Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré qu’il ne céderait pas aux pressions politiques visant la conclusion d’un accord avec le Hamas au sujet des otages. Il a insisté sur le fait que l’armée israélienne devait conserver le contrôle d’une bande de territoire limitrophe de l’Égypte, afin d’empêcher l’acheminement d’armes vers la bande de Gaza.
Au moins 500.000 Israéliens ont manifesté lundi à Jérusalem, Tel-Aviv et dans d’autres villes, demandant à Netanyahou de faire davantage pour ramener les 101 otages restants.
Mais le Premier ministre a expliqué que le corridor de Philadelphie, qui sépare la bande de Gaza de l’Égypte, était vital pour s’assurer que le Hamas ne puisse pas utiliser les tunnels souterrains sous ce corridor pour réapprovisionner ses hommes armés.
« C’est l’oxygène du Hamas », a-t-il souligné.
Les manifestants font pression sur le gouvernement pour qu’il accepte un accord de cessez-le-feu afin de restituer les otages restants.
Toutefois, Netanyahou a déclaré : « Personne n’est plus engagé que moi dans la libération des otages […]. Personne ne me prêchera sur cette question. »
Le statut du corridor de Philadelphie a été l’un des principaux points d’achoppement empêchant la conclusion d’un cessez-le-feu entre les Israéliens et le Hamas.
Le 7 octobre, des combattants du Hamas ont franchi la frontière israélienne depuis la bande de Gaza et ont tué 1200 Israéliens avant de prendre environ 250 otages.
Israël a ensuite envahi la bande de Gaza afin de neutraliser le Hamas, a sauvé un certain nombre d’otages et a récupéré les corps de beaucoup d’autres. Cinquante otages ont été libérés lors d’un bref cessez-le-feu en novembre, mais le Hamas retiendrait en captivité encore 101 personnes.
Le Hamas a rejeté toute présence israélienne dans le corridor de Philadelphie. De son côté, Netanyahou affirme que cette présence n’est pas négociable et a indiqué que les troupes de Tsahal ont « neutralisé » des dizaines de tunnels utilisés par le Hamas pour le transport d’armes et de carburant.
« L’axe du mal »
Le Premier ministre israélien a précisé lors d’une conférence de presse à Jérusalem : « L’axe du mal a besoin du corridor de Philadelphie, et c’est pourquoi nous devons contrôler ce corridor. »
« Le Hamas insiste pour que nous ne soyons pas là et, pour cette raison, j’insiste pour que nous soyons là », a-t-il ajouté.
Les négociations entre Israël et le Hamas portent sur le retour des otages israéliens et étrangers, qui serait lié à la libération de nombreux Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Le Hamas souhaite que le cessez-le-feu débouche sur un accord définitif mettant fin à la guerre et conduisant au retrait des troupes israéliennes de Gaza. Cependant, Netanyahou reste ferme sur le fait que le Hamas doit être vaincu militairement avant que la paix ne soit rétablie.
L’opinion publique israélienne est divisée sur cette question.
La position du Premier ministre israélien a été critiquée par le président américain Joe Biden, qui a déclaré lundi que Netanyahou n’en faisait pas assez pour obtenir un accord sur les otages.
Les corps de six otages ont été retrouvés dimanche dans un tunnel à Rafah, dans le sud de Gaza, quelques heures seulement après avoir été abattus par leurs ravisseurs. Pourtant, Netanyahou n’est manifestement pas disposé à faire des concessions à leurs meurtriers.
Il a lancé : « Et maintenant, après cela, on nous demande de faire preuve de sérieux ? On nous demande de faire des concessions ? Quel message cela envoie-t-il au Hamas ? Cela dit : ‘Tuez davantage d’otages’. »
Benyamin Netanyahou refuse de faire davantage de concessions
Interrogé par un journaliste qui lui demandait si Israël avait fait suffisamment de concessions pour parvenir à un accord sur la question des otages, le Premier ministre a rétorqué : « Nous les avons déjà faites. C’est au Hamas de faire des concessions. »
Lundi dernier, Abu Ubaida, porte-parole des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, a déclaré que de nouvelles instructions avaient été données aux gardiens des otages concernant ce qu’il devaient faire si les forces israéliennes s’approchaient de leurs lieux secrets.
Abu Ubaida a annoncé qu’il tenait Israël pour responsable de la mort des six otages dimanche dernier.
Il n’a pas donné de détails sur les nouvelles instructions, mais a martelé : « L’insistance de Netanyahou à libérer les prisonniers par la pression militaire, au lieu de conclure un accord, signifie qu’ils seront rendus à leurs familles dans des linceuls. Leurs familles doivent choisir si elles les veulent morts ou vivants. »
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