Les médias d’État chinois ont discrètement effacé les publications d’un soi-disant biologiste suisse ayant critiqué les efforts des États-Unis pour enquêter sur les origines de la pandémie. Ceci est arrivé après que l’ambassade de Suisse à Pékin a affirmé qu’il était peu probable que ce biologiste existe réellement étant donné qu’il n’apparaissait dans aucun registre.
Vers la fin du mois de juillet les médias d’État chinois ont fréquemment mentionné un biologiste suisse du nom de Wilson Edwards, suite à quoi les diplomates suisses ont cherché à le rencontrer.
Selon les réseaux sociaux et les médias chinois, le chercheur aurait subi des « intimidations » de la part des États-Unis qui voulaient pousser l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à enquêter sur les origines du virus du PCC (Parti communiste chinois).
Le 10 août, l’ambassade de Suisse à Pékin a soutenu que Wilson Edwards n’existait probablement pas, qu’il n’y avait aucun citoyen enregistré du nom de Wilson Edwards, ni aucune étude de biologie publiée sous ce nom.
« Si vous existez, nous aimerions vous rencontrer ! » écrivait l’ambassade dans un message, en anglais et en chinois, sur Twitter et Weibo.
Selon l’ambassade, les publications en son nom sont probablement des fake news. Elle a demandé aux médias chinois de les retirer.
Looking for Wilson Edwards, alleged ?? biologist, cited in press and social media in China over the last several days. If you exist, we would like to meet you! But it is more likely that this is a fake news, and we call on the Chinese press and netizens to take down the posts. pic.twitter.com/U6ku5EGibm
— Embassy of Switzerland in Beijing (@SwissEmbChina) August 10, 2021
Depuis toutes les théories venues de lui sur les pressions exercées par les Américains au sein de l’OMS se sont évaporées de la chaîne de télévision chinoise anglophone CGTV et des autres médias chinois d’État. Au vendredi 13 août, il restait encore un article en chinois de CGTV.
Un compte Facebook tenu pour une source d’information fiable dans les reportages chinois a également disparu. Selon certains diplomates suisses, ce compte ouvert le 24 juillet, avec trois amis en tout et pour tout, ne comportait qu’une seule publication.
Mais selon certains articles des médias chinois, c’est sur ce compte qu’il était possible d’identifier M. Edwards comme un biologiste suisse respectable dont le témoignage permettait de comprendre que la relance de l’enquête de l’OMS sur l’origine du Covid-19 était « le résultat de la pression politique des États-Unis ».
Le mois dernier, l’OMS a proposé que l’enquête sur les origines du Covid entre dans une nouvelle étape, qui comprendrait un audit du laboratoire de Wuhan et des centres de recherche où le virus a été identifié pour la première fois. Pékin ayant verrouillé les données brutes des patients lors de la première enquête, l’OMS a appelé le régime chinois à être « transparent » et « coopératif ».
Jusque-là Pékin a bloqué les efforts d’une enquête non supervisée par lui sur l’origine du virus du PCC. Le 22 juillet, de hauts responsables chinois de la santé ont demandé à l’OMS de « se débarrasser de toute interférence politique ».
Le 30 juillet, des médias d’État, tels que le Global Times et le China Daily, ont publié un article concernant un post Facebook du radiodiffuseur central chinois CGTV.
Dans cet article, le soi-disant biologiste citait une source à l’OMS, selon laquelle la demande américaine pour retracer les origines du virus constituait une « attaque » contre le régime chinois. « Certains de ses collègues chercheurs avaient subi une ‘pression énorme’ et des ‘intimidations’ de la part des États-Unis et de certains médias. »
Selon un récent rapport du Center for Information Resilience (CIR) il existe un réseau chinois tentaculaire de profils en ligne dont le seul but est de créer le doute quant aux affirmations américaines selon lesquelles il existe de plus en plus de preuves que le virus du PCC provient d’un laboratoire de Wuhan.
Les comptes, présents sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube, appartiennent à des personnes inexistantes et sont presque impossibles à distinguer de ceux des personnes réelles. Le CIR explique l’objectif d’un tel réseau dans son rapport :
« Nos recherches ont permis de trouver les preuves d’un effort délibéré pour déformer la perception internationale sur des questions importantes – dans ce cas, en faveur de la Chine », explique Benjamin Strick, l’auteur du rapport.
« L’objectif du réseau semble être de délégitimer l’Occident en amplifiant les récits pro-chinois », ajoute M. Strick.
« Il semble y avoir des chevauchements étroits entre les récits partagés par le réseau, et ceux partagés par les comptes de médias sociaux des représentants de l’État chinois et des médias liés à l’État. »
Le rapport des services de renseignement
Les services de renseignement américains sont également en train de rédiger un rapport à l’intention du président Joe Biden, à l’approche de la date butoir d’une enquête de 3 mois sur l’origine du virus. Ce rapport intervient alors que l’éventualité que le virus du PCC se soit échappé de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) semble être de plus en plus acceptée.
Anthony Fauci, le chef de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, a affirmé en mai qu’il n’était pas certain que le virus du PCC se soit développé naturellement. Pourtant auparavant il avait insisté sur le fait que la transmission de l’animal à l’homme était l’origine la plus probable.
L’OMS a admis en juillet qu’il était « prématuré » d’exclure la possibilité d’une fuite de laboratoire, ce qu’elle soutenait cependant en mars en disant qu’une fuite était « extrêmement improbable ».
Le régime chinois a précédemment affirmé que la pandémie était partie du marché aux fruits de mer de Wuhan. Pourtant, trois membres du WIV auraient été admis à l’hôpital en novembre 2019, plusieurs semaines avant que Pékin ne reconnaisse le premier cas d’infection.
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