La fermeture de la mosquée avait été décidée après la décapitation du professeur Samuel Paty.
« L’association gestionnaire de la mosquée de Pantin a changé ses dirigeants. Je demande au préfet » de Seine-Saint-Denis « de se mettre en rapport avec la nouvelle équipe pour envisager la réouverture de la mosquée dans les meilleurs délais », a écrit le 15 mars sur Twitter le ministre de l’Intérieur, qui avait obtenu le 21 octobre la fermeture pour six mois de ce lieu de culte dans le sillage de l’assassinat du professeur Samuel Paty.
L’association gestionnaire de la mosquée de Pantin a changé ses dirigeants. Je demande au @Prefet93 de se mettre en rapport avec la nouvelle équipe pour envisager la réouverture de la mosquée dans les meilleurs délais. Je remercie également l’action du maire de Pantin.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 15, 2021
M’hammed Henniche, qui était à la tête de la fédération musulmane de Pantin depuis 2013 et récemment réélu, a annoncé dimanche avoir présenté la veille sa démission au conseil d’administration de la mosquée qui a choisi de le remplacer par Dramé Abderrahman.
Recours en justice rejetés
La fermeture de cette mosquée d’environ 1300 fidèles avait été décidée en raison du relais sur sa page Facebook de la vidéo d’un père d’élève à l’origine de l’engrenage ayant conduit à la décapitation de Samuel Paty.
Depuis cette sanction et deux recours rejetés en justice, Gérald Darmanin avait conditionné une réouverture anticipée de la mosquée aux départs de M’hammed Henniche et de l’imam Ibrahim Doucouré, déjà écarté. Le préfet de Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc, avait en outre retiré en novembre à l’association qui gère la mosquée son caractère cultuel, au motif que ses activités avaient « porté atteinte à l’ordre public », selon un courrier.
Cette mesure a rendu caduque l’attribution par la ville de Pantin d’un bail emphytéotique pour la construction de la future grande mosquée, financée à hauteur de près d’un million d’euros par des dons des fidèles.
Démission de M’hammed Henniche
M. Henniche, qui a toujours nié les penchants islamistes que lui prête le gouvernement, s’est résolu à démissionner pour « sauver le bail emphytéotique de la nouvelle mosquée » et afin « que les fidèles puissent retrouver leur mosquée » dont la réouverture était programmée le 15 avril.
Musulman conservateur âgé de 50 ans, M. Henniche, entrepreneur de profession, fut pendant une vingtaine d’années un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, y compris de Nicolas Sarkozy quand il était président. Il garde ses fonctions de secrétaire général de l’Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM 93).
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