Lynché ce samedi 25 novembre à Romans-sur-Isère (Drôme) par des habitants du quartier de la Monnaie, ces derniers voulaient brûler vif ce jeune militant habitant la Mayenne. Fortement contusionné, ses jours ne sont toutefois pas en danger.
Sur les réseaux sociaux, ont circulé des images montrant un jeune militant assis sur le sol, nu et entouré d’individus. Des notes du renseignement territorial, relayées par Le Monde, nous éclairent sur le lynchage survenu le 25 novembre dernier dans la ville de Romans-sur-Isère, d’où sont issus les assaillants du bal de Crépol (Drôme) ayant tué Thomas, un adolescent de 16 ans, et fait 17 blessés.
« Grièvement blessé après avoir été enlevé et lynché par des individus du quartier »
Ce soir du 25 novembre, un jeune homme âgé de 20 ans originaire de Mayenne est arrivé à Romans-sur-Isère pour se joindre à la petite centaine de manifestants venus de toute la France dans le but de rendre justice à Thomas, le jeune rugbyman poignardé à Crépol dans la nuit du 18 au 19 novembre dernier. Les forces de l’ordre l’en auraient dissuadé et il se serait alors installé dans un minibus se trouvant à l’écart.
C’est alors qu’un inconnu l’aurait sorti du véhicule. Rejoint par d’autres individus – des habitants du quartier de la Monnaie selon des témoignages – ces hommes s’en seraient violemment pris à lui en le rouant de coup. Il a été retrouvé un peu plus tard sur la voie publique, « grièvement blessé après avoir été enlevé et lynché par des individus du quartier », relatent nos confrères. Les agresseurs ont également incendié son véhicule.
?? Romans-sur-Isère. Le militant nationaliste lynché a indiqué aux enquêteurs que ses agresseurs portaient un jerrican d’essence et l’ont menacé de le brûler vif s’il ne se déshabillait pashttps://t.co/5oghB2pJj4
— Police & Réalités (@PoliceRealites) November 29, 2023
Des anciens du quartier « ont fait jouer leur autorité pour éviter le pire »
D’après les propos de ce jeune Mayennais, ses agresseurs portaient un jerrican d’essence et auraient menacé de le brûler vif s’il ne se déshabillait pas. Sur des images circulant sur les réseaux sociaux, on peut le voir au sol, entièrement nu et entouré de plusieurs personnes, certaines d’entre elles portant des capuches rabattues sur le visage.
Le jeune militant déclare avoir été de nouveau frappé avant de perdre connaissance. Il se trouvait dans le hall d’un immeuble lorsqu’il a retrouvé ses esprits. « Ce sont des anciens du quartier, dont au moins deux personnes connues pour leurs liens passés avec l’islamisme radical, qui ont fait jouer leur autorité pour éviter le pire », a indiqué une source policière à nos confrères.
Les policiers sont ensuite intervenus pour prendre en charge la victime. Il a ensuite été transporté aux urgences de l’hôpital de Romans-sur-Isère, son pronostic vital n’étant pas engagé, a précisé France Bleu.
« Pour l’essentiel ce ne sont pas des coutumiers de la délinquance »
Parmi les militants impliqués dans la manifestation ultra-droite ce samedi à Romans, dix-sept ont été placés en garde à vue. Parmi eux, six jeunes âgés de 18 à 25 ans ont été jugés en comparution immédiate devant le tribunal de Valence, ce lundi 27 novembre. Ils ont été condamnés à des peines allant de six à dix mois de prison ferme. Ils ont par ailleurs interdiction de séjourner dans la Drôme et de détenir une arme pendant cinq ans.
Tous ont été condamnés pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences » ou de « dégradations ». Cinq ont également été condamnés pour « violence » sur policier. Ils ont dix jours pour faire appel.
Selon Maître Peter Assaghlé, l’avocat de trois des prévenus, ses clients ont été condamnés « de façon dure pour faire des exemples », alors qu’ils n’ont « pas été pris avec des armes », a-t-il déclaré ce mardi au micro de CNews. Il a par ailleurs « halluciné » en écoutant les médias présenter l’un des manifestants interpellés « comme un grand délinquant, alors qu’il n’avait été condamné jusque-là qu’à une simple ordonnance pénale pour une infraction ». « Pour l’essentiel ce ne sont pas des coutumiers de la délinquance », a-t-il assuré, ajoutant que ses clients lui ont affirmé ne pas être d’extrême droite ni être « affiliés à un quelconque groupe d’extrême droite ».
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