Le lait contaminé à la salmonelle n’était peut-être qu’un signe précurseur. Ce mercredi, une ancienne intérimaire employée par le fabricant de lait infantile a témoigné des mauvaises conditions d’hygiène qu’elle a constatées lors de son travail en 2016 dans une usine.
Alors que l’association Foodwatch a déposé une plainte contre Lactalis, mis en cause après la découverte de lots contaminés à la salmonelle ayant causé directement l’intoxication d’une trentaine de nourrissons, l’industriel se retrouve une nouvelle fois accusé de ne pas appliquer les règles d’hygiène au sein d’une usine se trouvant à Craon, en Mayenne.
Une ancienne intérimaire, elle-même mère de famille, a tiré l’alarme en racontant au Parisien son expérience dans cette usine alors qu’elle y travaillait, en 2016. D’après elle, le scandale du lait contaminé, cela « devait arriver ». Lors de son passage dans l’usine du géant du lait, qui a duré plusieurs mois, elle a pu constater certains gestes surprenants faisant pourtant partie de la routine. « Un jour, je cherchais une balayette pour enlever les résidus de poudre de lait dans les tuyaux des machines. Et là, un intérimaire m’a dit : ‘Prends celle pour le sol’. Ils utilisaient le même balai pour les deux ! », assure la jeune femme.
Selon elle, les salariés rapportent leurs chaussures de sécurité à leur domicile, pour éviter de se les faire dérober. « Je trouve ça dingue. Ils véhiculent des microbes de l’extérieur dans un endroit où l’on fabrique des produits pour bébé », continue-t-elle. De plus, elle remarque qu’« en revenant de pause, d’autres ne se lavent pas les mains avec les solutions hydroalcooliques pourtant à disposition ».
Un jour, alors qu’il y avait un souci d’étiquetage de produits, ses responsables lui ont demandé « de les rouvrir avec des ciseaux pour les remettre dans des sacs. (…) Sauf qu’on n’avait ni masque, ni gants ! Nos mains ne sont pas censées être en contact avec le lait en poudre ». La mère de famille souligne par ailleurs que « les règles d’hygiène dans l’usine sont extrêmement strictes », mais « les consignes sont souvent mal appliquées, surtout par les intérimaires qui sont très nombreux ».
La direction de l’usine, contactée par le quotidien, a souhaité « condamner ces accusations », en rappelant que « les règles de propreté sont notre préoccupation au quotidien et notre métier ».
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