La politique, chargée de gérer les affaires humaines, a toujours généré des demi-vérités et des mensonges. Cependant, dans la situation de l’explosion actuelle des technologies de communication sophistiquées qui s’accompagne de l’impudeur générale et de manque de moralité, le mensonge est devenu une véritable institution – une vraie pandémie de tromperie omniprésente.
La vérité existe toujours, mais elle est régulièrement dénoncée, censurée ou mal nommée. L’intégrité des informations que nous recevons a été dégradée au point que leur version originelle devient méconnaissable. Un environnement du mensonge s’est installé dans la quasi-totalité de la vie sociale, administrative, économique et culturelle.
Le pouvoir peut être corrompu dans différentes sphères – et cela encourage les politiciens de gauche pour qui le mensonge est devenu une question de principe.
Donnons quelques exemples de leurs affirmations largement présentes en Amérique du Nord et se propageant dans le reste de l’Occident : l’urgence climatique est la plus grave de toutes les menaces pour la sécurité nationale ; les Blancs sont tous des suprématistes ; les hommes biologiques transsexuels sont des femmes et les hommes peuvent être enceints ; il faut être biologiste pour savoir ce qu’est une femme ; les masques sont des dispositifs efficaces de protection ; la méritocratie, qui prévoit que les privilèges sont obtenus par le mérite, n’est qu’un complot occidental visant à supprimer les minorités ; les calculs objectifs sont faux et constituent une forme de suprématie blanche ; l’inflation peut être arrêtée par une augmentation des dépenses publiques, etc., etc.
Lorsque le mensonge devient monnaie courante parmi les élites et qu’il imprègne presque toutes les institutions, il s’infiltre inévitablement dans les relations de la vie quotidienne. Nous faisons actuellement l’expérience du concept russe de vranyo (tromperie), lorsque tout le monde sait qu’un mensonge est dit et sait que le menteur sait que tout le monde le sait.
La relation inversée des gens avec la vérité ainsi que leur tolérance pour la duplicité et les mensonges sont bien dépeintes dans le livre sur l’époque soviétique de l’auteure russe Elena Gorokhova, intitulé A Mountain of Crumbs (Une montagne de miettes). Mme Gorokhova décrit de manière suivante la tromperie politique de l’élite communiste de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) – l’ancienne superpuissance socialiste, dont la principale héritière est l’actuelle Fédération de Russie :
Alors que nous acceptons que dans notre société les politiciens déforment la vérité ou exagèrent les faits, nous nous entraînons de plus en plus dans le cadre du concept de vranyo qui s’installe dans nos propres pays. Que peut-on penser d’autre – en ne prenant que deux exemples – du traitement par le Premier ministre canadien Justin Trudeau de ceux qui s’opposent à l’obligation vaccinale comme « extrémistes qui ne croient pas en la science, qui sont souvent misogynes et racistes ». Ou de sa décision de maintenir l’obligation vaccinale et de port de masque pour les voyages en avion en tant que « mesures scientifiques » ?
Lorsque le mensonge est élevé à un statut quasi constitutionnel, il est clair que rien de bon ne peut en sortir. « Comme nous l’avons tous appris au cours des dernières décennies », écrit Michael Walsh dans une colonne de The Pipeline, « la vérité n’est pas pertinente pour la gauche qui effectue un programme de transformation fondamentale en deux étapes. Premièrement, avancer quelque chose qui contredit les faits. Ensuite, agir comme si c’était vrai tout en intimidant vos adversaires. » Le mensonge n’est pas simplement dit, il doit être accepté.
« Personne ne peut vraiment comprendre la gauche politique », constate Thomas Sowell dans un article de Forbes, « sans comprendre qu’elle cherche la supériorité, peu importe qu’elle parle pieusement de ce qu’elle va faire pour aider les autres. » Agir pour les autres – les enfants, les pauvres ou l’environnement – est la grande tromperie (ou, pour certains, l’auto-illusion) par laquelle la gauche cherche à établir son hégémonie.
Bien sûr, l’injustice a toujours existé dans le monde. Par exemple, le Grand Mensonge du chef de la propagande du régime hitlérien Joseph Goebbels n’est que la version nazie de la politique du ministère de la Vérité décrite par George Orwell dans son célèbre roman 1984. En remontant encore plus loin, nous trouvons la phrase d’Aristote qu’un « tyran n’a aucune considération pour le bien public, sauf s’il sert ses propres intérêts ». Un tyran, notons-le, n’a pas besoin d’être à la tête d’un pays entier ; les tyrans peuvent être et sont de plus en plus présents dans n’importe quelle organisation ou institution.
Aujourd’hui, le mensonge est devenu une composante de la vie culturelle et politique moderne. Dévouée, concentrée et se voyant être chargée de mission, la gauche a porté le mensonge à des niveaux institutionnels – non pas comme une chose à laquelle il faut résister, mais une chose à établir et rendre permanente. Quant à la vertu – traiter les affaires avec droiture et dire la vérité, même si elle est altérée par les circonstances et difficile à établir – elle n’est pas au rendez-vous.
Ce n’est pas par hasard que, dans son célèbre plan d’action politique Rules for Radicals (Être radical : Manuel pragmatique pour radicaux réalistes), le maître à penser de la gauche radicale américaine des années 1960 Saul Alinsky a prêché l’inutilité de l’éthique dans les tactiques révolutionnaires. Non seulement vous pouvez mentir, mais vous devez mentir. Pour Alinsky et la multitude de ses disciples – Hillary Clinton lui a même consacré sa thèse de licence – mentir est une fonction révolutionnaire plutôt qu’un défaut moral.
Comme l’a écrit le grand écrivain et satiriste britannique Jonathan Swift : « Le mensonge vole, et la vérité ne le suit qu’en boitant, de sorte que lorsque les hommes ne sont plus trompés, il est trop tard ; la plaisanterie est terminée et le mensonge a eu son effet. » Les effets du mensonge semblent être là pour rester, prévient Swift. Ces effets pourraient ne jamais être effacés alors que le monde semble s’approcher de plus en plus du jour où on devra rendre des comptes.
David Solway est un essayiste et commentateur politique canadien. Son dernier livre s’intitule Notes from a Derelict Culture (Notes d’une culture dégradée).
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