Quelle était la relation de Jeffrey Epstein avec la France ? C’est la question que se posent actuellement les autorités françaises. Le multi-millionnaire américain, arrêté pour trafic sexuel concernant des dizaines de filles mineures et retrouvé mort dans sa cellule, faisait de réguliers allers-retour entre la France, où il possédait plusieurs pied-à-terres, et les États-Unis.
La secrétaire d’État française à l’Égalité entre les hommes et les femmes Marlène Schiappa et le secrétaire d’État à la Protection de l’enfance Adrien Taquet ont publié le 12 août une déclaration commune appelant les autorités françaises à ouvrir une enquête sur Epstein et son action dans ce pays.
« L’enquête américaine a mis en lumière des liens avec la France. Il nous semble ainsi fondamental, pour les victimes, qu’une enquête soit ouverte en France afin que toute la lumière soit faite », ont déclaré les ministres dans la déclaration obtenue par France 24.
« La mort d’Epstein ne doit pas priver ses victimes de la justice à laquelle elles ont droit », ont-ils ajouté. « Nous voudrions saisir cette occasion pour souligner une fois de plus notre détermination à protéger les jeunes filles de la violence sexuelle et en particulier de l’exploitation par des réseaux criminels, ce qui devrait se traduire par l’annonce de nouvelles mesures au cours du dernier trimestre de cette année. »
Marlène Schiappa a cependant été recadrée par la ministre de la justice Nicole Beloubet, qui estime que la ministre sortait de ses prérogatives en demandant l’ouverture d’une enquête.
Un porte-parole du parquet de Paris a déclaré qu’il était au courant de la demande et a lancé des audits préliminaires pour déterminer si une enquête officielle devrait être lancée.
« Les éléments reçus au bureau du procureur de Paris sont en cours d’analyse et de recoupement », a-t-il déclaré à ABC. « Les premiers audits sont en cours pour déterminer si une enquête doit être ouverte en France. »
En plus de posséder des biens dans trois États et dans les îles Vierges américaines, Jeffrey Epstein possédait des biens dans plusieurs pays, dont la France. Les registres de propriété obtenus par le radiodiffuseur montrent que M. Epstein a acheté plusieurs propriétés au 22, avenue Foch en 2002, pour 1,5 million d’euros, et une autre propriété en 2004 pour seulement 20 €.
Les carnets de vol du Lolita Express, le jet du multi-millionnaire, indiquent que M. Epstein voyageait fréquemment en France et qu’il revenait de Paris en juillet lorsqu’il a été arrêté dans un aéroport du New Jersey. J. Epstein avait également un certain nombre de contacts français dans son « livre noir », une liste publiée intégralement par Gawker en 2015.
Prosecutors in Jeffrey Epstein sex traffic case investigating ‘uncharged individuals’: Court filinghttps://t.co/lu6vsnSjvf pic.twitter.com/tQhjHhCasK
— NBR (@bizrpt) July 26, 2019
Le financier de 66 ans était notamment incriminé par Virginia Giuffre, qui a déclaré avoir été son esclave sexuelle pendant plusieurs années. Elle intente une action en justice contre Ghislaine Maxwell, ancienne petite amie et associée de longue date de M. Epstein. La victime a déclaré dans une déposition récemment non scellée (pdf) qu’elle avait reçu l’ordre de coucher avec Jean-Luc Brunel, un cadre mannequin français, et d’autres hommes.
Virginia Giuffre déclare s’être rendue à Paris en 2001 avec Maxwell et Epstein. Elle raconte que Ghislaine Maxwell, ex-petite amie d’Epstein, l’avait « envoyée coucher avec le propriétaire d’une grande chaîne hôtelière ». Elle a affirmé avoir aperçu d’autres filles, dont certaines n’avaient pas plus de 12 ans, être maltraitées par M. Epstein et d’autres à Paris.
Dans ses dépositions, Ghislaine Maxwell a nié les allégations de Virginia Giuffre, qualifiant la jeune fille de « menteuse ».
Ce ne sont pas les seules voix s’élevant pour la justice en France. L’ONG Innocence en danger, par la voix de sa directrice, Homayra Sellier, a déclaré à l’Express qu’il y a dû « avoir des masseuses françaises, avec la complicité de nombreuses personnes ici présentes. C’est assez évident, vu son casier ».
L’association a publié une première déclaration en juillet au sujet d’Epstein, suivie d’une seconde le 13 août, demandant l’ouverture d’une enquête. Elle a indiqué qu’elle avait envoyé une lettre au procureur de la République de Paris demandant une enquête sur Epstein.
Le groupe a dit qu’il faisait référence à au moins une victime de Jeffrey Epstein en France.
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