La coalition menée par les Frères d’Italie a remporté les élections générales italiennes le 25 septembre. La présidente de ce parti, Giorgia Meloni, devrait devenir la première femme Premier ministre du pays. Le régime communiste chinois et ses médias officiels ont réagi à la victoire de Mme Meloni par des avertissements et des prédictions négatives – et ce, en particulier du fait qu’elle a montré un fort soutien à Taïwan et a juré de retirer l’Italie de l’initiative chinoise « Belt and Road Initiative – BRI », souvent qualifiée de « nouvelle route de la soie ».
Le 27 septembre, l’agence de presse Xinhua, le porte-parole du régime chinois, a déclaré, en citant un universitaire français, que « le nouveau gouvernement italien pourrait dans l’avenir ne plus être une ‘force positive’ au sein de l’Union européenne (UE), car il considère l’UE comme une contrainte ».
Global Times, un autre média officiel chinois, a qualifié le même jour Mme Meloni « d’extrême droite » en la comparant à Benito Mussolini – dirigeant fasciste de l’Italie pendant la Seconde Guerre mondiale – malgré le fait que son parti se présente comme un parti conservateur classique et que Mme Meloni a elle-même souligné « qu’il y a plusieurs décennies que la droite italienne a relégué le fascisme à l’histoire ».
L’article du Global Times citait également un universitaire chinois affirmant que « l’alliance de droite pourrait ne pas être capable de résoudre de nombreux problèmes en Italie ».
Le 26 septembre, le ministère chinois des Affaires étrangères a exhorté le futur gouvernement italien à poursuivre « une politique positive et pragmatique envers la Chine ».
Soutien à Taïwan
Giorgia Meloni est connue pour sa position ferme à l’égard du régime chinois. Dans une interview accordée au média national taïwanais CNA le 23 septembre, elle a réitéré son soutien à Taïwan, a critiqué les actions agressives de la Chine au sein de la communauté internationale et mis en garde contre leurs implications pour l’Italie et l’Union européenne.
Concernant la récente escalade des menaces militaires du régime chinois à l’égard de Taïwan, Mme Meloni a déclaré : « Il s’agit d’une conduite inacceptable de la part de Pékin, une conduite que nous condamnons fermement avec toutes les démocraties du monde libre. »
L’ambassade de Chine en Italie a réagi à l’interview de Giorgia Meloni dans une déclaration le 24 septembre, indiquant que la Chine avait vu « certaines remarques négatives concernant Taïwan et des propos appelant à être ferme envers la Chine ». L’ambassade a exprimé « un fort mécontentement et une ferme opposition » à ce sujet.
Se retirer de la BRI
Dans son interview à CNA, Giorgia Meloni a déclaré que l’adhésion de l’Italie à la BRI chinoise était « une grosse erreur ». Ce titanesque programme controversé vise à renforcer l’influence géopolitique de la Chine dans le monde entier en se reliant aux marchés d’Asie, d’Afrique, d’Europe, d’Océanie et d’Amérique latine par le biais d’investissements dans diverses importantes infrastructures de transports, d’énergie et de télécommunications. Cette « nouvelle route de la soie » a été souvent critiquée pour avoir créé des pièges de la dette pour les pays participants, elle a aussi été accusée d’influence politique, d’infiltration et d’espionnage. L’Italie a rejoint ce projet en 2019.
En outre, Mme Meloni a promis que, lorsqu’elle sera Première ministre, l’Italie s’efforcera de faire en sorte que la stratégie Global Gateway (Passerelle mondiale) de l’UE – qui vise à promouvoir les investissements dans le développement des infrastructures dans le monde entier de 2021 à 2027 – offre aux pays en développement une alternative à la BRI de l’État-parti chinois.
Wang He, expert sur la Chine basé aux États-Unis, a expliqué à Epoch Times le 27 septembre que la position de Mme Meloni sur Taïwan et la BRI « remettait directement en cause la politique fondamentale du régime chinois. C’est pourquoi le Parti communiste chinois (PCC) n’est pas content de la voir remporter les élections. Cependant, ils ne peuvent rien y faire, car l’économie chinoise se détériore et la dépendance de l’Italie vis-à-vis de l’économie chinoise est faible ».
« Actuellement, les forces conservatrices en Europe sont en expansion, et si cette tendance se renforce, elle accélérera l’ajustement de la politique de l’UE envers la Chine. Si Giorgia Meloni devient la représentante de cette tendance, cela causera davantage de maux de tête et de craintes au PCC qui ne dispose d’aucune contre-mesure. La position du PCC au sein de la communauté internationale continuera à se détériorer », a-t-il ajouté.
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