Une mère de famille cubaine dont la fille a été admise dans un hôpital insulaire a publié plus tôt cette semaine des photos du centre médical dénonçant la situation critique de l’établissement : surpopulation, sous-équipement et même des conditions d’hygiène précaires.
« On sait avec quelle maladie on entre, mais pas avec laquelle on sort » : ainsi illustre Wendy Cirion en pointant la situation préoccupante de l’hôpital Octavio de la Concepción et de l’hôpital Pedraja de Baracoa dans une publication Facebook accompagnée de photos.
Mme Cirion dénonce que « la pénurie de médicaments dans les pharmacies, les épidémies de maladies de la peau et d’infections respiratoires, ainsi que les menaces de choléra, de dengue et de méningite », entre autres maladies courantes dans sa commune, ont entraîné une surpopulation dans les services pédiatriques de l’hôpital.
Dans les photos qu’elle a partagées, on peut voir des couloirs remplis de personnes, de lits et d’enfants admis dans des conditions minimales et sans intimité. Comme il n’y a pas assez de civières pour tout le monde, de nombreux enfants se reposent dans les bras de leurs parents accompagnateurs.
Wendy Cirion décrit les infirmières comme de « véritables héroïnes », car pour le travail et la vocation, elles se trouvent confrontées à un grand nombre de patients et à des parents nerveux et inquiets, qui interrompent leur journée de travail par des « confrontations et des exigences ».
La mère fait également remarquer qu’en ce qui concerne les « antibiotiques et autres médicaments », la situation semble « ne pas s’améliorer », faisant référence au fait qu’ils sont insuffisants et que leur remplacement est incertain.
Alors que la crise économique et sociale s’aggrave sous le régime communiste cubain, ce type de dénonciation est de plus en plus fréquent et met en évidence non seulement les défaillances du système de santé, mais aussi l’échec général des institutions publiques et des entreprises qui rencontrent les mêmes difficultés, en plus du manque déjà connu de produits de base pour la population.
Fin septembre, une patiente hospitalisée à l’Hôpital Gynéco-Obstétrique América Arias, à La Havane, a dénoncé une autre situation alarmante dont elle a été témoin pendant son séjour dans le centre médical.
La femme, qui a décidé de rester anonyme, a révélé au journal numérique CiberCuba que le personnel de l’hôpital lavait les gants médicaux jetables et les laissait sécher sur la terrasse du bâtiment afin de les réutiliser.
La patiente a également partagé avec les journaux des photos de ce qui se trouvait sur le toit. On peut voir un grand nombre de gants jetables empilés sur des cordes à linge et même éparpillés au sol.
Denuncian que en hospital materno de La Habana cuelgan guantes usados en la azotea para luego reutilizarlos https://t.co/bvKnRQqYJ0
— CiberCuba (@CiberCuba) 26 septembre 2019
Les infirmières ont expliqué qu’elles le faisaient afin de recycler les gants et de les réutiliser après stérilisation.
« Évidemment, ce n’est pas de leur faute, c’est ce qu’elles ont reçu l’ordre de faire », a indiqué la femme à CiberCuba, ajoutant : « J’avais très peur car ma blessure était infectée et j’avais une septicémie après mon opération ».
Les gants médicaux jetables sont un élément fondamental de l’hygiène dans les hôpitaux et les médecins sont tenus de les jeter après les avoir utilisés avec un patient afin de prévenir la transmission et la propagation des maladies.
CiberCuba a également signalé un autre cas similaire lorsqu’un médecin de l’hôpital Illuminado Rodriguez Rodriguez à Jagüey Grande, dans la province de Matanzas, a écrit au journal au sujet des conditions de travail auxquelles il faisait face.
« Dans notre centre, nous n’avons pas les fournitures nécessaires pour des soins médicaux responsables. Nous n’avons pas eu d’antibiotiques à large spectre comme les céphalosporines depuis environ deux mois, et ce sont les pierres angulaires du traitement des principales causes d’hospitalisation », a dénoncé le médecin.
« La situation ne s’arrête pas là (…). Il n’existe pas de solution physiologique saline à 0,9 %, ni de solution de Ringer lactale pour l’hydratation des patients hospitalisés », ajoute-t-il, faisant référence aux fournitures essentielles d’usage quotidien dans les hôpitaux.
Des situations similaires ont été signalées dans des rapports d’autres années. Ce problème n’est pas nouveau avec la dictature communiste cubaine.
En 2013, ABC avait noté dans un article que « le mythe de la santé cubaine s’effrite à la même vitesse que ses hôpitaux délabrés ». C’était il y a six ans, alors qu’il n’y avait pas les pénuries d’aujourd’hui et que le mépris du régime pour la santé de la population était également dénoncé.
« Les soins de santé à Cuba sont terribles pour le citoyen ordinaire en raison du manque de ressources. Il y a un apartheid qui favorise l’élite dirigeante et les étrangers qui paient en dollars, tandis que les prisonniers et certains dissidents se voient refuser des soins médicaux pour des raisons politiques », a informé ABC en citant María Werlau, directrice de Archivo Cuba, une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis.
Le grand succès du système national de santé cubain, comme les experts en conviennent, est que « la propagande officielle en a fait le meilleur au monde », mais la réalité pour la population est différente, selon l’article d’ABC.
Pachi Valencia a contribué à cet article.
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