L’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon va placer en redressement judiciaire les 26 magasins Galeries Lafayette qu’il contrôle en France « pour les protéger de toute attaque », a-t-il annoncé dans une interview au journal Sud Ouest publiée vendredi soir.
« Leur situation est saine », a assuré l’entrepreneur dont l’empire commercial est en pleine tourmente, avec la liquidation de l’enseigne Camaïeu en septembre et le placement en redressement judiciaire du groupe Go Sport en janvier.
Mardi, des débrayages avaient été observés par des salariés parmi la vingtaine de grands magasins Galeries Lafayette, qui emploient environ 750 personnes.
Cette semaine, le tribunal de commerce de Bordeaux a déjà placé en redressement judiciaire, à sa demande, la principale holding de Michel Ohayon, la Financière immobilière bordelaise (FIB), société avec laquelle il a bâti un vaste empire commercial et hôtelier actuellement en difficulté.
« Pas un chacal des tribunaux de commerce ! »
Sortant du silence pour la première fois depuis le début de la crise qui lui vaut de nombreuses critiques, Michel Ohayon a pris sa propre défense dans les colonnes du journal.
« Depuis l’échec (de sa reprise de Camaïeu en 2018, NDLR), j’ai tout entendu sur moi mais non, je ne suis pas un chacal des tribunaux de commerce ! », déclare l’homme d’affaires, assurant avoir injecté « 2,5 fois plus » d’argent dans l’entreprise que promis, et « tout tenté pour sauver l’emploi » – plus de 2000 salariés sont restés sur le carreau au final.
Le placement en redressement judiciaire de la FIB doit permettre « de poursuivre l’activité » et « préparer les meilleures conditions de remboursement des créanciers et entreprises », a poursuivi M.Ohayon, dont la stratégie vise à « réduire le périmètre de la société », en cédant des actifs, pour permettre « un très fort désendettement ».
« FIB est solide, on dispose d’actifs qui font partie des plus beaux de France », a-t-il assuré.
Interrogé sur l’avenir de Go Sport, Michel Ohayon s’est en revanche montré pessimiste sur l’issue de la procédure de redressement judiciaire ouverte par le tribunal de commerce de Grenoble, estimant que l’enseigne serait « vendue avant ».
« Alors que la société allait en 2023 faire ses premiers bénéfices en 17 ans, les salariés n’ont pas fait confiance aux dirigeants et ont demandé que l’entreprise soit placée sous protection du tribunal », a déploré l’homme d’affaires pour qui cela « va provoquer de la casse sociale et entraîner dans le même mouvement Gap » alors qu’« une mise en sauvegarde aurait suffi. »
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