Les enfants apprendraient à travers les médias sociaux plus la haine et l’hostilité que l’honnêteté et l’humilité, disent des parents concernés par ce problème.
Plus de la moitié des parents du Royaume-Uni pensent que les sites de médias sociaux populaires entravent le développement moral des enfants, selon une étude réalisée par le Jubilee Centre for Character and Virtues.
Le centre a interrogé plus de 1700 parents d’enfants âgés de 11 à 17 ans.
L’étude a déterminé que seulement 15% des parents pensent que les sites de médias sociaux, comme Facebook, ont une influence positive sur le caractère d’un jeune.
40% des parents sont « inquiets » ou « très inquiets » de l’impact négatif et potentiellement nuisible des réseaux sociaux.
Les traits de caractère comme le pardon et le contrôle de soi sont les moins présents sur les médias sociaux, disent 24% des parents, tandis que 21% pensent que l’honnêteté est le moins vu, suivi par l’équité à 21% et par l’humilité à 18%.
60% des parents affirment que la colère et l’hostilité sont les traits les plus négatifs dépeints sur les réseaux sociaux, suivis de l’arrogance à 51%, de l’ignorance à 43%, et de la haine à 36%.
72% des participants ont pourtant rapporté avoir vu des messages moraux positifs sur les médias sociaux au moins une fois par jour.
Une préoccupation pas si nouvelle
Bien que les sites de médias sociaux soient relativement nouveaux, la préoccupation de l’effet des médias sur les enfants ne date pas d’aujourd’hui.
« L’avènement de la radio, de la télévision et des films ont rendu tous les parents inquiets des effets des médias sur les enfants », explique Deana Rohlinger, professeur de sociologie à l’université d’État de Floride. « La réalité est que les médias ne sont qu’une des nombreuses influences sur les enfants. »
Rohlinger dit que les médias sociaux rendent facile d’exprimer le mécontentement, mais également la joie et de bonnes nouvelles.
« Des mots-dièses comme #Mondaymotivation [Ndt : Motivation du Lundi] et #ThrowBackThursday [Vivre de Nouveau le Jeudi] sont deux exemples de comment les médias sociaux promeuvent la gaieté et l’esprit de communauté », a-t-elle déclaré.
Les médias sociaux sont là pour durer, selon le Dr. Blaire Morgan de l’université de Birmingham, qui a supervisé l’étude.
« En en apprenant plus sur cette relation, nous serons capables d’en maximiser les bénéfices de son usage et d’éviter les esclandres », s’est exprimé Morgan.
Sans surveillance, un enfant peut s’attirer de nombreux problèmes sur les réseaux sociaux, explique Randy Hlavac, professeur dans le département de Communication Marketing Intégrée de la Northwestern University’s Medill qui enseigne le marketing mobile, social et digital.
« La nature des relations sur les médias sociaux est en quelque sorte anonyme, car elles ne se font pas devant les gens », dit Hlavac.
Il indique que les inhibitions sont levées car il ne s’agit pas d’une interaction en face à face – ce qui peut faire considérablement empirer les choses, et ce plus rapidement.
Hlavac confie ne pas être surpris que les parents se montrent inquiets que leurs enfants puissent être lésés par l’intermédiaire des médias sociaux.
Selon lui, les parents devraient avoir un dialogue ouvert avec leurs enfants sur les médias sociaux, pour expliciter ce qui est bon et mal de faire en ligne aussi bien que pour les protéger.
Il a insisté qu’il est essentiel d’éduquer sur la protection de la vie privée en ligne.
Les personnes que suivent [follow] les jeunes sur les médias sociaux jouent également un rôle important, explique-t-il. Des célébrités en arrivent parfois à se disputer sur les médias sociaux – un exemple récent est la querelle de Taylor Swift avec Kim Kardashian et son mari Kanye West sur Twitter.
Des querelles de célébrités tendent à encourager les gens à prendre parti et peuvent parfois mener à de sévères accusations.
Lorsqu’une jeune personne voit un tel harcèlement, cela peut affecter sa personnalité – et pas pour le mieux, affirme Hlavac.
La dépression et les médias sociaux
Bien que de telles études n’aient pas été conduites sur des enfants, une étude américaine menée sur un échantillon de personnes de 19 à 32 ans a déterminé que plus le jeune adulte passe de temps sur les médias sociaux, plus il risquera de souffrir de dépression.
En moyenne, les 1787 jeunes adultes étudiés utilisaient les médias sociaux 61 minutes par jour et visitaient leurs différents comptes 30 fois par semaine.
Plus d’un quart des participants ont été indiqués comme présentant de « forts » indicateurs de dépression, selon une étude qui a été publiée plus tôt dans l’année par l’université de Pittsburgh.
Les participants qui ont utilisé les réseaux sociaux plus souvent que ceux qui ne l’avaient pas fait étaient 2,7 fois plus susceptibles de souffrir de dépression.
Les personnes ayant passé le plus de temps sur les médias sociaux, en comparaison de celles y ayant consacré moins de temps, risquent 1,7 fois plus la dépression.
Cette étude est la première analyse approfondie du lien entre l’usage des réseaux sociaux et de la dépression.
Raisonner avec critique
Les chercheurs disent que la représentation sur les médias sociaux peut amener les gens à avoir des sentiments de jalousie et des croyances erronées des autres ayant des vies plus heureuses qu’eux-mêmes.
Passer trop de temps en ligne peut amener à l’intimidation virtuelle et à d’autres formes d’interactions négatives, ce qui peut amener à la dépression.
Rohlinger pense que les gens se doivent d’être perspicaces sur comment ils interagissent sur les réseaux sociaux, quel que soit leur âge.
« Les médias sociaux sont fantastiques. Ils nous permettent de nous connecter à des personnes que nous ne rencontrerions pas autrement. L’astuce est d’être sûr que nous nous engageons dans des conversations épanouissantes – aussi bien en ligne qu’en dehors », a-t-elle déclaré.
« La clé est à notre capacité à raisonner avec critique sur le contenu que nous voyons. »
Version anglaise : Social Media Stunts Children’s Morality, Say Parents
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