Deux ans de prison avec sursis ont été requis le 19 octobre au parquet de Metz contre un ex-médecin poursuivi pour agressions sexuelles sur 17 jeunes recrues de la police nationale entre 2016 et 2018 lors de visites médicales dans le Grand Est.
Âgé de 65 ans, Christian Frey avait déjà été condamné en 2019 à Reims à un an de prison avec sursis et une interdiction définitive d’exercer pour avoir agressé sexuellement neuf élèves d’une école de police, sept femmes et deux hommes, pour des faits remontant à juin 2018.
Il était jugé cette fois-ci à Metz pour des faits similaires qui se sont déroulés à Reims, Strasbourg, Metz ou encore Mulhouse. « Nous avons démontré la réalité des faits, de ce qu’ont souffert ces jeunes femmes et hommes. On espère que la décision du tribunal sera favorable aux parties civiles », a salué Me Bruno Zillig, avocat de quatre des plaignants, à l’issue de l’audience.
Visites médicales obligatoires
Les plaignants, à l’époque jeunes recrues de la police, accusent le médecin de leur avoir touché les seins ou les testicules de manière « insistante » et sans les prévenir, lors de visites médicales obligatoires devant déterminer leur aptitude physique à intégrer les forces de l’ordre.
Dans les dépositions des plaignants aux enquêteurs lues par la magistrate, tous ont cependant décrit le même procédé : les femmes ont raconté avoir dû passer toute la visite médicale seins nus et ont décrit des palpations mammaires « intrusives ». « J’ai fait toute la visite sein nu, il m’a palpé la poitrine avec insistance, sans me prévenir, j’étais très gênée », témoigne une jeune femme qui à l’époque était âgée de 21 ans.
Les trois hommes ont aussi porté plainte et se sont eux dits « surpris » des attouchements sur leurs testicules lors des visites médicales. Les parties civiles ont aussi fait part de voir leurs examens médicaux invalidés si elles s’opposaient aux agissements du médecin.
« J’ai peut-être parfois oublié de demander »
Pendant l’audience, la présidente Marie-José Miceli a plusieurs fois interrogé le prévenu sur la nécessité de ces palpations. « Vous l’avez fait sans crier gare », a demandé la présidente du tribunal à l’ancien médecin qui a fini par déclarer : « J’ai peut-être parfois oublié de demander ».
Pour les avocats de la partie civile, il ne fait aucun doute que le prévenu a usé de sa position pour imposer des examens à caractère sexuel et non médical. Le jugement a été mis en délibéré au 23 novembre.
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