L’Algérie a fait part mercredi de sa « surprise » et de son « étonnement » après l’annonce la veille par Paris de mesures de restriction d’accès à la France pour certains dignitaires algériens, en dénonçant une nouvelle « provocation ».
Alger n’a « aucunement été informé » de ces mesures visant des « ressortissants algériens titulaires de documents de voyage spéciaux les exemptant de formalités de visas », a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l’agence APS.
Cette annonce « s’inscrit dans la longue liste des provocations, des intimidations et des menaces dirigées contre l’Algérie », a-t-il affirmé.
« Défendre les intérêts des Français »
Mardi soir, en pleine crise avec Alger, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a révélé que des « mesures de restriction de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens » avaient été prises.
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« Ce sont des mesures qui sont réversibles et qui s’éteindront dès lors que la coopération à laquelle nous appelons reprendra », a-t-il ajouté, à la veille d’une réunion interministérielle sur le contrôle de l’immigration sur fond de crise diplomatique majeure avec Alger.
Le chef de la diplomatie française n’a pas précisé depuis quand ces mesures sont en vigueur ni combien de personnes elles visaient.
Ces mesures ont été décidées pour « faire avancer ou de défendre les intérêts des Français », a-t-il justifié, en évoquant la libération de l’écrivain Boualem Sansal incarcéré en Algérie ou encore « la réadmission des Algériens en situation irrégulière ».
Alger menace de « mesures réciproques, strictes et immédiates »
M. Barrot s’est aussi dit « prêt à en prendre davantage » si la coopération franco-algérienne « n’est pas reprise ». « Mais je le ferai toujours à bon escient et sans nécessairement en faire la publicité », a-t-il prévenu.
Les relations avec Alger, déjà très tendues, se sont encore dégradées après l’attentat meurtrier commis samedi à Mulhouse. Un Algérien de 37 ans en situation irrégulière est accusé d’avoir tué à l’arme blanche un Portugais de 69 ans et d’avoir blessé sept autres personnes.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a estimé que l’Algérie était « manifestement devenue l’enjeu de querelles politiques intra-françaises où tous les coups bas politiciens sont permis dans le cadre d’une compétition, dont l’extrême droite est l’instigateur, le référent et le donneur d’ordres ».
Cela pourrait « avoir des conséquences incalculables sur la relation algéro-française dans toutes ses dimensions », a dit le ministère en soulignant que « toute mesure attentatoire à ses intérêts (de l’Algérie, ndlr) fera l’objet de mesures réciproques, strictes et immédiates ».
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