Une femme de 37 ans et ses deux filles de 9 et 16 ans ont péri lundi dans l’incendie de leur maison à Wingles (Pas-de-Calais), tandis que deux autres enfants de la famille, sauvés par un voisin, ont été hospitalisés.
Lundi matin, les portes et fenêtres de cette maison mitoyenne en briques rouges, comportant un étage, étaient noircies par les flammes, a constaté sur place une journaliste de l’AFP.
Deux camions de pompiers étaient encore stationnés dans la rue, bloquée par une voiture de police, et des agents de la police scientifique étaient également sur place. Une odeur de brûlé flottait toujours dans la rue lundi en fin de matinée.
« L’incendie s’est déclaré vers 04h15. L’étage était complètement embrasé. Un voisin a été réveillé par un bruit, une déflagration. Il est allé chercher une échelle et a sorti deux garçons qui étaient à la fenêtre du premier étage », a rapporté Sébastien Messent, maire de Wingles, à l’AFP.
« Il les a sauvés »
« J’ai entendu une détonation, alors je suis sorti dans la rue. J’ai pris l’échelle, les volets étaient ouverts, et de la fumée noire sortait. J’ai aidé les garçons à descendre l’échelle. Ils étaient en panique » a raconté à l’AFP ce voisin, Marc, qui n’a souhaité donner que son prénom.
« On a fait le maximum qu’on pouvait », selon Marc, expliquant que c’est l’un de ses fils qui a prévenu les pompiers. Un autre homme a essayé par l’arrière de la maison d’aller ouvrir les volets mais sans succès, a-t-il ajouté.
Les deux garçons secourus, âgés de 11 et 12 ans, ont été évacués « en urgence relative » par les secours et transportés à l’hôpital de Lens, selon un officier du centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (Codis).
La mère et ses deux filles n’ont pu être sauvées. En début d’après-midi, leurs corps étaient en train d’être évacués du premier étage à l’aide d’une nacelle.
Le père était à son travail au moment du drame.
Le feu a été maîtrisé aux alentours de 08h00, mobilisant une cinquantaine de sapeurs-pompiers, selon le service départemental d’incendie et de secours. À leur arrivée, la maison était totalement embrasée, selon la préfecture du Pas-de-Calais.
Raoul Lelong, 76 ans, en chaussons dans son jardin enneigé, habite presque en face de la maison sinistrée. « Je me suis levé vers 4h30 et j’ai entendu les pompiers. Je suis sorti de chez moi et j’ai constaté que la maison était embrasée », a-t-il témoigné auprès de l’AFP.
« J’ai vu le voisin monter une échelle à hauteur des enfants qui étaient à la fenêtre à gauche. Il les a sauvés, mais il n’a pas pu aller plus loin », a-t-il confirmé.
Célia Laevens, une autre voisine, confie émue derrière la rubalise : « J’ai une petite soeur de 15 ans qui jouait souvent à vélo et à trottinette avec les deux petites. Elles étaient dans le même établissement scolaire, en primaire et au collège… Ça fait mal au coeur. »
Tous les voisins interrogés par l’AFP ont décrit une famille discrète, que personne ne connaissait très bien.
Une enquête ouverte pour « destruction par incendie ayant entraîné la mort » a été confiée au service interdépartemental de la police judiciaire du Pas-de-Calais (SIPJ), selon le procureur de la République de Béthune, Étienne Thieffry.
Selon le procureur, le parquet de Béthune s’est rendu sur place pour effectuer les premières constatations, mais aucun élément sur l’origine de l’incendie n’avait été établi à ce stade.
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