Près de deux ans après la mort de Lola, sa mère, Delphine Daviet-Ropital, est sortie du silence. Confiant sa douleur, encore très présente, elle s’est également interrogée sur le sort des personnes sous OQTF, pointant au passage le manque de moyens donnés aux forces de l’ordre.
Le 14 octobre 2022, la petite Lola, 12 ans, disparaissait, sauvagement assassinée, son corps ayant été retrouvé dans une malle, au pied de l’immeuble dans lequel elle résidait avec sa famille. Rongé par le chagrin, son père est décédé à son tour, le 23 février dernier. Dans un entretien exclusif accordé au Figaro, la mère de Lola est revenue sur cette affaire, abordant notamment sa difficile reconstruction et ses attentes concernant le procès de la principale suspecte du meurtre de sa fille.
« J’aurai toujours cette cicatrice, personne ne pourra me l’enlever »
« Ma vie sera toujours compliquée », a reconnu auprès de nos confrères Delphine Daviet-Ropital, qui est toujours en arrêt maladie et fait tout pour ne pas « être dans la réalité » et « pour ne pas penser ». « Je vois une psychologue depuis deux ans, j’ai trouvé la bonne personne, elle m’aide beaucoup », a-t-elle ajouté, assurant que son fils Thibault l’aide également « à tenir ». « Je ne peux pas faire sans lui comme lui ne pourra pas faire sans moi ».
Dahbia B., Algérienne de 24 ans visée par une OQTF, est soupçonnée d’avoir violé, torturé et tué Lola ce 14 octobre 2022, dans le 19e arrondissement de Paris. La mère de la jeune victime attend le procès de la suspecte, qui devrait se tenir l’année prochaine. « J’attends de savoir ce qu’elle va dire, ses réponses. […] Je ressens beaucoup de colère envers cette personne. J’espère que le procès pourra m’aider à comprendre le pourquoi et le comment. Je n’aurai peut-être pas les réponses que j’attends. On verra à ce moment-là si elle parle », a-t-elle expliqué.
La colère de Delphine Daviet-Ropital est d’autant plus présente et palpable que Dahbia B. « n’aurait pas dû être là ». « Cette dame a tout détruit. Tout ce que j’avais : ma fille, mon mari, notre boulot… Tout a volé en éclats. J’aurai toujours cette cicatrice, personne ne pourra me l’enlever », a-t-elle déploré.
« Il faut aussi que les gens qui n’ont rien à faire chez nous restent chez eux »
Le père de Lola, 49 ans, a lui aussi quitté ce monde, après avoir succombé à une crise cardiaque en février dernier. Ce décès a infligé à la famille une nouvelle souffrance. « Mon mari avait des problèmes d’alcool. Il avait arrêté depuis trois ans mais il est retombé dedans dès que le drame est survenu », a-t-elle indiqué, précisant encore : « Il était vraiment dans son monde. Il ne mangeait plus, ne dormait plus, il avait perdu je ne sais plus combien de kilos… »
Revenant sur la mort tragique de Philippine – dont le meurtrier présumé est un Marocain de 22 ans qui est lui aussi visé par une OQTF – elle a pointé du doigt « ces gens-là », qui « n’ont rien à faire là ». Reconnaissant son impuissance, elle a déploré : « On ne peut rien faire contre tous ces drames. C’est la France ! »
« J’espère qu’un jour les choses bougeront et que tout sera fait pour lutter contre toute la violence et l’insécurité qu’il y a aujourd’hui dans ce pays », a-t-elle martelé, concluant : « Il faut reconnaître que c’est de pire en pire. Les jeunes ne sont plus en sécurité. On ne sait pas sur qui on peut tomber. On a l’impression qu’on enlève tout aux policiers, qui sont là pour nous protéger, alors que les voyous sont récompensés. Ce n’est pas normal. Il faut aussi que les gens qui n’ont rien à faire chez nous restent chez eux. »
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