« On n’est pas parti aussi longtemps » : comme pour Darcile, les vacances des Français ont été perturbées cet été par la météo, les élections, le pouvoir d’achat et les Jeux olympiques dans une saison touristique qui s’annonce en deçà de celle record de 2023.
« On a fait une concession », confie à l’AFP Darcile, 36 ans, rencontrée cette semaine à Montmartre à Paris. Elle a dû rogner sur les vacances, en passant une semaine en Aquitaine plutôt que trois, « histoire que le petit ait des choses à raconter à la rentrée ». Dans le même quartier parisien, Marie, quadragénaire, raconte avoir profité d’une maison familiale en Bretagne et appliqué « la formule simple et économique » : « on paie juste les billets de trains et on cuisine sur place ».
Après une année 2023 record, « on retrouve une année assez classique, comme avant le Covid, mais avec une crise du pouvoir d’achat », abonde auprès de l’AFP Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme. Les professionnels ont fait face à une saison en deux temps. « Juillet était plus calme que l’année dernière et août a commencé avec un peu de retard, après les JO, mais il est vraiment meilleur que l’année précédente », relève Corinne Bardoux, responsable des ventes pour le groupe d’hôtellerie Thermes Marins de St-Malo.
En juillet, « ce qui est marquant, c’est une très forte baisse dans la restauration et une forte baisse dans les sites de visite et dans les commerces », analyse Didier Arino. Il cite l’exemple de l’Île de Ré où les nuitées en hébergements marchands ont baissé de 15% et les ventes des commerçants de 25% mais la fréquentation de l’Île, calculable grâce au passage payant du pont, n’a baissé que de 3%.
« Il y a eu une conjonction de plusieurs choses : une sorte d’attentisme politique – car les gens n’avaient pas la tête à la programmation de leurs vacances – une météo plutôt maussade et la question du pouvoir d’achat », selon Franck Jaclin, fondateur de la Route des Pingouins, société qui rassemble 15 hôtels-restaurants et gîtes d’étapes sur la côte Nord du Finistère.
« Effet psychologique »
La dissolution a eu « un effet psychologique évident sur le Français », selon Nicolas Dayot, président de la Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air (FNHPA). « Le flux journalier de réservations a baissé immédiatement dès l’annonce présidentielle » et « le second tour des législatives a cassé la première semaine de haute saison », selon lui.
En juillet et août, la crise du pouvoir d’achat s’est quant à elle traduite par une baisse de 5% des ventes d’emplacements locatifs (chalet, mobil-home) alors que les emplacements nus ne baissent que de 2%. Chose « rare », sur la deuxième quinzaine de juillet et la semaine suivante, certains mobil-homes et chalets sont restés vides, y compris sur l’arc méditerranéen, souligne-t-il.
Outre le contexte politique et le pouvoir d’achat, les Jeux olympiques de Paris ont changé la donne. « Dans le comportement des vacanciers, il y a un avant JO et un après JO », souligne Dider Arino, « avec les JO, c’est comme si les gens avaient plus confiance, envie de faire la fête et petit à petit, on a vu repartir la consommation dans les stations balnéaires ».
Dans le Finistère, Franck Jaclin a constaté au mois d’août une « fréquentation en hausse de 5 à 10% par rapport à l’an dernier », ce qui lui fait juger la « saison tout à fait correcte ». Chez les voyagistes, « l’effet JO », c’est une baisse des réservations fin juillet et début août, selon René-Marc Chikli, président du syndicat des entreprises du Tour-Opérating (Seto), « les gens étaient sur la réserve quant à la capacité de se déplacer », amenant les membres du Seto « à faire des promotions ».
Les ventes se sont cependant « redressées » et René-Marc Chikli s’attend, notamment grâce à de bonnes ventes en septembre et octobre, à « une saison supérieure à la précédente » qui était record. Les destinations favorites sont restées l’Espagne, la Grèce, l’Italie, le Maroc et la Tunisie ou encore les États-Unis et l’Ile Maurice.
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