Un homme a témoigné que les autorités chinoises l’ont torturé pour avoir critiqué publiquement le Parti communiste chinois (PCC) et affirme que les autorités l’empêchent de recevoir un traitement médical alors que son état de santé n’a cessé de se détériorer depuis qu’il a été libéré de prison.
Dans une interview accordée à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times le 13 avril, Shao Mingliang révèle les tortures qu’il a subies alors qu’il était emprisonné pendant quatre ans.
« Je ne pensais pas pouvoir survivre à toutes ces tortures. »
Shao Mingliang, originaire de la province de Jiangsu, est un militant pro-démocratique et un critique du PCC.
Il avoue qu’il a failli mourir sous la torture à plusieurs reprises alors qu’il était dans un centre de détention à Nanjing et dans une prison à Changzhou, tous deux dans la province de Jiangsu, de 2019 à 2023.
« Je sentais une mauvaise odeur émanant de mon corps, comme s’il s’agissait d’un cadavre, mais j’étais si faible que je n’avais même pas l’énergie de penser à me suicider », raconte Shao Mingliang.
Lorsqu’il a été libéré le 15 mars, Shao Mingliang était en mauvaise santé. Les autorités n’ont pas autorisé sa famille à venir le chercher à la prison et l’ont renvoyé chez lui sur une civière. Depuis, il est assigné à résidence.
Avec l’aide de sa famille et de ses amis, Shao Mingliang a réussi à se rendre dans un hôpital de Nanjing pour y recevoir un traitement médical. Mais un groupe de policiers locaux en civil l’a suivi et a empêché le personnel médical de lui administrer un traitement.
« J’ai subi des tortures brutales en prison pendant les quatre années d’emprisonnement. Existe-t-il des droits de l’homme ou des règles de droit en Chine ? Je suis le meilleur cas et le meilleur témoin de l’horreur rouge et de l’histoire sombre [du PCC] », assure Shao Mingliang dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux chinois.
Shao Mingliang affirme que les autorités voulaient sa mort.
Shao Mingliang pèse aujourd’hui moins de 40 kilos et a désespérément besoin de soins médicaux. Il estime que ces années de torture ont affecté ses articulations, son cœur, ses reins, son œsophage, son estomac et d’autres organes.
Le PCC limite la liberté des dissidents et des groupes minoritaires considérés comme une menace pour son autorité. Par exemple, les dissidents et les défenseurs des droits de l’homme sont assignés à résidence et la police en civil surveille étroitement leurs mouvements.
Le PCC est une « organisation terroriste »
Shao Mingliang est un habitant du village de Xiangtang dans le district de Pukou à Nanjing. Il est le fondateur du parti Minfu (ou « parti du renouveau de la démocratie »). Il a appelé à la destitution du PCC.
Ses opinions politiques étaient inscrites sur le mur d’entrée de sa maison : « À l’avenir, après avoir renversé le Parti communiste russo-maoïste [PCC] qui a occupé notre pays, [nous devrions] immédiatement le déclarer comme une organisation terroriste anti-humaine et une organisation criminelle nazie ».
Il a également manifesté devant les complexes de bureaux des autorités locales, dénonçant le PCC.
Le 25 janvier 2014, à la sortie du complexe gouvernemental du district de Pukou, Shao Mingliang a été renversé par un véhicule, dont le conducteur a pris la fuite. Il a été hospitalisé et a souffert de blessures pendant deux ans. L’accident l’a laissé handicapé et il a dû se déplacer en fauteuil roulant.
Selon Civil Rights and Livelihood Watch, un site d’information sur les droits de l’homme en langue chinoise, Shao Mingliang soupçonne les autorités locales d’être à l’origine de l’accident de voiture.
Torture en prison
Shao Mingliang a été condamné à quatre ans d’emprisonnement pour avoir « provoqué des querelles et des troubles », une accusation courante en vertu de l’article 293 du code pénal chinois, que Pékin utilise pour cibler les critiques et les dissidents.
« La souffrance me donnais l’impression que je préférais mourir plutôt que de vivre », confie Shao Mingliang, qui s’est mis à pleurer au cours de l’entretien.
Shao Mingliang aborde les diverses méthodes de torture, notamment la torture de l’« avion », qui consiste à attacher les mains de la victime derrière le dos et à la suspendre au mur, tout en tirant la tête vers le sol, et à maintenir cette position pendant une période prolongée. Il se souvient avoir mangé de la nourriture mélangée à des drogues.
Shao Mingliang a été enfermé pendant 17 mois au centre de détention de Pukou. Il raconte avoir été attaché à un lit pendant une longue période sans nourriture. La police a incité des détenus à lui donner des coups de poing dans l’oreille gauche, jusqu’à lui perforer le tympan. Les policiers l’ont également affamé et lui ont introduit un tube d’alimentation dans le nez pour le torturer.
Il a ensuite été transféré à la prison de Changzhou, où il a subi des tortures encore plus graves.
« Les tourments que j’ai subis en prison sont trop nombreux pour être comptés », explique Shao Mingliang à Epoch Times.
Une fois, Shao Mingliang a été frappé avec force, au point que son visage et sa tête ont enflé. La police pénitentiaire a essayé diverses méthodes de torture pour le forcer à abandonner ses convictions politiques. « Ils ont frappé mes parties génitales avec des bâtons, m’ont arraché les poils du pubis, ont même mis des insectes dans mes sous-vêtements et m’ont versé de l’urine sur la tête », se souvient-il.
Un jour, plusieurs policiers de la prison l’ont enfermé dans une minuscule caisse de rangement et l’ont empêché de dormir. Ils l’ont également forcé à lire à haute voix : « Aimez le Parti communiste chinois ». Mais Shao Mingliang a refusé de le faire. Les policiers l’ont alors attaché à un cadre de lit et ont étiré ses membres à l’extrême, tandis que des détenus lui ont ouvert les yeux de force et l’ont forcé à regarder la sentence.
« Mais je n’ai pas prononcé cette phrase, pas même une seule fois. »
Shao Mingliang a été sévèrement torturé au point que, pendant plus d’un an, il n’a pas pu se tenir droit et a dû uriner et déféquer dans son lit. La veille du 27 novembre 2020, la police a cru qu’il allait mourir.
Bien que Shao Mingliang ait beaucoup souffert, il déclare qu’il ne cédera jamais et il pense que le PCC s’effondrera bientôt.
Epoch Times a contacté le centre de détention du district de Pukou et la prison de Changzhou pour obtenir des commentaires.
Hong Ning a contribué à cet article.
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