

Il a reconnu les préoccupations de Washington et a indiqué que les autorités panaméennes procédaient à un audit de l’opérateur portuaire de Hong Kong et qu’elles agiraient en conséquence sur la base de ses conclusions.

« Les ports soulèvent des doutes, mais, comme je l’ai dit, je ne dispose pas à ce jour d’éléments de preuve qui me permettraient d’en dire davantage », a-t-il déclaré, en précisant également que « la souveraineté du Panama n’est pas remise en cause ».

Le Président panaméen, Jose Raul Mulino (G), et le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, arrivent pour une réunion au Palais présidentiel de Panama City, le 2 février 2025. Mark Schiefelbein/AFP/POOL/Getty Images

Le Panama a rompu ses liens avec Taïwan en 2017 et a signé quelques mois plus tard l’initiative « Ceinture et Route », le projet d’infrastructure mondial du régime chinois qui, selon ses détracteurs, piège les pays pauvres dans l’endettement.

M. Mulino a annoncé que le Panama ne renouvellera pas le protocole d’accord de 2017 sur l’initiative une fois qu’il aura expiré.

Le dirigeant panaméen a également suggéré l’élargissement possible d’un accord existant, datant de juillet dernier, et visant à aider les États-Unis dans leurs efforts d’expulsion d’immigrants illégaux.

L’accord élargi pourrait ouvrir la voie à des déportations directes d’immigrants illégaux originaires de pays tels que le Venezuela, la Colombie et l’Équateur, qui traversent la jungle de Darién, qui s’étend sur la frontière entre la Colombie et le Panama. Toutefois, M. Mulino a affirmé que les États-Unis devaient en assurer les coûts.

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