La marine suédoise des années 1600 était une force militaire considérable, et elle a dominé la plus grande partie de la mer Baltique sous le règne du roi Gustavus Adolphus.
Ironiquement, leur navire le plus prisé, le Vasa (ou Wasa), gloire de la flotte suédoise, a coulé quelques minutes seulement après son premier voyage. Pourtant, il a été récupéré du fond de l’océan 333 ans plus tard, au milieu du 20e siècle, et restauré. Il demeure aujourd’hui l’un des navires les mieux conservés de cette époque.
Autrefois peint et paré d’or dans les années 1620, le Vasa, aujourd’hui exposé dans son propre musée à Stockholm, n’est plus que l’ombre de sa gloire passée, bien que ses boiseries merveilleuses et grandioses nous donnent une idée de la majesté dont il a dû faire preuve.
Le navire du XVIIe siècle a été commandé par le roi de Suède pendant la guerre de Trente Ans entre les ligues protestante et catholique, et il était destiné à représenter l’âge d’or de l’Empire suédois quand il fut salué comme l’une des plus grandes puissances d’Europe.
Avec une grande partie de son symbolisme – des lions pour représenter le roi et des Polonais tremblants, se cachant dans la peur, représentant leurs ennemis. Connu sous le nom de Lejonet från Norden, ou « Lion du Nord », Gustav II Adolf s’est imposé comme l’un des plus brillants commandants militaires de son temps à travers une série de campagnes contre les Russes et les Polonais pour assurer l’hégémonie sur la région baltique. Le navire était conçu autant pour impressionner en vue de propagande que pour vaincre l’ennemi.
Il mesurait près de 70 mètres de longueur et 50 mètres de hauteur, pesait plus de 1 200 tonnes et était équipé d’un arsenal de quelque 64 canons, ce qui en a fait le navire de guerre le plus puissant de la flotte. Et avec littéralement des centaines de sculptures à bord ainsi que 100 tonnes de lest, le Vasa s’est retrouvé beaucoup plus lourd que prévu, ce qui a probablement contribué à sa disparition prématurée.
En 1625, le roi Adolphus signa le contrat de construction du Vasa avec le constructeur naval Henrik Hybertsson. Il devait être l’un des deux plus grands navires qui devaient en accompagner deux autres, plus petits. Henrik Hybertsson mourut peu de temps après et son assistant Hein Jakobsson reprit le projet.
On pense que le fait que le roi a précipité l’achèvement des travaux a contribué à son naufrage, tandis que certains aspects problématiques du bateau suggèrent que les constructeurs pourraient être aussi responsables. Certaines preuves démontrent qu’au cours de l’essai de navigabilité du navire on lui aurait trouvé des lacunes malgré lesquelles il aurait appareillé prématurément.
Le 10 août 1628, en présence d’une foule de Suédois, dont des membres de la famille royale et des ambassadeurs, le Vasa entreprit son voyage inaugural depuis le port de Stockholm. Et en quelques minutes, après avoir tiré un salut en passant devant le palais, une forte rafale de vent a fait basculer le navire, provoquant l’entrée d’eau par les sabords d’artillerie de niveau inférieur, encore ouverts. Et pas plus de 30 minutes après le départ, la gloire de la flotte suédoise coule au fond de la mer, emportant avec elle 30 à 40 passagers, dont des membres de l’équipage.
C’était un scandale et une honte que les Suédois ont simplement essayé d’oublier. Non seulement leur réputation en a souffert, mais le navire avait aussi coûté une fortune. Bien qu’une enquête ait été menée, il n’a pas été possible de réparer les torts ; les efforts pour soulever le navire ont échoué en raison des limites de la technologie, alors que le charpentier du navire avait coulé avec lui. L’enquête a donc pris fin.
Pendant des siècles, le Vasa est resté oublié – jusqu’en 1961, lorsqu’une épave a été découverte dans le port et identifiée comme le célèbre navire de guerre. On croit que l’environnement sombre et froid ainsi que les polluants ont aidé à préserver le bois, en empêchant la lumière UV et les bactéries de le décomposer.
Après la remontée du bateau, pendant un certain temps, les écologistes ont dû garder le bois inondé d’eau pour éviter qu’il ne se dessèche et ne se détériore. Depuis, ils ont traité le bois et essaient toujours de ralentir le processus de dégénérescence.
Le Vasa est actuellement ouvert au public et est composé à 98 % de boulons d’origine, avec canons, bien que les vieux boulons soient remplacés par des boulons en acier inoxydable pour des raisons de conservation. Néanmoins, une grande partie de la grandeur du Vasa survit et c’est un spectacle à voir. Le fait que la fin prématurée de ce navire jadis fier soit rachetée en devenant l’un des navires les mieux conservés au monde aujourd’hui peut être une certaine consolation.
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