Meta met fin à son programme de vérification des faits aux États-Unis et introduit des notes communautaires inspirées de X

Le PDG Mark Zuckerberg a déclaré que Meta travaillera avec le président élu Donald Trump

Par Zachary Stieber & T.J. Muscaro
9 janvier 2025 09:28 Mis à jour: 9 janvier 2025 18:08

Meta met fin à son programme de vérification des faits aux États-Unis et le remplace par des notes communautaires, similaires au système utilisé par la plateforme de réseaux sociaux X, propriété d’Elon Musk, a annoncé la société le 7 janvier.

Après l’élection de Donald Trump en 2016, Meta a lancé un programme de vérification des faits. Des entreprises tierces étaient chargées de cibler certains sujets et de proposer des suppressions ou signalements de posts.

« Il est temps de revenir à nos racines en matière de liberté d’expression sur Facebook et Instagram », a déclaré Mark Zuckerberg, PDG de Meta, dans une vidéo.

Les vérificateurs de faits « sont trop orientés politiquement et ont détruit plus de confiance qu’ils n’en ont créée, en particulier aux États-Unis », a souligné M. Zuckerberg.

Les notes de la communauté sont basées sur les commentaires des utilisateurs. Les notes qui reçoivent un certain nombre de votes de personnes d’idéologies différentes sont affichées sous les messages.

Les notes « permettent à leur communauté de décider quand les messages sont potentiellement trompeurs et nécessitent plus de contexte, et des personnes aux perspectives diverses décident quel type de contexte est utile pour les autres utilisateurs », a expliqué Joel Kaplan, responsable des affaires internationales de Meta, dans un billet de blog daté du 7 janvier.

Meta, qui possède Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp, simplifie également ses politiques de contenu en supprimant les règles liées à des sujets tels que l’immigration et la question du genre.

Ces règles « sont tout simplement déconnectées du discours dominant », a affirmé M. Zuckerberg. « Ce qui a commencé comme un mouvement visant à être plus inclusif a de plus en plus été utilisé pour faire taire les opinions et exclure les personnes qui ont des idées différentes. Et c’est allé trop loin. »

Il a ensuite ajouté : « Je veux m’assurer que les gens peuvent partager leurs expériences et leurs croyances sur notre plateforme. »

Alors que Meta continuera d’agir de la même manière en cas d’infractions graves sur des sujets tels que la drogue, l’entreprise n’agira contre les messages jugés peu graves que si les internautes les signalent. Dans le passé, Meta utilisait ses systèmes pour analyser la plateforme à la recherche de violations et prenait des mesures à l’encontre des messages qui enfreignaient ses politiques.

Ce changement aura pour effet de réduire le nombre de mauvais messages supprimés, mais aussi le nombre de suppressions accidentelles, a assuré M. Zuckerberg, car des erreurs ont été commises.

« Même s’ils ne censurent accidentellement qu’un pour cent des messages, cela représente des millions de personnes. Nous sommes arrivés à un point où il y a tout simplement trop d’erreurs et trop de censure », a souligné M. Zuckerberg.

Cette nouvelle orientation ne concernera pas l’Union européenne dans un premier temps, où les vérificateurs de faits continueront d’être utilisés.

Davantage de politique

Meta a largement cessé de montrer des contenus politiques à ses utilisateurs, citant les réactions de ces derniers.

« [N]ous ne préconiserons pas de manière proactive des contenus relatifs à la politique sur les surfaces de recommandation à travers Instagram et Threads », a fait savoir l’entreprise en 2024.

Selon M. Zuckerberg, les internautes ont récemment fait valoir auprès des responsables de Meta qu’ils souhaitaient voir davantage de contenus politiques, et Meta va donc réintégrer progressivement des contenus politiques dans les fils d’information.

« Nous ne voulons pas nous interposer entre les gens et les articles qu’ils peuvent trouver intéressants, et après avoir testé diverses approches du contenu politique ces dernières années, nous allons commencer à le traiter comme d’autres types de contenu sur nos plateformes », a annoncé Meta dans un communiqué.

Il s’agit notamment de recommander des messages politiques aux utilisateurs qui émettent des signaux indiquant qu’ils souhaitent voir ce type de contenu, a déclaré M. Kaplan.

Meta transfère également son équipe de modération de contenu de la Californie, où se trouve le siège de l’entreprise, vers le Texas. L’espoir est que ce transfert contribuera à restaurer la confiance dans l’équipe, a souligné M. Zuckerberg.

Mark Zuckerberg, qui a récemment rencontré Donald Trump, a également déclaré que Meta travaillerait avec le président élu pour s’opposer aux gouvernements du monde entier qui cherchent à censurer les gens, notamment le Parti communiste chinois. M. Zuckerberg a expliqué qu’il avait été difficile d’agir sous l’administration Biden parce que même le gouvernement américain avait plaidé en faveur de la censure, ce qui, selon lui, avait « enhardi » d’autres gouvernements.

« Je suis impatient d’entamer ce nouveau chapitre », a déclaré M. Zuckerberg.

Le 7 janvier, lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago, Donald Trump a évoqué les commentaires de Mark Zuckerberg, les qualifiant de « très bonne conférence de presse ».

« Honnêtement, je pense qu’ils ont parcouru un long chemin, Meta, Facebook », a-t-il déclaré. « Je pense qu’ils ont fait du chemin. Je l’ai vu. L’homme est très impressionnant. »

Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que ce changement était une réponse directe aux menaces qu’il avait proférées dans le passé, le président élu a répondu : « Probablement ».

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