Non olympienne, Margaux Pinot a ramené d’Abou Dhabi le seul titre mondial pour la France, éclipsant une performance en demi-teinte des sélectionnés olympiques à l’image de Clarisse Agbégénou en bronze à deux mois de l’échéance.
Sixième seulement, la France termine ces Mondiaux avec une médaille d’or, une médaille d’argent et trois médailles de bronze, toutes ramenées par les féminines.
MAGNIFIQUE ÇA MARGAUX ! 🤩🤩
Notre (très) récente championne du monde s’impose avec une magnifique clé de bras ! 🔥🗝️
🇫🇷 3️⃣-2️⃣ 🇬🇪
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— France Judo (@francejudo) May 24, 2024
Le point d’orgue de ces Mondiaux pour les Bleus est sans conteste la toute première finale mondiale entre deux tricolores, Margaux Pinot et Marie-Eve Gahié en -70 kg. S’ajoutent les médailles de bronze d’Amandine Buchard (-52 kg), de Clarisse Agbégnénou (-63 kg) et de Madeleine Malonga (-78 kg).
Si, comme l’a exprimé Malonga, « beaucoup de personnes seraient heureuses d’avoir cette médaille », les trois judokas visaient tout simplement l’or à deux mois de leur objectif olympique.
Agbégnénou n’a pas « célébré » cette médaille
« Contente » et souriante, Agbégnénou n’a pourtant pas « célébré » cette médaille, la star des tatamis restant sur un « goût amer et de colère » envers elle-même alors qu’elle se sentait « très en forme ».
Le staff l’a répété, avant, pendant et après, à l’image de Christophe Massina, responsable de l’équipe féminine: « c’est un championnat qui était particulier parce qu’on est en pleine préparation des Jeux ».
Le coach tire donc un bilan « plutôt satisfaisant avec plein de choses positives, une nouvelle championne du monde, la première finale franco-française ».
D’un point de vue purement comptable, ces Mondiaux ne sont pas une anomalie au regard des éditions 2021 (1 or, 1 argent), avant les JO de Tokyo, ou 2022 (1 or, 3 bronze). En revanche, la France restait sur un très bon cru 2023 avec une deuxième place derrière la Japon grâce aux titres des éternels Teddy Riner et Clarisse Agbégnénou, plus trois argent et deux bronze.
Aux JO, toutes les féminines devraient être têtes de série, statut qui offre normalement un tableau plus dégagé vers le podium: « objectif rempli » à ce niveau pour Massina.
Depuis quelques années maintenant, la France du judo brille grâce à ses femmes. Avec les médaillées de ces Mondiaux ou celles qui ont fait l’impasse (Shirine Boukli, Sarah-Léonie Cysique, Romane Dicko), la France a sept réelles chances de médailles voire de titres à l’Arena Champ-de-Mars.
L’arbre Riner qui cache la forêt
En revanche chez les hommes, c’est l’arbre Riner qui cache la forêt: il faut remonter à 2013 pour retrouver un autre Français titré avec Loïc Pietri (-81 kg).
S’il reconnait qu’il manque un peu cette « habitude de la gagne » côté masculin, l’entraîneur Baptiste Leroy se veut « confiant ».
Ses athlètes « arrivent avec des médailles glanées par-ci, par-là », rappelle-t-il, « des matches référence sur des athlètes tête de série, sur les meilleurs mondiaux, qui leur permettent de se dire que sur une bonne journée, ils peuvent faire quelque chose ».
Ainsi, Luka Mkheidze (-60), médaillé de bronze aux JO de Tokyo, Walide Khyar (-66), bronze aux Mondiaux-2023, Joan-Benjamin Gaba (-73) et Alpha Djalo (-81), en bronze européen, auront un coup à jouer.
VICE-CHAMPIONNE DU MONDE ! 🥈
Notre équipe de France s’incline en finale et remporte une nouvelle médaille mondiale par équipes mixtes ! 🇫🇷💪
Merci les Bleus ! 🙏#JudoWorlds #GoLesBleus #FierdEtreJudoka pic.twitter.com/2UKrf6IiXh
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« On essaie d’aller très vite »
Arrivé à la tête des Bleus il y a 18 mois, Leroy avoue être depuis « déjà pas mal de temps » en « mission commando ».
« On essaie d’aller très vite », explique-t-il. « Et il y a des choses qu’on avait travaillées et qui ne sont pas encore acquises ».
Après des stages et des compétitions aux quatre coins du monde, le mot d’ordre désormais est de « ne pas s’éparpiller »: pour les judokas, le travail va être « très qualitatif ».
Le but est « d’optimiser au maximum les points forts », de « corriger quelques points faibles, plutôt tactiques » que techniques car « ils ne vont pas s’inventer un spécial en deux mois ».
L’arme des Bleus, justement spéciale, s’appelle Riner: « il a enchaîné les compétitions, ce qu’il n’avait pas fait depuis très longtemps, ça l’a mis en jambe », observe Leroy.
« Il a l’air même mieux que l’olympiade précédente », estime-t-il, « il est incroyable, il se connaît par coeur, et à chaque fois qu’on dit qu’il va perdre en motivation, il l’est de plus en plus ».
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