Mme May s’était rendue lundi à Bruxelles pour un dîner de travail avec M. Juncker, alors que l’inquiétude grandit de voir les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni, qui a prévu de quitter l’Union en 2019, s’achever sans accord tangible.
Dans un bref communiqué, éludant les détails clés qui posent encore problèmes dans des négociations de plus en plus tendues, les deux dirigeants ont affirmé avoir eu un dîner de travail « dans une atmosphère aimable et constructive ».
Ils ont indiqué « s’être penchés sur les avancées faites jusqu’ici » depuis l’ouverture des négociations pour une sortie du Royaume-Uni de l’UE et ont dit « avoir convenu d’accélérer les efforts dans les mois à venir ».
Mme May était accompagnée à ce dîner par le ministre britannique chargé du Brexit David Davis, et Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit pour l’UE, était aussi convié à la rencontre.
Dans leur communiqué conjoint, Mme May et M. Juncker ont indiqué avoir eu « des échanges étendus et constructifs sur les défis européens et mondiaux actuels », dont leur « intérêt commun pour préserver l’accord sur le nucléaire iranien » et « leur travail pour renforcer la sécurité des citoyens en Europe, notamment en combattant le terrorisme ».
Avant sa rencontre avec Mme May, M. Juncker, interrogé sur ses attentes, s’était contenté de déclarer depuis la capitale belge : « Je verrai Mme May ce soir, on discutera, et vous verrez à l’autopsie ».
Les dirigeants de l’UE réunis en sommet jeudi et vendredi à Bruxelles doivent décider si les négociateurs du Brexit peuvent passer à une seconde phase de discussion, concernant la future relation commerciale entre les deux parties, à condition que des « progrès suffisants » aient été faits sur les conditions du divorce.
Or du point de l’UE le compte n’y est pas. Tout porte donc à croire que les 27 reporteront leur décision au sommet de décembre, les négociations étant notamment particulièrement difficiles sur le chèque du divorce à payer par les Britanniques.
Bruxelles estime officieusement le montant de la facture entre 60 et 100 milliards d’euros. « Ils doivent payer », avait martelé vendredi M. Juncker, accentuant la pression.
Le sujet, avec le sort des expatriés et les conséquences du Brexit pour l’Irlande, fait partie des trois dossiers prioritaires sur lesquels l’UE exige des « progrès suffisants » avant de passer à toute discussion approfondie sur sa future relation avec le Royaume-Uni.
En gage de leur bonne volonté, les Européens pourraient toutefois décider, selon un projet de conclusions du sommet, d’engager des « discussions préparatoires internes » sur cette future relation.
Selon des sources européennes, cela permettrait de donner des gages aux Britanniques en attendant le sommet de décembre, et de commencer à travailler sur l’idée avancée par Theresa May d’une période de transition de deux ans après la date prévue du Brexit, fin mars 2019.
Dimanche, Theresa May s’était entretenue avec la chancelière allemande Angela Merkel, les deux dirigeantes convenant de « l’importance de progrès constructifs continus » dans le dossier, selon Downing Street. Mme May devait également appeler lundi le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
Une avancée dans le dossier pourrait permettre à Theresa May de regagner un peu de lustre sur le plan intérieur. Affaiblie par son revers aux législatives de juin, elle traîne comme un boulet un discours émaillé d’incidents fâcheux devant le parti conservateur le 4 octobre.
Elle doit aussi répondre aux attentes des uns et des autres au Royaume-Uni sur la sortie de l’UE, à commencer par certains Brexiters plaidant pour une ligne dure face à Bruxelles.
Cette question inquiète les Britanniques dans un climat d’incertitude économique alors que, selon un calcul du quotidien pro-Brexit Daily Telegraph sur la base de chiffres de l’Office nationale des statistiques, la balance des investissements a fondu récemment de 490 milliards de livres (553 milliards d’euros).
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