Une nouvelle étude conduite par le professeur Tim Blackburn, expert en biologie invasive de l’université de Londres, montre que, depuis trois décennies, les migrations d’oiseaux exotiques occupent des territoires dont ils ne sont pas originaires. Ce phénomène a augmenté de façon inhabituelle, non seulement à cause du colonialisme de l’homme mais également en raison de la vente d’espèces en cage qui sont ensuite libérées.
« Plus de la moitié des introductions d’oiseaux connues se sont réalisées après 1950, probablement en raison du commerce d’oiseaux en cage. Les chercheurs pensent que cette tendance devrait se poursuivre », a déclaré le chercheur.
Toutes les espèces n’ont pas survécu à ces changements. Celles qui ont prospéré, explique le professeur Blackburn, ont été celles s’étant installées dans des régions avec une plus grande diversité biologique, déjà riches en espèces d’oiseaux natives.
« Nous avons cartographié, de façon détaillée, la richesse des espèces exotiques pour tout un groupe d’organismes pour la première fois. Nous pouvons ainsi localiser les populations et les processus historiques menant à leur introduction. Nous avons donné des informations de valeur sur les différentes étapes des espèces invasives – les humains jouant un rôle clé, mais aussi d’autres facteurs environnementaux permettant à ces espèces de prospérer dans de nouveaux endroits », indique le professeur.
En considérant le mouvement des oiseaux observés par des biologistes internationaux sur plus de mille espèces entre 1500 et 2000, il a été révélé que par exemple en seulement 17 ans entre 1983 et 2000, 935 introductions de 324 espèces ont été faites dans 235 pays. La courbe pour cette période est bien plus élevée que pour les données enregistrées entre 1500 et 1903, totalisant 403 années.
Plus de la moitié de toutes les introductions d’oiseaux connues des 500 dernières années se sont en fait produites après 1950, « principalement à travers le colonialisme et le commerce croissant des oiseaux en cage », rapporte le document.
Selon le professeur Tim Blackburn, en déplaçant ces espèces dans de nouvelles régions où elles ne se reproduisent normalement pas, « les êtres humains altèrent le monde ». Le danger si ce commerce se développe dans les années à venir est que « ces espèces exotiques pourraient mettre en danger la survie des espèces natives ».
Le taux d’introduction a brusquement augmenté au milieu du XIXe siècle avec le transfert des Européens, « particulièrement les Anglais », qui ont « exporté des oiseaux ‘bénéfiques’ sur de nouveaux territoires … comme les canards, les oies, les faisans, les perdrix et les pigeons. »
Une autre accélération ayant eu lieu après la Seconde Guerre mondiale, et qui continue jusqu’à aujourd’hui, est probablement motivée par la croissance du commerce des oiseaux en cage : comprenant les perroquets, les pinsons et les étourneaux.
« Dans de nombreuses régions, posséder un oiseau étranger était un symbole de statut, et parfois ces espèces s’échappaient ou étaient libérées », explique le scientifique.
La carte du monde des oiseaux exotiques montre que la plupart des espèces sont maintenant retrouvées à des latitudes médianes, « où se trouvent les anciennes colonies britanniques et les pays avec le Produit Intérieur Brut le plus élevé. »
Parmi les pays avec les plus grandes possessions de ces oiseaux se trouvent les États-Unis, le Japon, Taïwan, Hong Kong, La Nouvelle-Zélande, l’Australie et les États du golfe Persique.
L’étude montre quant à elle que les régions les plus fournies en diversité d’espèces natives, ce qui veut dire avec la plus grande biodiversité, sont celles permettant la survie de ces oiseaux exotiques.
« Le dicton ‘le riche devient plus riche’ » s’applique bien ici, selon le professeur Blackburn. « Les régions qui sont bonnes pour les oiseaux natifs sont également bonnes pour les oiseaux exotiques. Cela n’est pas une observation nouvelle, mais c’est la première fois que nous constatons des effets venant des actions humaines historiques ».
Dans l’étude publiée dans la revue Plos biology ont également participé des membres de l’université d’Adélaïde, de l’université d’Exeter, de l’université du Queenslant et de l’Imperial College London.
Version espagnole : Migraciones de aves exóticas están cambiando el mundo
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