La cheffe de file de l’extrême droite française Marine Le Pen a dit qu’elle ne se « pardonnera(it) jamais » la décision d’exclure son père, Jean-Marie Le Pen, du Front national (FN), dans un entretien paru sur le site internet du Journal du Dimanche (JDD).
Quatre ans après avoir succédé à son père à la tête du FN devenu depuis le Rassemblement national (RN), elle avait décidé en 2015 de l’exclure, en lui retirant son titre de « président d’honneur », après qu’il eut affirmé que « l’Occupation allemande n’avait pas été particulièrement inhumaine », et promis une « fournée » au chanteur Patrick Bruel, de confession juive.
« Je ne me pardonnerai jamais cette décision, parce que je sais que cela lui a causé une immense douleur », a-t-elle expliqué au sujet de son père mort mardi à l’âge de 96 ans.
« Prendre cette décision a été l’une des plus difficiles de ma vie. Et jusqu’à la fin de mon existence, je me poserai toujours la question : « est-ce que j’aurais pu faire autrement ? » « , fait valoir la triple candidate malheureuse à la présidence française.
« Un peu injuste de le juger uniquement à l’aune de ces polémiques »
En reprenant les rênes du parti, Marine Le Pen a engagé un processus de normalisation et de respectabilisation, cherchant à faire oublier les excès de son père, tribun provocateur et sulfureux obsédé par l’immigration et les juifs.
À propos des condamnations de Jean-Marie Le Pen, qui avait notamment renvoyé la Shoah à « un détail » de l’Histoire, la patronne des députés RN à l’Assemblée nationale estime que « c’est un peu injuste de le juger uniquement à l’aune de ces polémiques ».
« Sur 80 ans » de vie politique, « il est inévitable d’avoir des sujets qui suscitent des polémiques », relève-t-elle, en considérant toutefois qu’il est « malheureux » que Jean-Marie Le Pen « se soit enferré dans ces provocations ». « Le problème, c’est qu’il recommençait », déplore-t-elle encore.
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