Nés sous X, deux retraités se découvrent être frères grâce au test ADN

Par Sarita Modmesaïb
2 novembre 2024 15:20 Mis à jour: 2 novembre 2024 15:25

Grâce à des tests ADN, deux frères nés sous X mais vivant de part et d’autre de l’Atlantique, ont pu se retrouver et revenir sur leurs lieux de naissance.

L’un est Américain, l’autre Français. Eddie est né en 1959 sous X à à Châteauneuf-en-Thymerais (Eure-et-Loir), son frère Érik, a vu le jour deux ans plus tard dans les Ardennes, également sous X.

Ils se sont retrouvés en 2022, suite à des tests ADN réalisés avec le site MyHeritage. Ces tests ADN, illégaux en France, ont permis d’établir le lien de famille existant entre ces deux septuagénaires.

« Une histoire plutôt extraordinaire, voire miraculeuse »

Eddie a été adopté par un couple américain, des militaires installés temporairement en France sur la « Dreux Air Base » de l’Otan, puis est parti avec sa famille d’adoption outre-Atlantique où il a fait sa vie.

Erik est né deux ans après dans les Ardennes. Tout comme Eddie, il s’est marié et a eu deux enfants, est devenu maire de son village.

« C’est une histoire plutôt extraordinaire, voire miraculeuse », commente Érik sur Le Parisien. 

Les deux frères se sont rencontrés pour la première fois en 2022 après avoir eu de premiers échanges de photos et de lettres.

En ce mois d’octobre 2024, Eddie a refait le voyage vers son pays de naissance, accompagné de son épouse et d’une de ses filles. Avec Érik, ils sont revenus à la Cité américaine, où les parents d’Eddie ont résidé et l’ont adopté.

« On aimerait juste comprendre notre histoire »

Selon les recherches d’Érik, leur mère, fille de propriétaires terriens de l’Eure, aurait entretenu une relation amoureuse avec un ouvrier agricole polonais. Les deux garçons seraient le fruit de cette union, inacceptable pour la famille de la jeune fille, d’où l’abandon des deux nouveaux-nés.

Entretemps, les deux amoureux se sont séparés et chacun a refait sa vie. La mère d’Érik et d’Eddie est décédée en 2023, mais leur père, toujours en vie, se mure dans le silence et refuse de rencontrer ses fils.

« Des parents, on en a déjà, on n’en cherche pas de nouveaux, précise Eddie. Nous ne sommes pas non plus intéressés par l’argent. On aimerait juste comprendre notre histoire, connaître nos antécédents médicaux. Depuis que j’ai retrouvé mon frère, je me sens à la fois rassuré, et vide, désorienté. C’est très spécial ! »

De ses recherches, Érik a créé un collectif, « les Nés sous X d’ici et d’ailleurs », et plaide pour la légalisation des tests ADN ainsi que l’arrêt de l’accouchement sous X.

« On veut proposer un accouchement dans la discrétion mais pas anonyme. C’est ce qui existe au Royaume-Uni, par exemple », assure Érik.

Les deux frères ont également écrit au Cnaop (Conseil national pour l’accès aux origines personnelles), organisme public chargé depuis 2002 de faciliter l’accès à l’identité de leur famille biologique pour les enfants nés sous X et adoptés. Celui-ci a annoncé à Eddie que les archives le concernant ont été détruites entretemps dans des inondations.

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