Ce mardi 4 mars est un jour d’apothéose pour le carnaval : c’est aujourd’hui Mardi gras, dernier jour des festivités du Carnaval selon le calendrier.
Après les fêtes de Noël et du Nouvel An, suivies immédiatement par l’Épiphanie et sa galette, la tradition veut que l’on fasse sauter les crêpes à la Chandeleur, le 6 février.
La Chandeleur est pourtant parfois confondue avec la période du Carnaval, qui débute après l’Épiphanie et atteint son summum lors des Jours gras : dimanche, lundi et Mardi gras.
Des origines païennes
Le mot Carnaval proviendrait du latin Carne levare, qui signifie « ôter la viande ». Pendant ces jours de liesse où les nourritures riches sont mises à l’honneur, la tradition chrétienne veut que l’on se déguise et fasse la fête, avant de débuter, dès le lendemain, Mercredi des Cendres, la période du Carême.
Selon les rites catholiques, le Carême est la période liturgique célébrant le séjour du Christ dans le désert pendant 40 jours. Aussi, les catholiques doivent, pendant cette période, faire preuve d’abstinence, aménager des temps de prière, s’abstenant de toute fête, et mangeant « maigre », sans viande, ni œufs, ni lait… Le Carême se termine 40 jours plus tard avec les célébrations de Pâques.
Les origines de cette fête liturgique se perdent dans la continuité de fêtes païennes romaines, les Calendes de Mars, reliées à l’arrivée du printemps. L’inversion des saisons – le passage de l’hiver au printemps -, se traduisait alors par une inversion des rôles, où le paysan devenait roi, l’humain animal ou encore l’homme se travestissait en femme. Ces inversions des rôles ont perduré avec l’arrivée du christianisme en Europe, se manifestaient lors de cavalcades dans les rues, s’accompagnant de nourritures riches en viandes, sucres et beurres, puisqu’il fallait écouler tous les stocks avant le Carême.
Aujourd’hui, le Carnaval n’est plus guère fêté en France que dans les écoles ou dans certaines régions et villes, telles que les Antilles, Nice ou encore Dunkerque.
Mardi gras en Guadeloupe
En ce Mardi gras, la Guadeloupe, la Martinique ou encore la Guyane se préparent au défilé de somptueuses parades dans les rues, mêlant couleurs, danses et musiques folkloriques.
En Guadeloupe, ce sont traditionnellement les villes de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre qui reçoivent la majeure partie des centaines de groupes carnavalesques de l’île.
On distingue ainsi les « groupes a po », qui doivent leur nom aux tambours utilisés, fabriqués avec des peaux de cabris. La musique est jouée avec des instruments traditionnels tels que les chachas ou le strombophone, élaboré avec la conque de lambi. Les habits et coiffes sont aussi souvent fabriqués avec des matières naturelles et végétales. Le rythme est intense, les groupes défilant en général à vive allure. Ces groupes se sont développés dans les années 80 avec le mouvement des revendications identitaires.
Les groupes à « caisses claires » se reconnaissent par leur costumes très élaborés et colorés, où la créativité des costumes et des chorégraphies se mêlent à des orchestres de cuivres.
On trouve également les groupes « a Mas », déguisés plus simplement mais surtout masqués et jouant sur le registre de l’humour et de la dérision. « Mas » et groupes « a po » font généralement claquer de longs fouets au sol, héritage de l’esclavage rendant hommage à la souffrance des esclaves lorsqu’ils étaient fouettés par les maîtres.
En Basse-Terre, on retrouve les groupes à « synthés », semblables à ceux des « caisses claires », mais utilisant du matériel de sonorisation électronique (synthétiseurs) sur d’immenses camions.
Le défilé des centaines de groupes débute généralement en début d’après-midi et se poursuit tard dans la nuit, admiré par des centaines de milliers de spectateurs, rassemblés le long des rues et venant applaudir les carnavaliers.
Le Carême débutera demain dans le reste du monde avec le mercredi des Cendres. Aux Antilles, le Carnaval perdure un jour de plus avec les mêmes groupes qui défilent en noir et blanc, signes de deuil, puisque le roi « Vaval » est mort.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.