Le 17 octobre, le géant californien des services de production et de streaming Netflix a annoncé avoir gagné plus de 5 millions d’abonnés au cours du troisième trimestre, en plus des 8,8 millions d’abonnés supplémentaires enregistrés au cours des trimestres précédents.
C’est grâce à une nouvelle stratégie mise en œuvre à l’été 2023, qui a mis fin au partage des mots de passe et a contraint davantage de spectateurs à ouvrir des comptes sur la plateforme.
Netflix a également lancé un nouvel abonnement à bas prix, financé par la publicité, destiné aux abonnés soucieux de leur budget.
De nouvelles séries comme The Perfect Couple, Nobody Wants This et Tokyo Swindlers ont été introduites, parallèlement au retour de séries populaires comme Emily in Paris et Cobra, sans oublier l’expansion du nombre de documentaires et de productions plus modestes.
Ces émissions ont contribué à maintenir les téléspectateurs « engagés », un indicateur que Netflix utilise pour mesurer le degré de satisfaction des membres à l’égard de la plateforme. Les heures de visionnage ont augmenté au cours des trois premiers trimestres de l’année 2024.
« L’engagement sur Netflix est sain : environ deux heures par jour par membre payant en moyenne, malgré l’impact du partage payant », a déclaré la société dans une lettre aux actionnaires. « Comme nous l’avons déjà évoqué, le partage payant a entraîné une baisse du nombre de visionnages sur les comptes partagés, car moins de personnes les ont regardés. »
Parallèlement, l’élargissement de l’offre de Netflix a permis à l’entreprise d’augmenter ses prix l’année dernière de 2 dollars par mois pour son forfait Standard et de 3 dollars pour son forfait Premium, soit la deuxième hausse de prix depuis janvier 2022.
Les nouvelles adhésions et les hausses de prix ont dopé les résultats du géant du streaming. Le chiffre d’affaires du troisième trimestre a augmenté de 15 % pour atteindre 9,78 millions de dollars, dépassant ainsi les estimations des analystes.
La croissance du chiffre d’affaires a été forte sur tous les marchés. Les marchés américain et canadien ont connu une augmentation annuelle de 16 %, tandis que les marchés étrangers ont enregistré un taux de croissance annuel de 16 %. La croissance du chiffre d’affaires a été forte dans les pays d’Asie-Pacifique, avec une augmentation de 19 %, grâce à l’ajout de contenu local.
L’entreprise a également donné des prévisions optimistes pour 2025, avec un chiffre d’affaires de 10,13 milliards de dollars au quatrième trimestre et de 43 à 44 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année, soit une augmentation moyenne de 12 % par rapport à 2024.
Une analyse des comptes de résultats récents du géant du streaming montre que la croissance des revenus a régulièrement augmenté, passant de 7,8 % au troisième trimestre 2023 à 15 % au trimestre le plus récent, faisant passer la marge bénéficiaire d’exploitation de 22,4 % à 29,6 % au cours de la même période.
Cependant, le chiffre le plus critique pour les actionnaires se trouve dans les tableaux de flux de trésorerie de l’entreprise, le flux de trésorerie disponible (FCF : Free Cash Flow), qui est passé de 1,9 milliard de dollars au troisième trimestre 2023 à 2,2 milliards de dollars au troisième trimestre 2024. Pour l’ensemble de l’année 2024, Netflix prévoit un FCF de 6 à 6,5 milliards de dollars.
Le flux de trésorerie disponible est le « lait » de Wall Street, estiment certains experts financiers, car il s’agit de la source de fonds qui revient aux investisseurs en actions sous la forme de versements de dividendes et de rachats d’actions. Au cours du troisième trimestre, par exemple, Netflix a racheté 2,6 millions d’actions pour un montant de 1,7 milliard de dollars et prévoit de dépenser 3,1 milliards de dollars supplémentaires dans le cadre d’un plan d’autorisation existant.
Les résultats financiers solides et les prévisions optimistes de Netflix ont été bien accueillis par les traders et les investisseurs de Wall Street, qui ont fait grimper les actions de la société de 10,5 % dans les échanges matinaux de vendredi.
Ces gains ont alimenté la hausse des actions technologiques de jeudi, grâce à un rapport solide de TSM, le principal fabricant taïwanais de semi-conducteurs.
Les gains enregistrés par les actions de Netflix lors de la séance de vendredi font suite à des baisses avant la publication de ses résultats. Ils doivent donc être interprétés avec prudence. Ils peuvent être dus à la « couverture des positions courtes », c’est-à-dire au rachat d’actions par des traders qui ont parié contre le titre avant la publication des résultats.
Pourtant, l’analyste obligataire de Gimme Credit, Dave Novosel, reste optimiste pour le géant du streaming vidéo.
« Netflix a poursuivi sa croissance torride au troisième trimestre, affichant une augmentation de 15 % de son chiffre d’affaires grâce à une croissance de plus de 14 % du nombre d’abonnés d’une année sur l’autre », a-t-il déclaré par courriel à Epoch Times. « Le revenu moyen par abonnement est resté stable. Tous ses segments géographiques ont enregistré des augmentations à deux chiffres, à l’exception de l’Amérique latine. Mais ce qui est encore plus impressionnant, c’est l’augmentation des marges d’exploitation de plus de 700 points de base, reflétant son important levier d’exploitation. »
Selon M. Novosel, Netflix bénéficiera grandement de ses plans publicitaires. Ils ont représenté plus de 50 % des inscriptions proposées, ont grimpé de 35 % au cours du troisième trimestre et ont augmenté le flux de trésorerie disponible de l’entreprise, qui pourrait être utilisé pour des rachats d’actions.
Par ailleurs, il ne s’attend pas à ce que la croissance explosive de Netflix s’atténue, la direction ayant annoncé une augmentation des recettes de 15 % au quatrième trimestre et de 11 à 13 % en 2025.
« Les marges d’exploitation devraient s’améliorer de cinq points de pourcentage au quatrième trimestre », a-t-il déclaré. « Toutefois, les marges ne devraient augmenter que de 100 points de base l’année prochaine, car l’entreprise investit davantage dans ses activités. »
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