Mike Pompeo, qui a été secrétaire d’État américain sous l’administration Trump, a accusé le régime chinois « d’infecter sciemment des gens partout dans le monde », alors que la Chine s’apprête à rouvrir ses frontières dans un contexte de flambée record d’infections au Covid.
Le pays fait face à une épidémie explosive de Covid-19 qui n’a pas encore atteint son pic. Environ 248 millions de personnes, soit 18% de la population, seraient infectées par le virus au cours des 20 premiers jours de décembre, affirme le mémo divulgué en ligne, issu d’une réunion interne du principal organisme de réglementation sanitaire de la Chine.
Alors que le virus se propageait dans ce pays de 1,4 milliard d’habitants, le régime a annoncé qu’il rouvrirait ses frontières le 8 janvier, supprimant ainsi l’une des dernières restrictions de la politique stricte de « zéro Covid » qui a bouleversé la vie quotidienne de centaines de millions de personnes et mis à mal l’économie chinoise.
Lors d’une interview accordée le 1er janvier dans le cadre de l’émission Cats Roundtable, M. Pompeo a mis en garde contre la réapparition de scènes chaotiques qui se sont produites en Italie, le pays européen avec une grande diaspora chinoise qui a été le plus touché par le Covid-19 au début de la pandémie déclenchée en 2020.
« Cinquante pour cent de leur population qui voyagent, il n’y a aucune raison pour que nous permettions aux Chinois de faire cela encore une fois, d’envoyer dans le monde entier des personnes contaminées en Chine, infectant sciemment des gens partout dans le monde. »
Préoccupations internationales
Depuis le début de la pandémie du Covid-19, le régime communiste chinois a été de plus en plus critiqué pour avoir dissimulé des informations relatives au virus. Dans le contexte de l’épidémie explosive qui se propage actuellement en Chine, le manque de transparence des données a suscité l’inquiétude de la communauté internationale, notamment en ce qui concerne la possibilité qu’un nouveau variant encore plus dangereux émerge de Chine.
L’Italie, première nation européenne à être durement touchée par le Covid-19 après que le virus a fait surface en Chine fin 2019, a réagi rapidement pour rendre obligatoires les tests de dépistage du Covid pour tous les voyageurs en provenance de Chine, y compris ceux qui traversent l’Italie vers d’autres destinations. « La mesure est essentielle pour assurer la surveillance et la détection d’éventuels variants du virus afin de protéger la population italienne », a déclaré au Parlement Orazio Schillaci, le ministre italien de la Santé, le 28 décembre.
L’aéroport principal de Milan avait déjà commencé à contrôler les arrivées en provenance de Pékin et de Shanghai le 26 décembre. Sur le premier vol testé en provenance de Chine, 35 des 62 passagers ont été testés positifs au Covid, a annoncé un responsable italien de la Santé.
La semaine dernière, les États-Unis ont également annoncé qu’ils exigeraient des passagers qu’ils présentent un résultat négatif au test Covid ou une preuve de guérison avant d’embarquer sur un vol en provenance de Chine.
Dans l’interview de dimanche, Mike Pompeo a fustigé le chef du Parti communiste chinois Xi Jinping, avertissant que l’actuelle épidémie déclenchée par l’abolition brutale des mesures draconiennes anti-Covid en Chine pourrait infecter « des millions d’autres personnes ».
« Xi s’en est tiré une fois. Je regrette qu’il n’ait pas été tenu pour responsable », a martelé l’ancien secrétaire d’État. « Il n’a pas été tenu pour responsable. Mais nous devrions quand même le faire pour les 6 millions de personnes qui sont mortes entre le printemps 2020 et aujourd’hui. Pourtant, il recommence. »
« Tout comme au printemps 2020, il a envoyé dans le monde entier des gens qu’il savait être infectés. Il fait à nouveau la même chose. Il va infecter des millions d’autres personnes, nous ne devrions pas laisser cela se produire. »
Doutes sur les données officielles
Les scènes d’hôpitaux débordés, de personnes sous perfusion au bord de la route et de files de corbillards devant les crématoriums ont alimenté une méfiance généralisée à l’égard des informations officielles de l’État-parti sur l’épidémie du Covid qui se propage actuellement en Chine.
De plus, des données régionales provenant de provinces et de villes chinoises ont récemment estimé que le taux d’infection pourrait avoir dépassé 50% dans certaines régions, dressant ainsi un tableau bien plus sombre que celui révélé par les autorités centrales du pays. Par exemple, le taux d’infection dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest du pays, qui compte plus de 84 millions d’habitants, est supérieur à 63%, selon une déclaration du 26 décembre du Centre de contrôle et de prévention des maladies du Sichuan.
D’après Reuters, malgré la montée en flèche des infections, la Chine n’a reconnu qu’un seul nouveau décès lié au Covid le 2 janvier, ce qui porte le nombre total de décès à 12 depuis que le régime a brusquement changé de cap le 7 décembre.
Les autorités sanitaires chinoises ont récemment expliqué qu’elles définissent un décès lié au Covid comme celui d’une personne qui meurt d’une pneumonie ou d’une insuffisance respiratoire causée par le Covid-19. Cela exclut les décès dus à d’autres causes liées au Covid, ainsi que la mort de gens souffrant de maladies sous-jacentes aggravées par le virus.
Le Dr Michael Ryan, directeur exécutif chargé de la gestion des situations d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré que ces critères étroits « sous-estimeraient considérablement le nombre réel de décès », a rapporté le New York Times le 23 décembre.
Le 30 décembre, l’OMS a une nouvelle fois exhorté les responsables sanitaires chinois à partager régulièrement des informations spécifiques et en temps réel sur la situation du Covid dans le pays, alors qu’elle continue à évaluer la dernière flambée d’infections.
Risques liés au Nouvel An lunaire
Comme les restrictions de voyage et autres conditions strictes ont été levées en Chine pour la première fois depuis près de trois ans, les Chinois s’impatientent de pouvoir voyager pendant les vacances.
La plus grande période de vacances en Chine, le Nouvel An lunaire, commence le 22 janvier. Selon le radiodiffuseur d’État chinois CCTV, le réseau ferroviaire du pays devrait transporter 5,5 millions de passagers pendant ces vacances.
La direction de l’impressionnant Palais du Potala au Tibet a annoncé qu’il serait ouvert aux visiteurs à partir du 3 janvier, après avoir été fermé en raison du Covid. Selon les médias, certains hôtels de la station touristique de Sanya, dans le sud du pays, affichent déjà complet pour le Nouvel An lunaire.
Ces derniers jours, les médias d’État ont cherché à rassurer la population en affirmant que l’épidémie du Covid-19 était sous contrôle et approchait de son point culminant.
Cependant, des chercheurs hors de Chine ont prédit un scénario alarmant pour les premières vacances du Nouvel An lunaire après la réouverture du pays. Selon la dernière estimation d’Airfinity, une société d’analyse sanitaire basée à Londres, d’ici le 23 janvier, deuxième jour du Nouvel An lunaire, le pays pourrait voir jusqu’à 25.000 personnes mourir du Covid chaque jour. Les infections devraient atteindre leur premier pic le 13 janvier, avec 3,7 millions de cas par jour.
Actuellement, le virus infecte en Chine 1,8 million de personnes chaque jour, avec un total de 20,4 millions de cas cumulés depuis le 1er décembre, a indiqué Airfinity dans un communiqué publié le 29 décembre. Le 30 décembre, elle a mis à jour ce communiqué avec des chiffres encore plus élevés. Cela signifie que la Chine enregistrait chaque jour 11.000 décès liés au virus, a déclaré Airfinity, soit plus du double de son estimation d’il y a une semaine.
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