Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé jeudi qu’existaient « des doutes raisonnables » sur « les conditions » du crash aérien dans lequel le patron du groupe paramilitaire Wagner Evguéni Prigojine, à l’origine d’une rébellion en juin en Russie, est présumé mort.
Alors que le président américain Joe Biden a estimé mercredi que « peu de choses se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose », M. Véran, interrogé sur la chaîne de télévision publique France 2, a abondé : « c’est par principe une vérité qu’on peut établir ».
« On ne connaît pas encore les conditions dans lesquelles ce crash a eu lieu. On peut avoir des doutes raisonnables », a fait valoir le porte-parole du gouvernement, sans explicitement évoquer la marque du Kremlin sur cet accident qui aurait coûté la vie à Evguéni Prigojine, son adjoint et huit autres passagers au nord-ouest de Moscou.
« Indissociable de la politique de Poutine »
Pour M. Véran, Evguéni Prigojine est avant tout « l’homme des basses œuvres de Poutine. Ce qu’il a commis est indissociable de la politique de Poutine qui lui avait confié la responsabilité de mener ces exactions à la tête du groupe Wagner ». « Prigojine laisse derrière lui des charniers. Il laisse derrière lui une pagaille dans une grande partie du globe, je pense à l’Afrique, à l’Ukraine, à la Russie elle-même », a-t-il insisté.
Evguéni Prigojine a été à l’origine en juin d’une rébellion contre l’état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, menée par ses hommes, qui ont brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou. Vladimir Poutine l’avait qualifié de « traître », sans prononcer son nom. M. Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie, en plein conflit en Ukraine.
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