« Il a jeté du gaz jaune sur Maman », parce qu’elle avait trouvé « un nouvel amoureux ». Le procès d’un homme accusé d’avoir brûlé vive sa femme devant leur fille de sept ans s’est ouvert jeudi à Nanterre.
Devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine, Christophe J., aujourd’hui 42 ans, dit ses premiers mots la voix pleine de larmes: « Ghylaine était tout pour moi, avec notre fille ».
Un vendredi soir de septembre 2017, les habitants d’un immeuble du Plessis-Robinson entendent leur voisine « hurler à la mort », et une petite fille crier « Papa arrête, laisse Maman tranquille ».
Du balcon, ils voient de la fumée sortir de l’appartement du dessus. Ils montent, décident d’enfoncer la porte, et parviennent à secourir la petite fille.
Sa mère Ghylaine B., 34 ans, est brûlée sur tout le corps. Elle décèdera quelques jours plus tard. Son père Christophe J. sera lui gravement brûlé.
Aux enquêteurs, la petite fille racontera les « Je vais te tuer » que son père « fou furieux » criait, et les coups de poings au visage qu’il infligeait à sa mère à terre dans le salon, avant de lui jeter de l’essence dessus.
« Cette petite fille s’en sort grâce à l’intervention des voisins », précise à la barre la policière qui l’a entendue.
Assis dans le box, Christophe J. écoute, la tête plongée dans ses mains. Puis, à la cour, il assure « avoir ouvert la fenêtre » pour que sa fille « puisse respirer », et « essayé d’éteindre le feu dans le salon pour sauver sa maman ». Dans la salle, la famille de Ghylaine B. secoue la tête.
Les proches de Christophe J. l’ont décrit comme « fou amoureux de sa femme », l’expert psychiatre qui l’a examiné a évoqué une personnalité fragile, narcissique, avec une forte dépendance affective à l’autre, une possessivité exacerbée et une peur panique d’être quitté.
Après dix ans de relation il avait découvert que sa femme avait rencontré quelqu’un d’autre et souhaitait partir.
« Je croyais que notre relation était basée sur l’amour et la sincérité, et j’ai été énormément surpris de cette trahison« , explique-t-il à la cour. Christophe J. a cependant toujours contesté avoir voulu tuer sa femme, et évoqué un « flou » sur le déroulé de la soirée.
Le procès doit durer jusqu’à mercredi.
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